Icône menu hamburger Icône loupe de recherche
  1. TDN >
  2. Société

Yvelines : l’ancien hôpital abandonné de Follainville-Dennemont vendu pour un euro symbolique

Publié par Killian Ravon le 22 Nov 2025 à 21:34

Fermés depuis 2015, un hôpital abandonné et son Ehpad attenant empoisonnaient la vie de Follainville-Dennemont. Après dix ans d’errance et une tentative de vente ratée. Les bâtiments ont finalement été cédés le 29 octobre pour un euro symbolique à l’Établissement public foncier d’Île-de-France.

La suite après cette publicité
Ancien hôpital abandonné avec deux bâtiments défraîchis autour d’un parking vide envahi d’herbes sous un ciel gris.
L’ancien hôpital déserté, ses façades fermées et son parking vide rappellent dix ans d’abandon au cœur du village.

Une issue inespérée pour la commune des Yvelines, même si de longues démarches restent encore à boucler.

La vidéo du jour à ne pas manquer
Salle d’un bâtiment abandonné, murs nus, grandes fenêtres et traces d’humidité, évoquant une ancienne zone de soins hospitaliers.
« Des pièces vides qui rappellent le quotidien d’un établissement de soins aujourd’hui déserté. »
Crédit : Pixabay / Maddin_1983
La suite après cette publicité

Un site médical fermé depuis 2015 devenu un poids mort

Pendant des années, les habitants de Follainville-Dennemont ont vu se dégrader. Au cœur du village. Deux grands bâtiments autrefois dédiés aux soins.

Le site accueillait un service de soins de suite et de réadaptation ainsi qu’un établissement pour personnes âgées dépendantes. Aujourd’hui totalement vides. Fermés depuis 2015. Ces lieux n’ont jamais retrouvé preneur. Malgré les besoins criants en structures de santé et d’hébergement pour seniors dans la région.

La suite après cette publicité

Au fil du temps, la friche hospitalière s’est muée en véritable casse-tête pour la petite commune. Les façades défraîchies, les volets clos et les parkings désertés formaient ce que le maire décrivait comme une « verrue très moche au milieu du village ». Une expression qui traduit bien le malaise : ces bâtiments vides rappelaient chaque jour un passé médical révolu, sans qu’aucun avenir ne se dessine clairement.

Pour la municipalité, il ne s’agissait pas seulement d’une question d’esthétique. Entre la surveillance du site, la sécurisation des accès et les plaintes récurrentes des riverains, l’ancien complexe de soins était devenu un fardeau psychologique et financier.

Mais saviez-vous que ce type de friche médicale peut parfois rester en suspens pendant des décennies, tant les coûts de remise en état ou de démolition découragent les acheteurs potentiels ? Ici, l’histoire aurait pu suivre le même chemin.

La suite après cette publicité

Une première tentative de vente à plusieurs millions d’euros

Propriétaire des lieux, l’hôpital de Mantes-la-Jolie (centre hospitalier François-Quesnay) avait pourtant essayé de tourner la page. En 2023, un projet de cession avait été lancé, avec une mise en vente de l’ensemble du site. Le prix affiché alors avoisinait les 2 millions d’euros, somme déjà conséquente pour des bâtiments inoccupés depuis des années.

À lire aussi

La suite après cette publicité

Mais ce montant n’était que la partie émergée de l’iceberg. Les candidats sérieux qui se penchaient sur le dossier découvraient rapidement que le chantier à prévoir allait bien au-delà d’une simple rénovation. Il fallait en effet intégrer les opérations de déconstruction et de désamiantage, estimées à près d’un million d’euros supplémentaires. Une addition salée qui faisait exploser le budget global et rendait l’opération difficilement rentable pour la plupart des investisseurs privés.

Dans ce genre de configuration, il ne suffit pas d’avoir un beau projet sur le papier. Lorsque le coût total approche les 3 millions d’euros avant même d’envisager une éventuelle reconstruction, les risques financiers deviennent énormes. C’est ce qui explique que la transaction ait finalement capoté en 2023, laissant la commune face à ses bâtiments désertés et à l’incertitude.

Fauteuil roulant isolé dans une pièce sombre d’un ancien hôpital abandonné, avec de grandes fenêtres poussiéreuses en arrière-plan.
« Un couloir déserté où il ne reste plus qu’un fauteuil roulant, symbole d’un hôpital laissé à l’abandon. »
Crédit : Pixabay / Lucent_Designs_dinoson20
La suite après cette publicité

Pourquoi l’hôpital finit cédé pour un euro symbolique

Face à cette impasse, les protagonistes ont dû revoir complètement leur copie. Plutôt que de chercher un acheteur classique prêt à payer le prix fort, l’option d’un acteur public spécialisé dans la gestion foncière a fini par s’imposer. Un accord de principe a ainsi été trouvé avec l’Établissement public foncier d’Île-de-France.

Ce dernier a accepté de reprendre le site pour un euro symbolique, une pratique fréquente lorsque la valeur réelle du bien est plombée par les frais de remise en état. Dans ce type de montage, la contrepartie n’est pas le prix payé, mais l’engagement à porter le foncier, à gérer les travaux lourds et à préparer une éventuelle reconversion. Pour la commune et l’hôpital de Mantes-la-Jolie, l’essentiel était de se défaire d’un ensemble devenu trop coûteux à entretenir.

