Retraites : pourquoi certains voient leur pension de retraite baisser en septembre ?
Difficile de ne pas tiquer quand on découvre un montant net un peu plus bas que d’habitude. Plusieurs retraités ont remarqué début septembre une différence de quelques euros sur le versement de leur pension de retraite. Y compris pour la complémentaire Agirc-Arrco.
Mauvaise nouvelle cachée ? Dans la grande majorité des cas, il ne s’agit ni d’une erreur ni d’une baisse du montant brut. L’explication se trouve presque toujours du côté du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.
Un changement discret qui apparaît au relevé
Sur le papier, rien n’a bougé : le montant brut de la pension de retraite demeure identique. Pourtant, en regardant la ligne dédiée au prélèvement à la source. On constate une retenue un peu plus élevée et, au bout du compte. Un montant net légèrement inférieur à celui d’août. Cela peut représenter quelques euros seulement, mais l’écart suffit à surprendre quand on vérifie son compte.
Ce scénario a, par exemple, été rapporté par un lecteur qui a observé environ quatre euros de moins sur sa pension complémentaire Agirc-Arrco. Son cas particulier doit toujours être confirmé auprès de sa caisse. Mais il illustre bien un phénomène classique de rentrée : la mise à jour du taux de prélèvement à la source.
Pourquoi septembre est un mois clé
Chaque année à la rentrée, l’administration fiscale actualise le taux de prélèvement à la source à partir de la dernière déclaration de revenus effectuée au printemps. Si vos revenus ont légèrement évolué, si votre situation de famille a changé. Ou si des éléments pris en compte dans votre imposition ont été modifiés. Le taux appliqué de septembre à l’été suivant peut augmenter… ou baisser.
C’est mécanique : un taux un peu plus élevé signifie un prélèvement légèrement plus important sur votre pension de retraite, d’où la sensation d’un versement qui « rapetisse ». À l’inverse, si votre taux recule, votre montant net peut gagner quelques euros. Dans tous les cas, l’ajustement se retrouve sur la ligne prélèvement à la source de votre relevé.
Montant brut intact, montant net ajusté
Il faut bien distinguer le montant brut de la pension de retraite — qui n’a pas été modifié — et le montant net qui tombe sur votre compte. La différence entre les deux regroupe notamment le prélèvement à la source. C’est cette retenue, calculée d’après votre taux actualisé, qui peut faire varier de quelques euros votre virement mensuel.
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Cette nuance est essentielle, car elle écarte l’idée d’une baisse généralisée des retraites. On parle ici d’un ajustement fiscal, pas d’une modification du droit à pension. Si vous constatez un écart inhabituel, le premier réflexe consiste donc à examiner la ligne prélèvement à la source sur votre feuille de pension ou sur votre espace en ligne, avant de contacter votre caisse si un doute subsiste.
Une nouveauté qui change tout pour les couples
Pour cette rentrée septembre 2025, un autre élément s’invite dans l’équation et peut surprendre. Les couples mariés ou pacsés voient désormais s’appliquer par défaut un taux individualisé de prélèvement à la source, sauf s’ils ont expressément demandé à conserver un taux unique commun au foyer. Ce coup de pouce technique vise à répartir plus équitablement l’impôt sur le revenu au sein du couple, en tenant compte des revenus de chacun.
Concrètement, si l’un des conjoints perçoit des revenus plus élevés, son taux augmente, tandis que celui du conjoint aux revenus plus modestes diminue. Le total d’impôt payé par le couple reste identique, mais la répartition change. Résultat : le conjoint aux revenus les plus élevés peut constater un montant net un peu plus bas sur sa pension, sans que le foyer paie davantage au global.
Ce que vous verrez sur votre compte
Vous ne verrez pas deux virements différents, ni une ligne mystérieuse sortie de nulle part. Vous verrez simplement un prélèvement à la source légèrement plus élevé qu’en août, et donc un montant net un peu réduit. Cette variation se joue à l’échelle de quelques euros dans de nombreux cas. Elle suit la logique du taux mis à jour et, pour les couples concernés, du basculement vers le taux individualisé.
