Gérald Darmanin annonce la construction d’une prison de haute sécurité en pleine jungle guyanaise
Le garde des Sceaux a annoncé la construction d’un établissement pénitentiaire doté d’un quartier de haute sécurité lors de son déplacement à Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane).
Des profils « islamistes radicalisés » et des narcotrafiquants
L’annonce n’a pas tardé à s’ébruiter. À l’heure où le surpeuplement des prisons est au cœur des débats dans le milieu carcéral, un nouveau projet voit le jour. Celui de la construction d’un bâtiment de 500 places auquel sera intégré un quartier de haute sécurité. Un plan porté par le garde des Sceaux Gérald Darmanin, qui devrait voir le jour à l’horizon 2028, et pour lequel il a un objectif bien ficelé.
En effet, il a pour ferme intention d’y placer des « islamistes radicalisés » ainsi que des « narcotrafiquants ». Dès son ouverture, une quinzaine de places seront dédiées au premier groupe et une soixantaine au second. « Un régime carcéral extrêmement strict et un objectif : mettre hors d’état de nuire les profils les plus dangereux du narcotrafic. Ma stratégie est simple : frapper la criminalité organisée à tous les niveaux. Ici, au début du chemin de la drogue. En métropole, en neutralisant les têtes de réseau. Et jusqu’aux consommateurs. Cette prison sera un verrou dans la guerre contre le narcotrafic« , détaille le ministre.
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Depuis la Guyane, j’annonce la construction d’un quartier de haute sécurité de 60 places dans la future prison de Saint-Laurent-du-Maroni. Après Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe, nous renforçons encore nos capacités de détention très strictes pour les narcotrafiquants. 15… pic.twitter.com/vYcE3t0Wag
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 17, 2025
Un projet qui ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique. Comme en témoigne la récente prise de parole de Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, sur le plateau de BFMTV. Si elle admet que le narcotrafic est « évidemment un problème », elle souligne que le projet n’est pas une priorité. Du moins, en ce qui concerne la Guyane.
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Le narcotrafic, au cœur des préoccupations de l’État
Par ailleurs, l’élu écologiste souligne le caractère problématique de la démarche. « La symbolique qui consiste à installer en Guyane une prison pour des non-Guyanais et […] pour les plus dangereux est extrêmement problématique […] parce qu’on voit bien la référence historique au bagne de Cayenne. Ce n’est pas une coïncidence », a-t-elle ainsi déclaré.
La structure de haute sécurité est pensée sur le modèle italien antimafia, analyse Le Figaro. Un procédé qui consiste à couper les narcotrafiquants considérés comme dangereux du monde extérieur. Il se traduit par « des promenades limitées et sous haute surveillance, des parloirs par hygiaphone, des fouilles systématiques, la suppression de l’accès aux unités de vie familiale, la limitation des appels téléphoniques vers l’extérieur, une généralisation de la visioconférence pour limiter les sorties… », détaille encore le quotidien.
Dans le viseur du ministère de la Justice, le narcotrafic a fait l’objet d’une récente proposition de loi. Loi « visant à sortir la France du piège du narcotrafic », qui comprenait notamment un placement en unité de haute sécurité pour une durée de quatre ans. Détail sur lequel le pouvoir législatif est revenu, les ramenant à deux ans renouvelables. À l’issue de quoi la proposition a été adoptée par le Sénat et l’Assemblée nationale.