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Aïd-el-Kebir 2025 : Les mosquées du Gard appellent à renoncer au sacrifice animal

Publié par Hannah Maline le 01 Juin 2025 à 8:25

L’Aïd-el-Kebir, fête sacrée pour les musulmans, s’annonce sous tension dans le Gard cette année. Avec un seul abattoir temporaire autorisé pour tout le département, les responsables religieux prennent une décision radicale : ils appellent les fidèles à renoncer à l’achat de moutons et à privilégier des alternatives. Entre enjeux sanitaires, religieux et logistiques, décryptage d’une situation exceptionnelle.

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La fête de l’Aïd-el-Kebir, célébrée entre le 5 et le 10 juin 2025, est traditionnellement marquée par le sacrifice rituel d’un animal. Mais dans le Gard, les fidèles font face à une situation inédite : la préfecture n’a autorisé qu’un seul abattoir temporaire, situé à Vestric-et-Candiac. Une décision qui pose donc d’importants problèmes logistiques pour une communauté estimée à plusieurs dizaines de milliers de personnes.

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Face à cette pénurie d’infrastructures, les responsables des mosquées du département ont lancé un appel solennel. « Nous recommandons de ne pas acheter de moutons cette année« , explique ainsi la Mosquée Lumière et Piété de Nîmes. Ils proposent plutôt d’envoyer des dons pour des sacrifices dans des pays où la viande sera réellement utile aux plus démunis. Une solution qui respecte à la fois les impératifs religieux et les contraintes sanitaires.

Un seul abattoir pour tout le Gard : pourquoi une telle restriction ?

L’abattoir temporaire autorisé, situé à la Ferme de Vestric, sera placé sous le strict contrôle de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP). Chaque animal y sera alors inspecté avant et après le sacrifice, réalisé par des sacrificateurs agréés. Des contrôles policiers sont également prévus pour traquer les abattages clandestins, passibles de 6 mois de prison et 15 000€ d’amende.

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Les autorités justifient cette limitation par :
Des exigences sanitaires renforcées après plusieurs cas de non-conformité les années précédentes.
La difficulté à trouver des sites répondant aux normes européennes.
La réduction des effectifs disponibles pour les contrôles vétérinaires.

« Nous comprenons la frustration, mais la sécurité sanitaire reste notre priorité« , explique un responsable de la DDPP. Pourtant, cette décision laisse des milliers de familles dans l’embarras, certaines ayant déjà réservé leur bête depuis des mois.

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Les alternatives proposées par les mosquées

Conscients des risques de débordements, les responsables religieux multiplient donc les solutions alternatives :

1. Le don à l’étranger

Plusieurs associations proposent d’organiser des sacrifices dans des pays africains ou moyen-orientaux, où la viande sera distribuée aux plus pauvres. « C’est une solution doublement vertueuse », souligne l’imam de Nîmes.

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2. L’abattage en abattoir permanent

Certains établissements agréés proposeront des créneaux spéciaux, bien que moins conformes aux rites traditionnels.

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3. Le report du sacrifice

Pour ceux qui tiennent absolument à pratiquer le rite eux-mêmes, certains évoquent la possibilité de le reporter à des jours ultérieurs.

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Cette situation exceptionnelle pose plusieurs questions. Comment vont réagir les éleveurs locaux qui comptent sur cette période pour écouler leur stock ? Quel impact sur le prix des moutons avec une demande potentiellement en baisse ? Risque-t-on des abattages sauvages malgré les mises en garde ?

Les mosquées promettent d’accompagner les fidèles dans cette période complexe, avec des conseils religieux et pratiques. Une cellule d’information sera mise en place dès la confirmation de la date exacte de l’Aïd.

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