Accusations chocs : l’UFC dénonce des menus trompeurs dans le fast-food
L’UFC-Que Choisir a mis un coup de projecteur sur les pratiques d’affichage de plusieurs enseignes de restauration rapide. Selon l’association, les informations affichées sur certains menus seraient incomplètes ou trompeuses. Au détriment des clients qui pensent choisir en toute connaissance de cause.
L’étude cible des marques connues du grand public et soulève une même question. Ce que l’on lit sur l’écran au moment de commander correspond-il vraiment à ce que l’on mange ?
Des tableaux nutritionnels qui ne disent pas tout
Derrière les visuels attirants et les promotions bien mises en scène, l’association relève des écarts entre les valeurs affichées. Et la réalité des portions servies. Les calories indiquées ne correspondraient pas toujours à la composition finale des produits, ce qui brouille l’évaluation d’un repas complet. Pour un consommateur qui surveille ses apports, une différence de quelques dizaines de calories par produit peut évoluer en centaines à l’échelle d’un plateau. L’UFC-Que Choisir estime que cette approximation récurrente fausse l’arbitrage entre produits et détourne le client d’un choix éclairé.
Milkshakes, desserts et « seaux » glacés dans le viseur
L’association pointe des références très visuelles qui séduisent largement les jeunes publics, comme les milkshakes et les desserts glacés servis en gros formats. Là encore, les indications affichées seraient ambiguës : taille de portion, ingrédients, teneur en sucre ou présence d’additifs ne seraient pas toujours détaillés de façon lisible, alors qu’il s’agit d’éléments décisifs pour un public soucieux de santé. Le risque, selon l’UFC, est de banaliser des produits très sucrés en les présentant comme des desserts équivalents à d’autres, moins caloriques.
L’enjeu de la transparence n’est pas qu’une question d’étiquettes
La transparence, ce n’est pas seulement afficher des chiffres. L’association rappelle que les enseignes ont l’obligation de fournir une information loyale et compréhensible au moment de l’achat. Dans un restaurant rapide où la décision se joue en quelques secondes, des écrans de menus clairs, des mises à jour rigoureuses et des mentions visibles sur les ingrédients sensibles sont essentielles. L’ergonomie de l’affichage devient un sujet de santé publique, aussi important que la composition des produits eux-mêmes.
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Allergènes : des mentions trop discrètes, des risques bien réels
Pour les personnes allergiques, la présence d’allergènes est une donnée critique. L’UFC-Que Choisir souligne que les avertissements restent parfois peu visibles ou éparpillés entre les bornes, les emballages et les sites web. Dans un environnement à forte rotation, tout flou sur les allergènes peut se traduire en risque immédiat pour la santé. L’association demande des mentions explicites et uniformisées, dès la lecture du menu, afin que l’information ne soit jamais perdue ou reléguée derrière un QR code.
Quand le marketing rencontre la diététique
Les enseignes de fast-food misent sur la stimulation visuelle : couleurs vives, gros plans sur les produits, offres limitées. Ce traitement capte le regard… mais écrase parfois l’essentiel. La question posée par l’UFC est simple : la part dédiée à la promotion ne prend-elle pas le pas sur la clarté des valeurs nutritionnelles ? Entre un burger présenté en très grand et une ligne de texte sur les calories ou les sucres, l’équilibre n’est pas toujours en faveur de l’information utile.
Le casse-tête des portions et des recettes qui évoluent
Autre écueil : des recettes qui changent, des formats qui varient et des saisonnalités qui compliquent la mise à jour des affichages. L’UFC-Que Choisir reproche aux enseignes de ne pas assurer une synchronisation stricte entre les nouveautés mises en vente et les fiches d’information nutritionnelle. À la clé, des décalages qui font douter de la fiabilité globale des écrans et des fiches produits. L’association plaide pour un circuit court et traçable de mise à jour, du laboratoire jusqu’à la borne.
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Des géants du secteur particulièrement interpellés
Les leaders de la restauration rapide sont explicitement visés. Leur présence massive dans l’espace public, l’ampleur de leurs ventes et leur influence sur les habitudes alimentaires justifient, selon l’UFC, un niveau d’exigence supérieur. Si ces acteurs montrent l’exemple, l’ensemble du secteur suivra ; à l’inverse, des manquements répétés entretiennent un standard minimaliste d’information qui pèse sur des millions de clients chaque semaine.
Les familles au cœur des préoccupations
L’association souligne que les familles et les publics jeunes sont les premiers concernés. Dans les restaurants, l’argument de la rapidité et du prix s’ajoute à la pression publicitaire. Si l’information capitale est incomplète, les parents perdent la boussole qui leur permet de composer un repas équilibré. Une enseigne qui revendique le choix doit rendre ce choix lisible et comparable, à tout moment du parcours de commande.
Ce que demande l’UFC-Que Choisir aux enseignes
Concrètement, l’UFC réclame des menus et bornes qui affichent, sans ambiguïté, des valeurs nutritionnelles à jour, des ingrédients clairement listés, des allergènes signalés en première lecture, et des portions standardisées. L’association pousse aussi pour une meilleure formation des équipes afin que les réponses aux questions sensibles ne dépendent pas du hasard de la personne présente en caisse. Dans un secteur ultraconcurrentiel, la transparence devient un marqueur de confiance autant qu’un enjeu réglementaire.
Pourquoi l’affaire dépasse le simple affichage
L’inquiétude ne porte pas que sur un chiffre manquant ici ou une ligne floue là. Elle concerne la fiabilité du contrat de lecture passé avec le client. Au restaurant, l’écran fait office d’étiquette : il doit permettre de comparer et de choisir. Si cette boussole est déréglée, la promesse d’un choix éclairé s’effondre. À l’heure où la santé et le pouvoir d’achat guident les décisions, une information peu fiable n’est plus un détail : c’est un biais qui se répercute sur des millions de décisions quotidiennes.
Le dernier mot de l’association, qui change tout
Au-delà de ses constats, l’UFC-Que Choisir affirme avoir mis en demeure les enseignes pointées et se réserve la possibilité d’actions pour pratiques commerciales trompeuses si les correctifs n’interviennent pas rapidement. En clair, la bataille ne se joue plus seulement sur les écrans de menus, mais aussi sur le terrain juridique. C’est à ce niveau que l’histoire pourrait basculer, si les rectifications promises ne se concrétisent pas.