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Il y a 54 ans, il faisait de la figuration dans un film nommé 4 fois aux Oscars : la folle ascension de Daniel Day-Lewis jusqu’au sommet

Publié par Killian Ravon le 25 Oct 2025 à 3:19

Jeune silhouette aperçue au détour d’une scène, il y a 54 ans. Il n’était alors qu’un figurant dans un long-métrage acclamé par l’Académie. Depuis, Daniel Day-Lewis a bâti un parcours unique, façonné par l’exigence et une immersion totale dans ses rôles, au point de décrocher trois Oscars du meilleur acteur.

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Daniel Day-Lewis en manteau à carreaux rouge et chapeau, souriant à la Berlinale 2008, foule floue en arrière-plan.
Daniel Day-Lewis, à la sortie de la conférence de presse de « There Will Be Blood », Berlinale 2008. Siebbi (Thore Siebrands) — CC BY 3.0.

De la modeste apparition dans Sunday Bloody Sunday jusqu’au trône officieux de « meilleur acteur du monde », retour sur une trajectoire hors normes qui n’a cessé de fasciner critiques et cinéphiles.

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Salle de cinéma. Photo by wernerredlich
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Des débuts en toute discrétion qui en disent long

La première fois que Daniel Day-Lewis entre dans le champ, c’est en 1971, dans Sunday Bloody Sunday, film signé John Schlesinger et nommé quatre fois aux Oscars. Il n’a alors que 13 ou 14 ans et son nom n’apparaît même pas au générique. L’anecdote est connue des passionnés : un premier pas minuscule, presque invisible, mais qui devient, à la lumière de la suite, un passage décisif. À l’époque, le jeune comédien n’a ni formation professionnelle aboutie ni carrière devant lui. Pourtant, ce bref moment, que l’on pourrait croire anodin, ouvre la porte d’un cheminement artistique où tout sera question d’engagement et de patience.

Ce détail qu’on oublie parfois : avant d’embrasser pleinement le cinéma, le futur triple lauréat de l’Oscar du meilleur acteur choisit d’abord la scène. Il s’oriente vers le théâtre, apprend, répète, affine son jeu. De retour sur les plateaux, il n’arrive pas par effraction : il s’installe. Même quand les rôles restent modestes au début, sa présence intrigue. Mais saviez-vous que cette transition lente et méthodique deviendra la marque de fabrique d’un acteur qui ne fera jamais rien à moitié ?

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Les premiers rôles marquants qui éveillent la critique

Au début des années 1980, Daniel Day-Lewis repasse derrière la caméra avec de petits rôles remarqués dans Gandhi (1982) et Le Bounty (1984). Rien d’ostentatoire : une montée en puissance patiente, presque souterraine. En 1985, tout s’accélère. Avec My Beautiful Laundrette et Chambre avec vue, diffusés la même année, la critique s’enthousiasme. On le découvre capable de contrastes, d’un mélange de force contenue et de fragilité à fleur de peau. Il ne s’agit pas encore de statuettes, mais déjà d’un consensus critique naissant : ce comédien, discret et intense, n’est pas simplement bon ; il compte.

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Le plus frappant, c’est la manière dont il décide d’habiter ces personnages. Rien n’est laissé au hasard : la voix, la démarche, le regard. Sa méthode n’est pas un slogan marketing ; elle se lit dans chaque plan, chaque respiration, chaque silence. Sans fracas, Daniel Day-Lewis impose une exigence qui rehausse le niveau des films dans lesquels il joue. Ce n’est pas un acteur qui suit le projet ; c’est un acteur qui infléchit le projet.

Portrait horizontal de Daniel Day-Lewis à Berlin en 2008, chapeau et manteau, lumière extérieure, expressions calmes et déterminées.
Autre vue de Daniel Day-Lewis lors de la Berlinale 2008.
Crédit : Thore Siebrands / CC BY 3.0.
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Tournage en cours. Photo by SoyKhaler
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Le record historique des trois Oscars et des rôles qui ont fait date

La suite est un cas d’école. My Left Foot (1989) lui offre un premier Oscar du meilleur acteur pour l’incarnation de Christy Brown, artiste atteint de paralysie cérébrale : le tournage se fera en fauteuil pour rester dans l’état du personnage. Plus tard, There Will Be Blood (2007) le propulse dans la peau de Daniel Plainview, magnat du pétrole à la fois fascinant et glaçant, dont l’avidité ronge tout. L’interprétation est d’une intensité rare, si charnelle qu’elle semble taillée dans la roche. Enfin, dans Lincoln (2012), il trouve une gravité hypnotique, un mélange de douceur et d’autorité qui emporte tout sur son passage. Résultat : trois Oscars du meilleur acteur, un record historique dans la catégorie.

