Icône menu hamburger Icône loupe de recherche
  1. TDN >
  2. Actualité

Voici le classement des pays les mieux éduqués au monde : l’Asie domine, la France décroche

Publié par Killian Ravon le 01 Nov 2025 à 9:33

Les classements internationaux de l’éducation confirment une tendance lourde : les systèmes scolaires d’Asie de l’Est caracolent en tête. Quand la France recule nettement. En croisant classement PISA 2022 (OCDE) et palmarès globaux d’éducation, on voit émerger un noyau dur de pays performants. De Singapour au Japon.

La suite après cette publicité
Élèves de 15 ans concentrés sur un exercice de mathématiques, en classe moderne, devant une grande carte du monde au mur.

Tandis que l’Hexagone s’interroge sur les causes d’une baisse qualifiée d’historique. Mais saviez-vous que certains classements « généraux » ne mesurent pas exactement la même chose que PISA ? La nuance change la lecture… et la conclusion finale.

La vidéo du jour à ne pas manquer
Salle de cours lumineuse à l’Université métropolitaine de Hong Kong, tables alignées et matériel prêt pour un cours magistral.
Intérieur d’une salle de cours à Hong Kong, image d’un enseignement supérieur très structuré.
Crédit : LN9267 / CC BY-SA 4.0.
La suite après cette publicité

Comment sont élaborés ces classements, et que comparent-ils vraiment ?

Derrière le mot « classement », on trouve des méthodologies différentes. D’un côté, l’OCDE publie le classement PISA 2022. Qui évalue, tous les trois ans, les compétences d’élèves de 15 ans dans trois domaines : mathématiques, sciences et compréhension de l’écrit. Les épreuves, standardisées, durent environ trois heures et demie et sont accompagnées d’un questionnaire sur l’environnement familial et scolaire. L’objectif est de mesurer la capacité des élèves à mobiliser leurs connaissances dans des situations de la vie quotidienne. Et non de contrôler un programme national. C’est pourquoi PISA est souvent perçu comme un thermomètre robuste de « l’efficacité » d’un système éducatif.

À côté, des palmarès « globaux » agrègent des indicateurs plus larges. Part de diplômés, attractivité des universités, production scientifique, rayonnement international ou encore interaction avec l’industrie. C’est le cas de classements cités comme Business Booster-247. Ou ceux qui s’appuient sur des données de la Banque mondiale. Et des hiérarchies d’établissements (Times Higher Education, entre autres). Ils disent autre chose. Moins la performance des élèves à 15 ans, davantage l’écosystème d’enseignement supérieur, la recherche. Et la capacité d’un pays à former des compétences rares.

La suite après cette publicité

Autrement dit, un pays peut briller dans un classement universitaire sans forcément exceller au test PISA. Et l’inverse est également possible. Ce détail que peu de gens connaissent modifie la façon de lire « le pays le mieux éduqué ». Parle-t-on de lycéens, d’universités, ou d’un mélange des deux ?

Salle de classe japonaise avec tableaux, casiers et cartables, témoignant d’une organisation méthodique des apprentissages.
Une classe d’école élémentaire au Japon, où la rigueur des routines soutient les acquis.
Crédit : Tony Cassidy / CC BY-SA 2.0.
La suite après cette publicité

Qui domine aujourd’hui ? Singapour creuse l’écart, l’Asie aligne les podiums

Dans l’édition PISA 2022 de l’OCDE, Singapour s’impose comme le champion incontesté. En tête dans les trois domaines évalués, avec des scores particulièrement élevés, notamment en mathématiques. Juste derrière, on retrouve des territoires et pays d’Asie de l’Est qui confirment leur avance. Macao, Taïwan, Hong Kong, sans oublier le Japon et la Corée du Sud qui dominent régulièrement en mathématiques et en sciences. Ces systèmes partagent des caractéristiques souvent soulignées . Exigences académiques élevées, forte valorisation de l’effort, pilotage serré des apprentissages fondamentaux. Et formation continue des enseignants centrée sur les pratiques de classe.

À lire aussi

Côté pays occidentaux, quelques exceptions parviennent à s’inviter dans le haut du tableau. Canada, Suisse, Estonie ou Pays-Bas se distinguent, qu’on regarde PISA ou certains classements généraux de l’éducation. L’Estonie, en particulier, montre depuis plusieurs éditions une capacité à rivaliser avec les meilleurs en lecture et en sciences, grâce à une politique cohérente sur les fondamentaux et un accompagnement ciblé des élèves.

La suite après cette publicité

Les classements globaux, comme ceux cités de Business Booster-247, accordent une place de choix à des pays à la fois solides au secondaire et puissants à l’université (réputation, publications, liens industriels). Ils placent ainsi en tête des nations comme le Japon, la Suisse et l’Allemagne. Mais là encore, ce sont des hiérarchies « mixtes » : elles agrègent la performance des élèves et la force des campus de recherche, deux réalités connexes mais distinctes.

Salle de collège au Japon, bureaux alignés face au tableau, disposition classique pour un enseignement direct.
Un agencement traditionnel, très répandu dans les classes nippones.
Crédit : Darklanlan / CC0.

La position de la France : une baisse « historique » et des explications qui s’additionnent

La suite après cette publicité

Dans PISA 2022, la France se situe au 23ᵉ rang. Elle occupe la 22ᵉ place en mathématiques, la 24ᵉ en compréhension de l’écrit et la 22ᵉ en sciences au sein de l’OCDE. Les résultats sont qualifiés de parmi les plus faibles jamais mesurés pour le pays, avec une chute particulièrement marquée depuis 2018 en mathématiques. Le constat, désormais installé, ne s’explique pas par une seule cause, mais par un faisceau de facteurs.

