« Ce n’est pas une peluche, s’il s’assoit à table il doit payer » : pourquoi une chaise haute est facturée 65,90 € aux Grands Buffets de Narbonne
Aux célèbres Grands Buffets de Narbonne, un père venu dîner le 20 octobre 2025 s’est vu réclamer 65,90 € pour asseoir son bébé de 13 mois sur une chaise haute. Une scène surréaliste rapporté par le média Midi Libre — « Ce n’est pas une peluche » — qui révèle une politique tarifaire stricte : depuis le 1ᵉʳ octobre, tous les enfants sont comptés comme des adultes à la réservation, sans tarif réduit ?
Récit de cet épisode qui interroge l’accueil des familles dans un restaurant à volonté pas tout à fait comme les autres.
Crédit : Ammodramus
Une addition à 65,90 €… pour une chaise haute
Le rendez-vous était censé être une simple soirée entre amis. À l’entrée des Grands Buffets, Frédéric arrive avec sa compagne, leur fils Gabriel (13 mois) et une dizaine de convives. La réservation a été faite pour 12 personnes. En comptant le bébé, le groupe passe à 13. C’est là que tout bascule : pour permettre à Gabriel de s’asseoir à table dans une chaise haute, l’hôtesse annonce un supplément de 65,90 €, soit le prix du menu adulte appliqué au restaurant.
Le jeune papa tente d’expliquer que son enfant ne mangera pas. Il pensait, comme beaucoup, que la chaise pour bébé est un service d’appoint et non un couvert payant. Mais ce soir-là, rien n’y fait. L’incompréhension s’installe, les amis s’échangent des regards, et la note symbolique — 65,90 € — devient le cœur d’un désaccord inattendu entre client et accueil.
Mais saviez-vous que… certains établissements comptent les tout-petits dans la jauge de salle pour des raisons d’organisation ? Ici, l’épisode raconte surtout la rigidité d’un règlement interne assumé.
Crédit : Madroune (CC BY-SA 4.0).
« Ce n’est pas une peluche » : la phrase qui a tout cristallisé
Face aux arguments du père — « un bébé de 13 mois ne va pas se servir au buffet » —, la réponse claque. « Ce n’est pas une peluche, c’est un être humain ; il compte comme une personne normale », lâche l’hôtesse. La formule, cash et désarmante, résume le principe : chaque siège occupé à table est facturé, peu importe l’âge.
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La proposition alternative tombe aussitôt : « Si vous ne voulez pas payer, gardez-le dans vos bras. » Une consigne qui, au-delà de l’émotion, pose une question pratique : comment dîner avec un enfant sur les genoux durant tout le service ? Pour Frédéric, l’épisode a « gâché le plaisir », malgré une équipe en salle ensuite « adorable et aux petits soins ».
Dans la bouche des clients, ce genre de phrase devient une anecdote qui marque. Dans celle d’un établissement aussi emblématique, elle vaut signal : ici, les règles priment sur les exceptions, et les mots restent.
Crédit : Sinikka Halme (CC BY-SA 4.0).
Une règle en vigueur depuis le 1ᵉʳ octobre : les enfants comptent comme adultes
Le règlement ne date pas de la veille : selon le site internet du restaurant, depuis le 1ᵉʳ octobre, les enfants, « quel que soit leur âge », sont considérés comme des adultes pendant toute la réservation, sans tarif réduit. Autrement dit : un siège occupé = un menu à 65,90 € (montant cité au moment des faits).
Dans le cas de Frédéric, la frontière entre « place assise » et simple accessoire (la chaise haute) a fait toute la différence. Accepter la chaise, c’était ajouter un couvert. Refuser, c’était tenir l’enfant — la seule option pour éviter la facturation. Le message, limpide pour l’établissement, surprend des parents qui, ailleurs, obtiennent souvent une tolérance pour les tout-petits.
Ce détail que peu de gens connaissent… Dans certains restaurants, la jauge est calibrée au siège près, et la politique de réservation s’aligne strictement sur le nombre de personnes assises, sans exception. Aux Grands Buffets, c’est écrit noir sur blanc : pas de tarif enfant et pas de chaise sans couvert.
Crédit : Carlos Pacheco (CC BY 2.0).
Entre promesse de chaise et poussette interdite : un père se sent « décrédibilisé »
Dans l’après-midi, Frédéric dit avoir échangé avec un responsable au sujet de la poussette — interdite dans l’enceinte — et obtenu l’assurance qu’une chaise haute lui serait « prêtée sans problème ». D’où sa stupeur, le soir, quand l’accueil lui réclame 65,90 € pour cette même chaise et le compte au tableau de réservation.
Le désaccord devient alors personnel : lorsqu’il mentionne cette promesse, on le traite de menteur, rapporte-t-il. Plutôt que de renoncer au dîner, le couple s’adapte : Gabriel finit la soirée tantôt sur les genoux de son père, tantôt contre lui, tandis que les amis prof itent du buffet. L’expérience reste amère, même si le service en salle atténue, un peu, le malaise.
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Dans cette séquence, on lit deux logiques qui se percutent : celle d’un client qui compte sur une flexibilité de bon sens, et celle d’un restaurant qui applique strictement son cadre — poussette interdite, chaise haute = place à table, donc facture.
« Tarif adulte », « sans réduction » : quand la réservation devient la clé
Le nœud de l’histoire tient à la réservation. Prévue pour 12, elle est passée à 13 en intégrant Gabriel. Or, aux Grands Buffets, la réservation sert de référentiel : chaque personne à table équivaut à un menu. Dès lors, un enfant, même sans appétit, réserve un siège qui aurait pu l’être par un adulte payant.
Le prix — 65,90 € — devient la traduction d’un choix d’organisation : pas de demi-mesure, pas de “sur les genoux mais avec chaise”, pas de “il picorera”. La règle, universelle, évite les arrangements au cas par cas mais génère des frictions lorsque les parents s’attendent à la souplesse rencontrée ailleurs.
Pour Frédéric, c’est une question d’humanité. Pour l’établissement, une question d’équité interne : un siège = un couvert. Entre les deux, un fossé d’attentes qui, ce soir-là, a pris la forme d’une chaise haute au prix d’un festin.
Crédit : George Ho (CC BY-SA 4.0).
Un débat qui dépasse un soir : l’accueil des familles au restaurant
L’épisode met en lumière une tension fréquente : comment concilier un cadre tarifaire clair avec les réalités des tout-petits ? La sécurité (pas de poussette dans les allées), la jauge (places limitées), la prévisibilité (réservations remplies des mois à l’avance) poussent certains restaurants vers des règles strictes. En face, des parents attendent des aménagements compatibles avec le quotidien d’un bébé.
Aux Grands Buffets, la communication est frontale : pas de tarif enfant, pas d’exception — une ligne qui a le mérite de la clarté mais produit des situations comme celle de Frédéric. Ce soir-là, la solution a été d’éviter la chaise. La note n’a pas augmenté… mais la soirée n’a pas eu exactement le goût de fête espéré.
Derrière le chiffre 65,90 €, c’est bien une phrase qui restera : « Ce n’est pas une peluche ». Trois mots qui, pour un père et son bébé de 13 mois, ont suffi à transformer une chaise haute en menu adulte.