Pour éviter de s’inquiéter inutilement, quelques vérifications simples suffisent. D’abord, comparer le taux figurant sur votre relevé de pension de septembre avec celui d’août. Ensuite, vérifier si votre situation familiale ou vos revenus ont changé depuis votre dernière déclaration de revenus. Enfin, si vous êtes marié ou pacsé, savoir si vous avez laissé le taux individualisé s’appliquer par défaut ou si vous avez opté pour le taux unique.
Et si mon taux n’a pas changé ?
Vous avez vérifié : votre taux de prélèvement à la source est identique à celui de l’été, et pourtant votre montant net a varié. Deux pistes : soit il s’agit d’un micro-ajustement lié à la mise à jour technique opérée par votre caisse, soit vous êtes concerné par la nouveauté taux individualisé et la redistribution au sein du couple. Dans ce second cas, la baisse observée chez l’un peut être compensée par un léger mieux chez l’autre.
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Là encore, le montant brut reste inchangé. On parle d’une mécanique d’impôt sur le revenu, et non d’une mesure qui toucherait la valeur de votre pension de retraite. Si la variation vous paraît anormale ou trop importante, contactez votre caisse ou consultez votre espace fiscal pour confirmer le taux appliqué.
L’exemple qui permet de tout comprendre
Pour bien visualiser, prenons un exemple parlant. Imaginez un couple où Julia perçoit 1 600 € de pension mensuelle et Karim 3 500 €. Jusqu’en août, un taux unique de 6,1 % s’appliquait à chacun. En septembre, avec le taux individualisé, Julia est désormais prélevée à 0,6 % environ, soit une dizaine d’euros par mois, tandis que Karim passe à 8,6 % environ, soit un peu plus de 300 € prélevés. Le couple paie toujours le même impôt sur le revenu au total, mais la répartition est adaptée aux écarts de pension.
Dans un tel cas, Karim verra mécaniquement son montant net baisser par rapport aux mois précédents, alors que Julia constatera l’inverse. Ce n’est ni une anomalie ni une sanction. C’est la traduction concrète du taux individualisé qui reflète les revenus de chacun. Et si le couple préfère revenir à un taux unique, c’est possible en le demandant expressément.
Faut-il s’alarmer de quelques euros en moins ?
La réponse courte est non. Une variation de quelques euros en septembre n’annonce pas une dégradation de votre pension de retraite. Elle signale, au contraire, que votre prélèvement à la source suit le rythme de votre vie fiscale et que le système ajuste le taux au plus près de la réalité de votre foyer. Cela dit, vous restez libre de piloter votre taux : modulation en cours d’année si vos revenus baissent, choix entre taux unique ou taux individualisé si vous êtes en couple.
En cas de doute, un coup d’œil à la ligne prélèvement à la source résout la plupart des interrogations. Et si la baisse vous semble disproportionnée ou inexpliquée, votre caisse de retraite peut vérifier votre dossier et vous orienter.
Le réflexe à adopter à chaque rentrée
Septembre marque un moment de réglage pour beaucoup de pensionnés. Prenez l’habitude d’ouvrir votre relevé, de comparer les mois, de noter l’éventuel changement de taux, et de garder trace des évolutions de votre situation. Un mariage, un PACS, un veuvage, une hausse ou une baisse de revenus peuvent suffire à faire bouger la ligne prélèvement à la source. En comprenant cette mécanique, on dédramatise aussitôt ces petits écarts qui, mis bout à bout, restent de l’ordre du prélèvement fiscal, pas d’une baisse du droit à pension.
Le point clé à retenir
Si vous avez constaté en septembre 2025 une pension de retraite un peu plus faible, l’explication la plus fréquente n’est pas une baisse du montant brut, mais l’entrée en vigueur par défaut du taux individualisé de prélèvement à la source pour les couples mariés ou pacsés. Ce basculement, combiné à la mise à jour annuelle du taux après la déclaration de revenus, peut faire varier de quelques euros votre montant net… sans changer le total d’impôt sur le revenu payé par le foyer.
