Clap de fin pour cette enseigne de mobilier qui rêvait de concurrencer IKEA en France
La marque danoise qui misait sur une implantation en douceur dans l’Hexagone vient d’annoncer une nouvelle inattendue.
C’est un coup de tonnerre pour les amateurs de mobilier scandinave à petits prix. L’enseigne Jysk, souvent appelée l’IKEA danois, a officiellement annoncé son retrait du marché français. Une décision qui surprend, tant la marque semblait avoir trouvé son public dans les villes moyennes de l’Hexagone.
Depuis son arrivée en 2020, elle avait ouvert 72 magasins et doublé son chiffre d’affaires. Pourtant, à l’image de ses boutiques, le rêve de conquête s’est refermé. Et de nombreux clients, comme les salariés, se retrouvent aujourd’hui déconcertés par cette annonce brutale.
Une stratégie locale efficace mais insuffisante
Fondée au Danemark en 1979 par Lars Larsen, Jysk a conquis l’Europe du Nord grâce à une recette simple : du mobilier pratique, de qualité correcte, à bas prix. Son approche était claire : s’implanter dans des zones moyennes, là où les grandes enseignes n’allaient pas. En France, ce pari semblait payant. En quatre ans, l’enseigne a ouvert 72 points de vente, notamment dans des villes de 10 000 à 20 000 habitants, où elle s’était fait une place de choix.
Contrairement à IKEA, Jysk a misé sur des magasins plus petits et une expérience d’achat plus rapide. Pas de longs parcours imposés. L’enseigne a aussi beaucoup misé sur la literie et le mobilier de jardin, qui représentait jusqu’à 40 % de son chiffre d’affaires. Une recette gagnante sur le papier, surtout en période post-Covid, alors que les Français passaient plus de temps chez eux.
Mais en 2024, le marché s’est tendu. La consommation a chuté. Les acteurs historiques comme IKEA ont intensifié leur offensive avec des formats urbains, plus adaptés aux nouvelles attentes. Et Jysk, malgré ses ambitions (jusqu’à 500 magasins prévus en France), n’a pas réussi à suivre le rythme.
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Une fermeture brutale qui laisse un vide
Le 4 juin 2025, les premiers magasins ferment. Celui de Lisieux, dans le Calvados, en fait partie. L’ambiance est lourde. « On était une super équipe. La fermeture est dure à encaisser. On est déçus et vexés », souffle une salariée. Quelques jours plus tard, c’est au tour du magasin du Chêne Saint-Armand de baisser le rideau. Le responsable du site se montre fataliste : « La décision vient d’en haut. Peut-être un souci de loyer ou de rentabilité. On ne sait pas. »
Pour les clients, l’annonce a un goût amer. Beaucoup saluaient le bon rapport qualité/prix et la proximité de l’enseigne. Le service client reste flou sur la gestion des commandes et du SAV pendant la période de fermeture. Sur les réseaux sociaux, les réactions s’enchaînent, entre incompréhension et colère.
Le retrait de Jysk symbolise une nouvelle réalité pour le marché du meuble : même les acteurs les plus innovants peuvent être balayés par les turbulences économiques. Après la fermeture de Conforama, la liquidation de But City dans certaines villes, ou encore les difficultés d’Alinéa, le secteur vit une véritable recomposition.