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Argent liquide : peut-on en garder autant qu’on veut sur soi… ou chez soi ?

Publié par Killian Ravon le 29 Oct 2025 à 13:20

À l’heure où le sans contact et le smartphone règnent, la question revient sans cesse : jusqu’où peut-on aller avec l’argent liquide ? En France, la part de paiements en espèces reste élevée pour les achats du quotidien. Mais l’usage du cash est surveillé car propice au blanchiment d’argent et à la fraude fiscale.

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Portefeuille ouvert avec billets d’euros posé près d’un passeport français et d’un formulaire « ≥ 10 000 € – déclaration », en lumière naturelle.

Alors, existe-t-il une limite au montant que l’on peut porter sur soi ou stocker chez soi ? Réponse : non en théorie… mais avec plusieurs garde-fous bien concrets.

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A-t-on le droit de porter « beaucoup » d’espèces dans la rue ?

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Marcher dans la rue avec des espèces n’est pas interdit, y compris pour des montants élevés. En droit français, aucun texte ne fixe un plafond général au cash que l’on peut transporter. Vous pouvez donc, en théorie, avoir des milliers d’euros sur vous sans enfreindre la loi. Cette liberté est toutefois assortie d’une réalité de terrain : si un contrôle survient et que vous avez des liasses importantes dans une sacoche, il faut s’attendre à devoir expliquer la provenance des fonds. Les forces de l’ordre ne sanctionnent pas l’existence des billets, mais peuvent s’intéresser à leur origine si le contexte paraît douteux.

C’est ici que la nuance s’installe entre l’autorisation de détenir des billets et l’obligation de traçabilité. Porter beaucoup d’argent n’est pas un délit en soi ; en revanche, être incapable d’en justifier l’origine peut faire naître des soupçons sur un délit sous-jacent, comme une dissimulation fiscale ou un blanchiment. Et plus la somme est élevée, plus l’exigence d’explication est forte.

Vue rapprochée de billets et pièces en euros, posés ensemble, illustrant la détention d’espèces et la question de leur traçabilité en France.
: Billets et pièces d’euros : le cash reste autorisé, sous conditions de traçabilité.
Crédit : Avij / Wikimedia Commons
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Le passage des frontières : l’obligation de déclarer dès 10 000 €

Dès qu’il s’agit de franchir une frontière, le régime change. À l’entrée comme à la sortie d’un pays de l’Union européenne, toute personne qui transporte au moins 10 000 € doit déclarer ce qu’elle emporte. Cette règle ne vise pas seulement les billets et pièces : elle couvre également l’or, certains instruments de paiement comme les chèques au porteur ou encore des mandats.

Un point peu connu concerne les couples mariés ou pacsés : à défaut de preuve contraire (par exemple un contrat de mariage ou une pièce établissant la séparation des patrimoines), leurs espèces sont présumées communes. Concrètement, un couple qui voyage ensemble avec, au total, 10 000 € ou plus tombe sous la même déclaration douanière que si une seule personne transportait la somme globale.

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Ce formalisme n’interdit pas de voyager avec du cash ; il organise sa traçabilité. Et, en cas d’oubli, les sanctions douanières peuvent être lourdes : retenue de fonds, amende, et, selon les circonstances, enquête pour en vérifier l’origine. Mieux vaut donc anticiper les formalités lorsque l’on prévoit de transporter des montants importants.

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Chez soi : pas de plafond, mais la provenance des fonds doit tenir la route

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La loi ne fixe aucun maximum à la somme que l’on peut conserver à domicile. On peut donc garder un “trésor” familial ou une réserve de liquide pour se rassurer en cas d’imprévu. Là encore, c’est la provenance des fonds qui prime. Si les billets mis de côté sont intégrés à vos déclarations fiscales et que leur origine est documentée (retraits bancaires, successions, ventes dûment enregistrées), leur détention n’est pas problématique en soi.

Dans la pratique, les autorités s’appuient souvent sur une tolérance autour de 10 000 € quand l’origine n’est pas déclarée ou insuffisamment justifiée. Au-delà, le risque de présomption de fraude ou de blanchiment d’argent augmente sensiblement, avec la possibilité d’investigations. Ce n’est pas un seuil « gravé dans le marbre » : l’appréciation dépend du profil de la personne, de ses revenus, et de l’existence d’autres valeurs au domicile (or, bijoux, objets de valeur).

