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Orionides : le spectacle des étoiles filantes sera-t-il bien visible dans la nuit du 20 au 21 octobre ?

Publié par Killian Ravon le 21 Oct 2025 à 21:30

Deux fois par an, la comète de Halley laisse une signature lumineuse dans notre ciel. Dans la nuit du 20 au 21 octobre 2025, les Orionides sont annoncées à leur maximum, avec des conditions prometteuses grâce à la nouvelle Lune.

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Ciel nocturne avec la constellation d’Orion et une étoile filante des Orionides traçant un sillage lumineux au-dessus d’un horizon d’arbres.

Où regarder, combien en espérer, et pourquoi cette pluie fascine autant ? Voici tout ce qu’il faut savoir avant de lever les yeux.

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Pourquoi les Orionides reviennent chaque octobre

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Les Orionides sont une pluie d’étoiles filantes annuelle, liée à un essaim de poussières laissé par la comète de Halley sur son orbite. Quand la Terre traverse cette traînée, ces minuscules débris se consument dans notre atmosphère et tracent des sillons lumineux. Leur nom vient du fait qu’ils semblent provenir de la constellation d’Orion, où se trouve leur radiant apparent. Cette origine explique la régularité du phénomène : la Terre recoupe l’orbite de Halley à la même période, d’où un rendez-vous récurrent à l’automne.

Ce détail que peu de gens connaissent : l’orbite de Halley est rétrograde, ce qui signifie que la comète parcourt son chemin à contre-sens des planètes. Le résultat, pour nous autres observateurs, se lit dans la vitesse des météores : en entrant de face dans l’atmosphère, ils filent à environ 66 km/s, offrant des traits nerveux et parfois persistants. Comprendre le mécanisme n’enlève rien à la magie du spectacle, mais aide à l’anticiper : plus le radiant monte au fil de la nuit, plus le flux de météores augmente.

Vue détaillée de la comète de Halley traversant la Voie lactée, prise en 1986 depuis un avion-observatoire, queue bien visible.
La comète de Halley, « mère » des Orionides, photographiée au-dessus de la Voie lactée en 1986.
Crédit : NASA
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Où regarder et quand lever les yeux

Pour profiter au mieux du maximum annoncé dans la nuit du 20 au 21 octobre, la règle d’or est simple : s’éloigner de la pollution lumineuse. Pas besoin de jumelles ni de télescope, au contraire : l’œil nu et un champ de vision dégagé sont vos meilleurs alliés. Orion se lève à l’est en deuxième partie de soirée. Après minuit, quand la constellation gagne en hauteur, placez-vous face à l’est puis balayer la voûte ; à l’approche de l’aube, Orion glisse vers le sud, ce qui élargit encore la zone à surveiller.

Repère pratique, et « complice » pour se guider : la brillante Bételgeuse, épaule rougeoyante d’Orion, se situe juste au-dessus de la zone d’où semblent jaillir les météores. Inutile toutefois de fixer pile le radiant : les plus belles traces apparaissent à 45–60° autour, là où les traînées s’allongent davantage. Un simple transat, une veste chaude, une application météo, et vous voilà prêt pour une session d’observation confortable.

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Champ profond autour de la ceinture d’Orion avec la nébuleuse de la Flamme et des nuages de gaz lumineux.
Autour de la ceinture d’Orion, les nuages de gaz révèlent un ciel riche… où filent les Orionides.
Crédit : ESO/DSS2 – CC BY 4.0

2025, une fenêtre idéale grâce à la nouvelle Lune

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Cette année, un atout de taille s’invite dans l’équation : la nouvelle Lune tombe au moment du pic d’activité. Concrètement, l’absence d’éclat lunaire assombrit le ciel et révèle les météores les plus fins. C’est l’une de ces combinaisons que les amateurs attendent des mois durant. Un essaim connu pour sa rapidité, un radiant bien placé en fin de nuit, et un ciel naturellement plus noir. À ceci s’ajoute la saison : en octobre, l’air peut être limpide après le coucher du Soleil, surtout loin des villes. Mais saviez-vous que l’œil humain a besoin d’environ 30 minutes pour s’adapter pleinement à l’obscurité ? Éviter les écrans pendant ce laps de temps peut faire la différence entre quelques traits furtifs. Et une véritable moisson d’étoiles filantes.