Le poids des inégalités sociales demeure élevé dans la réussite scolaire. L’attractivité du métier d’enseignant s’est érodée, compliquant le recrutement et la stabilisation des équipes dans les établissements les plus fragiles. Le manque de soutien structurel aux professeurs comme aux élèves, cumulée à une implication parentale parfois en recul, pèse aussi sur la dynamique pédagogique. La crise sanitaire a joué un rôle d’accélérateur, mais la tendance baissière était déjà enclenchée depuis une dizaine d’années, indiquent les analyses reprises autour de PISA : l’onde de choc n’est donc pas conjoncturelle, elle est structurelle.

Ce recul ne dit pas que tout va mal partout, ni que l’école française ne sait plus faire réussir. Il souligne en revanche un déficit sur les fondamentaux, particulièrement en mathématiques, qui irriguent ensuite toutes les filières scientifiques et techniques. Autrement dit, quand les acquis s’affaiblissent à 15 ans, l’enseignement supérieur récupère la difficulté plus tard, avec des cohortes hétérogènes et un surcroît d’efforts de remise à niveau.

À lire aussi

La suite après cette publicité

Pourquoi l’Asie draine l’excellence et attire les regards ?

On cite souvent l’intensité des efforts en classe, la culture de l’apprentissage et la place des familles dans la scolarité pour expliquer les performances de Singapour, de Hong Kong, de Taïwan ou du Japon. Mais d’autres éléments, plus « système », comptent aussi : une formation initiale et continue très pratique pour les enseignants, axée sur l’analyse de leçons et l’observation mutuelle ; des programmes clairs et recentrés sur les savoirs essentiels ; une évaluation régulière des acquis pour ajuster sans tarder.

La suite après cette publicité

Faut-il calquer ces modèles ? Pas forcément, car ils s’inscrivent dans des cultures scolaires spécifiques. En revanche, leurs principes opérationnels — clarté des attendus, suivi fin des compétences, soutien pédagogique immédiat — inspirent des réformes un peu partout. Si ces pays surperforment en mathématiques ou en sciences, ce n’est pas qu’une affaire d’heures de cours : c’est surtout la qualité de ce qui s’y passe minute après minute, avec des enseignements explicites, structurés, cumulés dans le temps.

Salle d’anglais avec rangées de tables et écran, représentative des classes modernes dans le secondaire.
L’anglais, autre pilier des compétences clés au lycée.
Crédit : Orgio89 / CC0.

Les critères « macro » qui changent le sens du mot « éduqué »

La suite après cette publicité

Dès qu’on élargit la focale à l’enseignement supérieur, la photo évolue. Les classements qui croisent Banque mondiale, hiérarchies universitaires (Times Higher Education) et influence internationale prennent en compte la capacité d’un pays à former des diplômés au plus haut niveau, à publier et innover, à mailler ses campus avec l’industrie. Là, la Suisse tire parti d’un réseau d’écoles et d’instituts de rang mondial, l’Allemagne capitalise sur son appareil de recherche appliquée, et le Japon s’appuie sur des universités fortement insérées dans l’économie et la science mondiale.

Ces indicateurs ne contredisent pas PISA : ils racontent une autre partie de l’histoire — celle de la chaîne de formation après le lycée. C’est pourquoi on peut voir un pays briller au sommet d’un classement « général » tout en restant plus discret à 15 ans. À l’inverse, des systèmes très performants au secondaire peuvent disposer d’un enseignement supérieur plus modeste en termes de visibilité internationale. Comprendre cette dualité évite les contre-sens : un « pays le mieux éduqué » n’est pas le même selon qu’on regarde l’élève de 3ᵉ ou le doctorant.

Élèves de Singapour en uniforme devant leur établissement, symbole d’un système scolaire performant d’Asie de l’Est.
À Singapour, l’excellence éducative se voit dès le secondaire.
Crédit : ProjectManhattan / CC BY-SA 3.0.
La suite après cette publicité

Quel impact sur la croissance, l’innovation et l’attractivité ?

L’éducation ne produit pas seulement des notes : elle génère de la compétitivité. Les pays qui dominent les classements attirent les investissements étrangers, alimentent des secteurs de pointe et renforcent la résilience de leur économie. La main-d’œuvre formée, capable d’apprendre vite et de s’adapter, devient un avantage comparatif. De Singapour au Canada, en passant par la Suisse, on retrouve un lien entre excellence scolaire, densité d’universités de haut niveau et vitalité de l’innovation.

Pour la France, l’enjeu est double. À court terme, il s’agit de « colmater » la baisse observée chez les 15 ans, en reconstruisant des fondamentaux solides et en soutenant les équipes. À moyen terme, l’objectif consiste à reconnecter l’amont (collège-lycée) et l’aval (post-bac) afin que les étudiants qui entrent dans l’enseignement supérieur aient un socle suffisant pour réussir sans devoir multiplier les dispositifs de rattrapage. Le plan dit « choc des savoirs » s’inscrit dans cette volonté : recentrer, clarifier, rehausser le niveau et restaurer l’autorité des enseignants. La question est désormais celle de la mise en œuvre, dans la durée.

La suite après cette publicité

En réalité, il n’existe pas « un » podium incontestable : si l’on ne regarde que PISA, Singapour domine devant les économies d’Asie de l’Est ; si l’on agrège PISA et des indicateurs d’universités et de recherche, le trio Japon–Suisse–Allemagne émerge. Deux lectures complémentaires… qui aboutissent au même verdict : la France n’est pas dans le top 10 et joue, pour l’heure, le milieu de tableau.

Rejoignez nos 875 726 abonnés en recevant notre newsletter gratuite

N'oubliez pas de cliquer sur l'email de validation pour confirmer votre adresse email. Si vous ne l'avez pas recu vérifiez dans vos spams.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *