Voici le nombre d’heures de sommeil à respecter pour éviter une mort prématurée selon les scientifiques
Bien dormir ne sert pas seulement à se réveiller en forme le matin. En cette fin 2025, plusieurs travaux rappellent que la durée de nos nuits pèse directement sur notre espérance de vie.
Un chercheur britannique va même plus loin en parlant d’un véritable « seuil vital » de sommeil, en dessous ou au-dessus duquel le risque de mort prématurée grimperait nettement.
Pourquoi le sommeil pèse autant sur notre santé
Le manque de sommeil n’est plus considéré comme un simple problème de confort. Quand les nuits raccourcissent, le corps encaisse un choc silencieux mais profond. Les médecins évoquent une fatigue chronique qui s’installe, ce sentiment de ne jamais récupérer complètement, même après un week-end supposé reposant. À force, le corps peine à suivre et la moindre contrariété quotidienne peut sembler insurmontable.
Dans le même temps, le système immunitaire se fragilise. L’organisme, moins armé, se défend moins bien face aux virus et aux infections du quotidien. On tombe plus facilement malade, on met plus de temps à guérir, et ce cercle vicieux alimente encore la sensation de lassitude. Ce détail que peu de gens prennent au sérieux, c’est que ces petits coups de mou répétés pèsent sur la santé à long terme.
Les spécialistes soulignent aussi l’impact des dérèglements hormonaux provoqués par une mauvaise nuit. Les hormones qui régulent la faim, le stress ou la glycémie sont sensibles à nos horaires de coucher et de lever. Lorsque le rythme est malmené, l’appétit se dérègle, les envies de sucre se multiplient et la gestion du stress devient plus compliquée. Petit à petit, ce déséquilibre préparerait le terrain aux maladies chroniques.
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Le « seuil vital » de sept à huit heures défini par un chercheur britannique
Dans un article relayé par la presse britannique, le Dr Gareth Nye, spécialiste en sciences biomédicales à l’Université de Salford, explique qu’il existe une durée de sommeil particulièrement protectrice. Selon lui, la recommandation idéale se situe entre sept à huit heures de sommeil ininterrompu par nuit chez l’adulte. Sous cette plage, le corps manquerait de temps pour se réparer correctement.
Les chiffres avancés par le Dr Nye sont frappants. Dormir moins de sept heures ferait déjà grimper le risque de décès d’environ 12 %, toutes causes confondues. Autrement dit, réduire systématiquement sa nuit pour gagner du temps dans la journée revient à rogner sur sa santé future. Ce n’est pas seulement la durée qui pose problème, mais aussi la répétition de ces nuits trop courtes, semaine après semaine.
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À l’inverse, dépasser régulièrement les huit heures ne serait pas rassurant non plus. Le chercheur évoque un lien avec une augmentation de 30 % du risque de mort prématurée chez les gros dormeurs. Là encore, il ne s’agit pas d’une nuit prolongée de façon occasionnelle, mais plutôt d’un rythme ancré dans le quotidien. Mais saviez-vous que, selon lui, ces deux extrêmes raconteraient la même chose : un organisme qui peine à trouver son équilibre de repos.
Pour le Dr Nye, la clé serait donc de viser une plage de sept à huit heures mais surtout de conserver un rythme de sommeil régulier. Se coucher et se lever tous les jours à des horaires proches permet au corps de caler ses horloges internes. Quand les nuits sont régulières, la température corporelle, les hormones et la vigilance suivent une cadence plus stable, ce qui allégerait la pression sur l’organisme.
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Quand cinq heures ou moins ouvrent la porte aux maladies chroniques
Les inquiétudes du chercheur britannique rejoignent les résultats d’un important travail mené par University College London. Dans cette étude, les scientifiques ont suivi des personnes âgées de 50 ans, en s’intéressant à la durée de leurs nuits. Celles qui dormaient cinq heures ou moins présentaient un risque plus élevé de développer au moins une maladie chronique par rapport à celles qui dormaient environ sept heures.
Les chercheurs ont suivi ces participants en avançant dans le temps, jusqu’aux âges de 60 et 70 ans. Résultat : chez les plus âgés, le manque de sommeil ne se traduisait plus seulement par une seule pathologie, mais par des maladies multiples. Les personnes concernées cumulaient davantage de troubles de santé que celles qui respectaient cette moyenne de sept heures de sommeil. L’effet de la dette de sommeil semblait donc s’additionner au fil des années.