Champ large de la région d’Orion en lumière visible, avec la nébuleuse d’Orion brillante et de vastes nuages gazeux.
La région d’Orion en grand champ : le radiant des Orionides se situe à proximité de Bételgeuse.
Crédit : ESO/DSS2 – CC BY 4.0

Combien d’étoiles filantes espérer… et à quelle vitesse passent-elles ?

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Sous un ciel parfaitement noir, sans nuages ni éclats parasites, la cadence théorique des Orionides permet d’espérer un météore environ toutes les trois minutes. En réalité, l’expérience varie selon le site : un village mal éclairé offre un spectacle bien supérieur à une périphérie urbaine. La vitesse des météores – environ 66 km/s – explique leur apparence : traînées fines, parfois très brèves, mais susceptibles de laisser une persistence lumineuse quand les particules sont plus massives. On peut aussi apercevoir des « bolides » occasionnels, ces météores plus brillants qui arrachent une exclamation générale au beau milieu de la nuit.

Les Orionides ne rivalisent pas toujours, en quantité, avec les Perséides d’août. Mais leur mix singulier – traits rapides, ciel d’automne, radiant bien positionné avant l’aube – compte beaucoup de fidèles. Et l’on comprend pourquoi : à mesure que la constellation d’Orion grimpe vers le méridien. La fréquence des météores intensifie l’impression d’un filet d’étincelles au-dessus de l’horizon.

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Constellation d’Orion photographiée depuis un site sombre, étoiles principales et ceinture bien identifiables.
Orion côté esthétique : la ceinture et les étoiles majeures servent de repères pour le radiant.
Crédit : Pelligton – CC BY-SA 4.0
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Conseils d’observation qui changent tout

Le premier secret, c’est l’obscurité. Même un lampadaire à 100 m peut ruiner l’adaptation visuelle. Choisissez un terrain ouvert, écartez-vous des façades éclairées, coupez toute source de lumière blanche. Si vous devez consulter une carte céleste, privilégiez une lampe rouge très faible. Le deuxième secret, c’est la patience. Les météores arrivent par salves : dix minutes calmes peuvent précéder une minute très active. Le troisième secret est la largeur du regard. Plutôt que de « viser » Orion au centre, explorez un grand disque imaginaire autour de la ceinture d’Alnitak, Alnilam et Mintaka ; vous capterez ainsi les plus longues traînées.

Enfin, surveillez la météo locale : un ciel limpide et sec vaut mieux qu’un ciel laiteux, même faiblement éclairé. Une couche d’inversion ou un voile cirrostratus peut suffire à estomper les météores les plus fins. L’automne étant parfois capricieux, prévoir un plan B – un autre site, un horaire décalé dans la même nuit – permet de sauver une session.

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Paysage nocturne à Tenerife avec la constellation d’Orion au-dessus de l’horizon, ciel sombre et étoiles nettes.
Orion au-dessus de Tenerife : un décor idéal pour traquer les étoiles filantes de l’essaim.
Crédit : Mike Peel – CC BY-SA 4.0

D’où viennent ces traits lumineux… et que nous disent-ils ?

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Chaque étoile filante des Orionides est un fragment de la comète de Halley, devenu incandescent à l’instant où il freine brusquement dans l’atmosphère. La comète, vaste noyau irrégulier d’environ 15 km sur 8 km, a été observée pour la dernière fois au plus près du Soleil en 1986, et ne reviendra pas avant 2061. Entre ces passages, ses poussières restent en orbite, distribuées en filaments plus ou moins denses. Lorsque la Terre en croise un plus compact, la pluie peut brièvement s’intensifier. C’est aussi ce qui fait le sel des veilles d’essaim : la possibilité, toujours réelle, de tomber sur un moment de sursaut où le ciel s’anime soudain.

Certaines traces présentent une lueur résiduelle, appelée « train » persistant, laissée par l’ionisation de l’air. D’autres s’évanouissent en un clin d’œil. Chaque météore cache une histoire : sa taille initiale, son angle d’entrée, sa vitesse exacte, sa composition. À défaut de pouvoir prédire chaque trait, on peut empiler les chances de les voir, et savourer l’idée que ces poussières ont quitté Halley bien avant notre époque.

Et la révélation de cette nuit-là ? Si vous vous trouvez sous un ciel vraiment noir, loin des lumières, le rythme attendu vous donnera en moyenne un trait toutes les trois minutes, une cadence étonnamment régulière quand on prend le temps de regarder.

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