Un contrôleur belge visé par une plainte pour avoir dit bonjour en français en territoire flamand
Épinglé pour avoir dit « Bonjour » dans un train SNCB circulant en Flandres, le chef de bord s’offusque de la décision de la Commission permanente de contrôle linguistique.
Un « Bonjour » qui lui coûtera très cher
Ilyass Alba ne décolère pas. Chef de bord à la SNCB (société nationale des chemins de fer belges), il est sous le feu des projecteurs depuis la divulgation d’une affaire survenue en décembre 2024. Ce jour-là, il est en poste à bord d’un train traversant la ville flamande de Vilvorde (Belgique) quand il effectue une annonce à l’attention des voyageurs. Jusqu’ici, rien d’inhabituel.
Comme à son habitude, l’homme entame sa prise de parole par un guilleret « Goeiemorgen » suivi d’un « Bonjour » qu’il adresse à la clientèle francophone. Attention qu’un passager néerlandais perçoit comme un véritable affront. Hors de lui, il réprimande le chef de bord devant témoins et s’offusque de sa persistance à lui répondre en français.
Si le reste du voyage se déroule sans encombres, il ne perd pas de vue son nouvel objectif : signaler le choix de langue d’Ilyass Alba à la SNCB. Chose promise, chose due, le passager mécontent effectue sa plainte qui, contre toute attente, est jugée fondée par la Commission permanente de contrôle linguistique (CPCL). Une sentence tombée en ce début de mois de juillet et dont le chef de bord peine à se remettre.
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Quelle langue faut-il parler en fonction des zones ?
D’autant que son employeur a reconnu qu’il avait enfreint les règles linguistiques en vigueur. Cependant, aucune sanction ne sera prise à son encontre. Pour mieux comprendre l’objet de la discorde, il faut apporter quelques précisions concernant l’utilisation des langues sur le territoire belge. À bord des trains SNCB, les annonces doivent être faites uniquement en néerlandais quand ils circulent en région flamande. Comme l’indique Le Parisien, elles sont exclusivement en français en Wallonie.
Dans les deux gares de la communauté germanophones (Eupen et Hergenrath), les annonces sont faites en allemand, puis en français. « À Bruxelles, la double langue est autorisée », indique encore le quotidien régional. Dans les trains à destination des aéroports, le français, l’anglais, l’allemand et le néerlandais peuvent être utilisés.
Par ailleurs, les contrôleurs sont tenus de répondre à leur interlocuteur dans la langue qu’il utilise. Ce que n’aurait pas fait Ilyass Alba selon la CPCL. Or, « les lois sur l’emploi des langues en matière administrative sont des lois d’ordre public. Cela signifie que l’orientation client ne constitue pas une motivation suffisante pour ne pas s’y conformer », précise-t-elle.
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Le chef de bord épinglé : il exprime son indignation
Massivement relayée par la presse et sur les réseaux sociaux, l’affaire remet au centre la division linguistique qui existe en Belgique. Fort d’une communauté de 50 000 abonnés sur Facebook, le chef de bord a partagé son indignation face à la décision de la CPCL.
« Quelle Belgique ! Qu’un voyageur porte plainte pour ça, dans un souci de protéger sa langue maternelle, je comprends. Mais qu’une Commission donne raison à celui-ci alors que les voyageurs viennent du MONDE ENTIER visiter la Belgique est le signe d’une fermeture d’esprit de la part d’une petite élite flamande. Comment peut-on interdire à un chef de bord d’accueillir des CLIENTS et VOYAGEURS avec deux langues ? », a-t-il écrit ce 12 juillet.
Comme précisé plus haut, la SNCB s’abstiendra de sanctionner son employé. Comme le chef de bord, elle s’expose toutefois à un avertissement et est « priée d’appliquer les règles linguistiques ».
- 17/07/2025 à 08:51Je savais les flamands cons mais à ce point là Ils ont une haine farouche envers les français Je pense aux touristes internationaux : ne venez pas visitez les Flandres belges, si vous ne parlez pas le flamand, vous serez mal accueilli et encore plus si vous êtes français
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