Dans cette étude, plusieurs pathologies sont citées. Parmi elles figurent le diabète, les troubles cardiaques ou encore la dépression. Autant de maladies qui peuvent sérieusement entamer la qualité de vie et compliquer le quotidien. Les chercheurs rappellent que, même si les habitudes de sommeil tendent à se modifier naturellement avec l’âge, viser entre sept et huit heures resterait un objectif protecteur pour limiter ces risques de maladies chroniques.
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Dormir trop, un signe à ne pas banaliser
On parle souvent des nuits trop courtes, mais beaucoup négligent les signaux envoyés par des nuits qui dépassent très souvent huit heures. Selon les données rapportées par le Dr Nye, ce surplus régulier de repos serait associé à un risque plus élevé de mort prématurée.
Cela ne veut pas dire qu’une grasse matinée occasionnelle soit dangereuse, mais plutôt que des besoins de sommeil constamment très élevés méritent d’être observés avec attention.
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Les spécialistes soulignent que le corps cherche en permanence un équilibre. Quand il réclame systématiquement des nuits très longues, c’est parfois le signe que l’organisme lutte contre une fragilité ou qu’il n’arrive pas à récupérer correctement durant un sommeil de qualité normale.
Là encore, seul un professionnel de santé peut interpréter ce signal en fonction de l’âge, du mode de vie et des antécédents. L’essentiel reste de ne pas considérer une grande quantité de sommeil comme forcément synonyme de bonne santé.
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Comment approcher son propre rythme sans céder au hasard
Connaître cette fenêtre de sept à huit heures est une chose, l’appliquer au quotidien en est une autre. Dans la pratique, de nombreux adultes jonglent avec des horaires de travail décalés, des trajets longs ou une vie familiale intense. Résultat, les heures de coucher se déplacent d’un soir à l’autre, et le corps n’a plus de repères. C’est là que l’idée de rythme de sommeil régulier prend tout son sens.
Les spécialistes recommandent souvent de commencer par observer ses habitudes sur plusieurs jours. À quelle heure la somnolence apparaît-elle vraiment, sans écran ni café pour la masquer ? Combien de temps faut-il pour s’endormir quand on se couche à la même heure plusieurs soirs de suite ? Ces repères permettent de se rapprocher progressivement de cette durée de sommeil ininterrompu de sept à huit heures, sans tout bouleverser du jour au lendemain.
Les soirs de semaine, il peut être utile de fixer une « heure de fermeture » pour les activités stimulantes et de la respecter autant que possible. Réduire les décalages entre les nuits de semaine et celles du week-end aide aussi le cerveau à s’y retrouver.
Cela ne veut pas dire renoncer à toute soirée tardive, mais éviter les montagnes russes de trois nuits courtes suivies d’une énorme grasse matinée. Sur le long terme, ces oscillations fatiguent autant l’organisme qu’un déficit de sommeil pur et simple.
Le sommeil, c’est important
La chercheuse Séverine Sabia, qui a piloté l’étude d’University College London, rappelle que nos nuits se transforment naturellement avec l’âge. Pourtant, ses travaux suggèrent que viser régulièrement entre sept et huit heures permettrait réellement de réduire le risque de maladies chroniques, même plus tard dans la vie.
En filigrane, tous ces résultats convergent vers le même message : ce n’est ni la productivité, ni la quantité de tâches accomplies qui dictent la bonne durée de sommeil, mais la façon dont le corps reste en bonne santé dans le temps.
Que retenir ?
Au final, les données réunies par le Dr Nye et par l’équipe londonienne dessinent une forme de « cible » à viser pour protéger sa longévité. Dormir bien moins de sept heures augmente déjà le risque de décès, tandis que dépasser systématiquement les huit heures s’accompagne aussi d’un sur-risque de mort prématurée.
Entre les deux, cette plage de sept à huit heures de sommeil ininterrompu apparaît comme la zone la plus sûre pour préserver son espérance de vie et limiter l’apparition de maladies chroniques au fil des décennies.