La suite après cette publicité

Pour le maire de Follainville-Dennemont, cette cession à prix symbolique représente un immense soulagement. Il sait toutefois que la bataille n’est pas terminée. Plusieurs mois de démarches administratives sont encore nécessaires avant de parvenir à une signature définitive.

Ce n’est qu’à ce moment-là que l’élu estime qu’il pourra parler d’une « grande victoire ». D’ici là, l’accord reste une promesse, mais une promesse qui change déjà l’ambiance autour du site.

Chambre d’hôpital abandonnée avec plusieurs lits métalliques vides, murs décrépis et lumière froide entrant par les fenêtres latérales.
« Une ancienne salle de soins figée dans le temps, entre lits déserts et murs qui s’effritent. »
Crédit : Pixabay / anaterate
La suite après cette publicité

Urbex, squats et gardiens : la vie clandestine des bâtiments

Comme souvent avec ce type de friche hospitalière, l’ancien SSR et le vieil Ehpad n’ont pas totalement cessé d’attirer du monde. Malgré la présence de gardiens et la mise en place de barricades, le site est devenu un terrain de jeu apprécié des amateurs d’exploration urbaine.

Ces passionnés d’urbex, qui s’aventurent dans les lieux désaffectés pour en photographier les couloirs vides et les salles figées dans le temps, voient dans ces murs abandonnés un décor idéal.

À lire aussi

La suite après cette publicité

Parallèlement, des squatteurs ont également tenté d’investir les lieux. Un hôpital vide, avec de multiples pièces et des accès parfois difficiles à contrôler, peut vite se transformer en refuge de fortune. Pour la commune comme pour l’établissement propriétaire, cela impliquait de maintenir une surveillance régulière, de réparer les intrusions et de renforcer sans cesse la sécurité. Autant de dépenses qui venaient alourdir la facture d’un site déjà jugé trop coûteux.

Ces intrusions rappellent un paradoxe que peu de gens connaissent : plus un bâtiment abandonné est grand, plus il est compliqué à protéger réellement. Même avec des clôtures renforcées et des rondes de surveillance, il suffit de quelques points faibles pour que des visiteurs indésirables parviennent à entrer. À Follainville-Dennemont, cette vie clandestine entre urbex et squats illustrait, jour après jour, l’urgence de trouver une solution durable.

La suite après cette publicité

Ce que la vente change pour Follainville-Dennemont

La cession symbolique à l’EPFIF ne transforme pas encore la friche en nouveau quartier, mais elle marque un tournant pour la commune. En sortant enfin de la propriété de l’hôpital de Mantes-la-Jolie, le site entre dans un dispositif où la gestion du foncier et les lourds travaux préalables pourront être mutualisés à l’échelle régionale. Pour un petit village, c’est un changement de taille.

À court terme, les habitants espèrent surtout voir disparaître l’image de ces bâtiments murés qui dominent le paysage depuis dix ans. Même si les démarches administratives risquent de s’étirer sur plusieurs mois, l’idée qu’un organisme public se penche sérieusement sur l’avenir du site apaise les inquiétudes.

La suite après cette publicité

À plus long terme, la question sera de savoir comment ce foncier pourra être revalorisé, que ce soit pour de nouveaux logements, des équipements publics ou un autre usage encore à définir.

Couloir intérieur abandonné avec portes ouvertes et lumière naturelle au fond, dans un ancien bâtiment hospitalier.
« Derrière ces portes ouvertes, un hôpital vidé de ses patients et de son activité. »
Crédit : Pixabay

Une histoire à raconter

La suite après cette publicité

Cette histoire raconte aussi, en creux, la fragilité de certains équipements de santé de proximité. Un hôpital abandonné n’est jamais seulement une coque vide : c’est le souvenir d’emplois disparus, de patients suivis sur place, de familles qui n’ont plus ce repère dans leur quotidien.

Follainville-Dennemont ne fait pas exception, et beaucoup d’habitants gardent en mémoire le temps où l’on venait encore en consultation ou voir un proche dans ces bâtiments.

Pour l’instant, aucune reconversion précise n’est annoncée et l’accord avec l’EPFIF reste conditionné à la finalisation des procédures. La « grande victoire » évoquée par le maire n’est donc pas encore actée.

La suite après cette publicité
Façade d’une clinique abandonnée entourée de végétation, vitres cassées et murs marqués par le temps.
« À l’extérieur, la nature commence elle aussi à grignoter l’ancienne clinique. »
Crédit : Pixabay / Tama66

Que retenir ?

La véritable révélation, c’est que malgré la vente pour un euro symbolique, le dossier ne sera réellement bouclé que lorsque les signatures définitives seront apposées et que l’avenir concret de cette ancienne friche médicale sera enfin tranché.

La suite après cette publicité

Rejoignez nos 875 726 abonnés en recevant notre newsletter gratuite

N'oubliez pas de cliquer sur l'email de validation pour confirmer votre adresse email. Si vous ne l'avez pas recu vérifiez dans vos spams.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *