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Révolution lunaire : comment la Chine produit de l’eau à partir du sol de la Lune

Publié par Killian Ravon le 31 Août 2024 à 7:30

Une trouvaille surprenante vient bouleverser le monde de l’astronomie : la Chine a réussi à produire de l’eau à partir du sol lunaire. Oui, vous avez bien lu ! Grâce aux échantillons collectés lors de la mission Chang’e-5, les scientifiques chinois ont mis au point une méthode révolutionnaire pour créer de l’eau.

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Cette innovation pourrait radicalement changer la manière dont nous envisageons la découverte et la colonisation de la Lune. Mais comment ont-ils fait ? Et qu’est-ce que cela signifie pour l’avenir de l’exploration spatiale ? Plongeons dans les détails fascinants de cette découverte.

Une avancée historique pour l’exploration spatiale

Depuis des décennies, les spécialistes du monde entier s’efforcent de trouver des outils efficaces et pérennes pour soutenir des missions de longue durée dans l’espace. Jusqu’à présent, la question des moyens restait un défi majeur. Transporter de l’eau depuis la Terre est non seulement couteux, mais aussi logiquement contraignant. La découverte chinoise change la donne.

Les chercheurs de l’Académie chinoise des sciences ont réussi à extraire la ressource des échantillons de sol lunaire en utilisant une méthode ingénieuse. Le sol lunaire, riche en minéraux contenant de l’hydrogène, a été chauffé à très haute température, provoquant une réaction chimique qui libère de la vapeur d’eau.

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En d’autres termes, ils ont découvert un moyen de « cuire » l’H20 de la Lune ! Selon les experts, cette méthode pourrait produire entre 51 et 76 litres d’eau à partir d’une tonne de sols lunaires, ce qui est énorme si l’on considère la rareté de l’eau dans l’espace.

Le processus scientifique derrière la production d’eau lunaire

Pour mieux comprendre cette avancée technologique, il est essentiel de se pencher sur le processus scientifique qui a permis la production de liquide bleu à partir du sol. L’extraction de l’eau repose sur des principes de chimie et de physique appliqués aux roches.

Le sol lunaire, que l’on appelle également régolite, contient de petites particules de roches, de poussière et de minéraux que les impacts météoritiques ont formés au fil des milliards d’années. Certains de ces minéraux renferment des oxydes métalliques, comme le fer et le titane, qui abritent des atomes d’hydrogène. En chauffant le régolite à des températures très élevées, ces oxydes relâchent leur hydrogène. Qui peut ensuite se combiner avec l’oxygène présent dans d’autres molécules du sol pour constituer de la vapeur d’eau.

Ce processus, appelé réduction thermique, est similaire à celui employé sur Terre pour extraire l’eau de certains minéraux riches en hydroxyle. En laboratoire, les scientifiques ont recouru à un four spécialement conçu pour reproduire les conditions extrêmes de la surface lunaire.

À des températures de plus de 800 degrés Celsius, les minéraux lunaires ont commencé à libérer de la vapeur d’eau. Cette vapeur est ensuite condensée pour fournir de l’eau liquide, prête à être usée pour des applications spatiales.

Pour augmenter la productivité de ce processus, les chercheurs chinois ont également expérimenté l’ajout de réactifs chimiques. Comme l’hydrogène pur, qui facilitent l’émancipation de l’oxygène des minéraux et améliorent l’exploitation d’eau. Ce mélange de techniques de chauffage et de chimie permet d’optimiser l’extraction d’eau. Rendant la méthode potentiellement viable pour une utilisation à grande échelle sur la Lune.

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Quelles répercussions pour les futures missions lunaires ?

Mais pourquoi cette découverte est-elle si importante ? Les implications sont immenses. D’abord, elle ouvre la voie à la construction de bases autonomes. Imaginez un endroit sur la Lune où l’on pourrait produire de l’eau directement à partir du sol.

Cela faciliterait non seulement la survie des astronautes, mais autoriserait aussi de réduire considérablement les couts des expéditions spatiales. Plus besoin de transporter de grandes quantités de ressource depuis la Terre. Une logistique qui représente une part conséquente du prix total des missions.

En outre, cette méthode pourrait également être appliquée à la construction de stations de recherche scientifique lunaires et même à des colonies permanentes sur la Lune. Si nous pouvons produire de l’H20 sur place. La perspective d’une présence humaine constante sur le satellite devient soudainement beaucoup plus réaliste.

Cependant, il reste encore beaucoup de défis à surmonter avant que cette technologie ne soit pleinement opérationnelle. Les conditions extraordinaires, telles que les fluctuations de chaleur et le vide spatial, posent des difficultés techniques majeures. Les installations indispensables pour chauffer le sol à des températures quelque peu élevées pour la libérer devront être extrêmement robustes et résistantes.

De plus, la gestion de celle-ci sur la notre satellite nécessitera des systèmes de stockage et de distribution efficaces pour éviter toute perte précieuse de ce liquide vital. Sans oublier que l’équipement devra être susceptible de fonctionner de manière indépendante pendant de longues périodes, sans maintenance humaine régulière. La route vers une base lointaine est encore délicate, mais cette découverte marque un pas de géant vers cet objectif.

En rendant possible la production d’H20 directement sur place, nous pourrions voir un futur où les missions interplanétaires deviennent plus autonomes. Moins couteuses, et ouvrent la voie à une présence constante.

C’est un moment historique pour l’humanité, un jalon dans notre quête pour explorer et comprendre l’univers qui nous entoure. Le rêve d’une base lunaire permanente n’a jamais été aussi proche d’être une réalité.

Source : Youtube