Autrement dit, les mêmes 10 000 € en billets auront un sens différent selon que l’on parle d’un ménage aux revenus très confortables ou d’une personne aux ressources modestes. Les contrôles regardent la cohérence d’ensemble : flux bancaires, train de vie, antécédents, justificatifs. Le message implicite est simple : garder des espèces chez soi, oui ; mais pouvoir en retracer l’histoire, impératif.

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Billets en euros rangés dans un portefeuille ouvert, symbolisant l’argent liquide porté sur soi au quotidien.
Porter du liquide n’est pas interdit : l’enjeu, c’est d’en justifier la provenance.
Crédit : Santeri Viinamäki / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0)
Billets de 5, 10 et 20 euros de la série Europa alignés, éclairage neutre en intérieur.
Les petites coupures restent plébiscitées pour les dépenses courantes.
Crédit : Santeri Viinamäki / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0)

Peut-on encore régler « de grosses sommes » en liquide ?

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La question du paiement en liquide ne doit pas être confondue avec celle de la détention. On peut détenir autant d’argent liquide que l’on veut chez soi ; en revanche, régler certaines opérations en cash est plus encadré. Si, pour les achats courants, le billet reste roi, payer des montants élevés en espèces se heurte à des plafonds et à des exigences de justificatifs selon les cas.

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Pourquoi ? Parce que le paiement en espèces est le moyen le plus simple pour sortir du radar la traçabilité fiscale. Sans interdire le cash, la réglementation déroule un filet d’obligations : vigilance, justification, déclaration et, à l’occasion, refus des transactions jugées suspectes. Là encore, ce n’est pas le billet qui est illégal ; c’est l’opacité qui l’est.

Mais saviez-vous que l’appréciation de ces situations se fait au cas par cas ? Un paiement inhabituel, fractionné en plusieurs remises d’espèces, ou décalé par rapport à vos revenus peut déclencher des demandes d’explication. À l’inverse, un retrait ou un paiement ponctuel, cohérent avec votre situation, n’a pas de raison d’être épinglé.

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Gros plan sur un assortiment de pièces en euros disposées sur une surface claire.
Pièces et billets : le cash demeure une habitude de paiement pour de nombreuses petites dépenses.
Crédit : Mario A. Peña Zapatería / Wikimedia Commons (CC BY-SA 2.0)

Contrôle, suspicion, et preuves : à quoi s’attendre concrètement ?

Imaginons : vous vous déplacez avec une mallette contenant des dizaines de milliers d’euros. Rien d’illégal à ce stade. Mais en cas de contrôle de police, mieux vaut avoir des éléments simples : retraits récents, factures, contrats, messages de banque ou documents attestant une vente. Ces pièces montrent que vous n’essayez pas de masquer l’origine des fonds.

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À domicile, le raisonnement est identique. La présence d’une forte somme en liquide dans une chambre ou un coffre n’est pas infractionnelle, tant que l’on peut expliquer d’où elle vient. Les autorités regardent aussi le contexte : d’autres valeurs présentes ? Votre niveau de revenus en fait-il une réserve crédible ? Des mouvements bancaires corroborent-ils cette épargne en billets ? C’est l’ensemble qui oriente vers la simplicité… ou vers des vérifications.

Ce détail que peu de gens connaissent : pour un couple marié ou pacsé, l’adage de biens communs joue par défaut. Sans preuve d’une séparation de patrimoines, les espèces détenues par l’un sont réputées appartenir aux deux. En voyage, ce raisonnement commun peut donc faire basculer une somme sous déclaration dès 10 000 € cumulés.

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Coupures de 5 à 50 euros de la série Europa regroupées, illustrant les différents montants.
Les billets évoluent : la détention, elle, n’a pas de plafond légal en France.
Crédit : Santeri Viinamäki / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0)

Le cœur du sujet en une phrase

La détention d’espèces n’est pas plafonnée en France ; ce qui compte, c’est la traçabilité. Transporter ou stocker du cash est autorisé, mais au-delà de 10 000 € aux frontières il faut déclarer, et, chez soi comme sur soi, il faut pouvoir justifier la provenance des fonds. La révélation, la voici : en pratique, c’est l’histoire de vos billets – plus que leur montant nu – qui décide de tout.

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