Entre ces sommets, la filmographie déroule d’autres jalons majeurs. Les nominations pour Au nom du père (1993), Gangs of New York (2002) ou Phantom Thread (2017) confirment une trajectoire où chaque choix semble pesé au trébuchet. Ce qui frappe aussi, c’est l’articulation entre l’homme et le rôle. Daniel Day-Lewis n’apparaît jamais comme une star greffée sur un récit : il devient le personnage, au point de rendre impensable tout autre interprète après lui. Qui d’autre peut revendiquer un tel consensus critique sur autant d’années, dans des registres aussi différents ?

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La « méthode » : immersion, préparation et permanence du personnage

On a beaucoup glosé sur sa méthode : rester dans son personnage sur le plateau, préparer longuement en amont, s’immerger dans les contextes historiques. Cette approche, sans folklore inutile, nourrit un mythe précis : celui d’un acteur qui ne « joue » pas, mais qui vit. À l’écran, cela produit une densité singulière. Chaque inflexion de voix, chaque geste, chaque silence est lesté de sens. Les partenaires de jeu le disent : face à lui, on ne répète plus un texte, on rencontre quelqu’un.

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Ce détail que peu de gens connaissent : même dans ses performances les plus spectaculaires, Daniel Day-Lewis ne surligne jamais. Il taille, coupe, polit, jusqu’à trouver le ton juste, presque musical. Cette ligne claire se vérifie de My Left Foot à Lincoln, en passant par There Will Be Blood : pas d’effets superflus, mais une présence qui aimante la caméra. D’où l’impression qu’il pourrait jouer une simple scène d’attente et la rendre inoubliable.

Daniel Day-Lewis en 2005, cadrage paysage, lumière naturelle, fond de festival berlinois, expression détendue.
Daniel Day-Lewis au Festival de Berlin, 2005.
Crédit : Popperipopp
Daniel Day-Lewis et Paul Thomas Anderson posent côte à côte en 2007, intérieur, cadrage horizontal, ambiance chaleureuse.
Avec Paul Thomas Anderson, complice artistique de There Will Be Blood.
Crédit : Jürgen Fauth / CC BY-SA 2.0.
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Un retrait fracassant… puis un retour qui relance toutes les attentes

En 2017, après Phantom Thread, l’acteur annonce sa retraite. La nouvelle surprend, mais elle s’inscrit dans une logique personnelle : raréfaction des apparitions, refus de la dispersion, fidélité à l’exigence. Beaucoup s’attendent alors à ne plus le revoir. Et pourtant, le récit ne s’arrête pas là. En 2024, son retour est souligné autour d’un long métrage intitulé Anemone, mis en scène par son fils Ronan Day-Lewis et coécrit par l’acteur lui-même. L’information suffit à attiser les attentes : dès qu’il s’implique, même à distance, la curiosité explose. L’idée de le retrouver à l’écran rouvre un chapitre que l’on croyait refermé.

Ce potentiel come-back raconte quelque chose de sa stature : un artiste qui s’autorise le silence et le temps long, puis qui revient quand le sens l’exige. À l’échelle de sa légende, cela résonne comme un dernier virage, peut-être le plus vertigineux. Et si la boucle commençait à se refermer ? Souvenez-vous : il y a 54 ans, un gamin non crédité entrait en douce dans un film nommé quatre fois aux Oscars. Aujourd’hui, l’homme qu’il est devenu, triple lauréat et référence absolue pour toute une génération de comédiens, porte toujours ce même rapport à la fiction : entrer sans bruit, repartir sans emphase, ne laisser derrière lui que des personnages inoubliables. La révélation, au fond, tient en une ligne : celui que beaucoup considèrent comme le meilleur acteur du monde n’a jamais cessé de commencer petit pour frapper grand, et Anemone pourrait bien en être la preuve ultime.

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