Un contrôleur SNCF insiste pour voir la carte d’invalidité de Philippe Croizon, amputé des quatre membres
Pas de bras, pas de chocolat
Alors que Philippe Croizon voyageait en train pour faire un trajet Rouen-Paris la semaine dernière, le contrôleur lui a demandé de prouver son invalidité. Cet ancien métallurgiste fut électrocuté en 1994 et a fait un arrêt cardiaque suite à l’accident. Durant son séjour de trois mois à l’hôpital des grands brûlés, il a subi plusieurs amputations. Les deux bras et les deux jambes ont dû lui être retirés. Mais Philippe Croizon est en réalité célèbre pour sa traversée de la Manche, effectuée en 2010. L’athlète français a réalisé l’aller-retour en 10 heures, plus deux heures supplémentaires pour atteindre les objectifs fixés par son entraîneuse. Autre exploit réalisé un peu plus tard : relier les cinq continents à la nage.
Au cas où il aurait laissé ses membres à la maison…
En somme, ce type a une énergie sans limite. Il a même participé au Dakar 2017 et a battu un record de plongée en 2013. Mais lorsqu’on aperçoit une personne amputée des quatre membres, difficile de ne pas se rendre compte de son handicap. À moins d’en avoir un soi-même… Eh bien c’est probablement ce qui est arrivé à ce contrôleur SNCF, qui aurait lourdement insisté pour voir ladite carte. Les faits se sont produits le 23 septembre dernier. Et il se trouve que ce sont les autres passagers qui se sont mis en colère. Philippe a commenté cet épisode gênant : « Moi je n’ai rien dit, mais les passagers se sont mis en colère. Ils ont dit que c’était n’importe quoi ». Et voici ce qu’il a publié sur twitter ensuite :
@sncf #toutestpossible TER Rouen Paris quand un contrôleur demande ma carte d’invalidité pour vérifier si je suis bien handicapé? #triste pic.twitter.com/1rbgnw6tsG
— Philippe Croizon (@PhilippeCROIZON) 23 septembre 2017
Philippe Croizon regrette ce « bashing »
Malgré toute cette polémique, Philippe Croizon prouve qu’il est un homme bon et droit jusqu’au bout. En effet, il a été interviewé par RMC et a expliqué qu’il était partagé dans cette histoire. Il dit avoir trouvé ça à la fois drôle et ridicule. D’autant qu’il se trouvait avec sa mère ce jour-là, et qu’elle ne se remet pas des amputations de son fils. Elle n’a donc pas apprécié cette insistance de la part du contrôleur. C’est avant tout pour cela que Philippe a tenu à relater l’histoire sur les réseaux sociaux. Une façon comme une autre de montrer l’absurdité de la situation. Mais il avoue aujourd’hui qu’il regrette tout le « bashing sur ce pauvre contrôleur ». Oui, cette situation est absurde. Et oui, le contrôleur faisait son travail… Et vous, qu’en pensez-vous ?