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Méditerranée : le diable de mer désormais en danger critique d’extinction

Publié par Elsa Fanjul le 31 Oct 2025 à 10:19

Espèce emblématique de la Méditerranée, la raie mobula mobular, surnommée « diable de mer », vient d’être classée en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Un nouveau signal alarmant sur l’état de santé de nos océans.

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Une disparition accélérée en seulement sept ans

C’est la dernière étape avant l’extinction dans la nature. L’UICN a annoncé en octobre 2025 le déclassement du diable de mer, qui passe du statut « en danger » à celui de « danger critique d’extinction » au niveau mondial.

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Selon la Fondation de la Mer, la population de cette espèce s’est effondrée en à peine sept ans, certaines sous-espèces — comme celle observée autrefois en Martinique — étant déjà considérées comme éteintes.

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diable de mer

« C’est un signal d’alarme majeur sur la santé de nos océans », alerte la fondation dans un communiqué.

La raie mobula mobular, qui peut atteindre 3,5 mètres d’envergure, vit entre la surface et les 1 000 mètres de profondeur, souvent en groupes d’une quarantaine d’individus. Autrefois abondante dans tout le bassin méditerranéen, elle devient aujourd’hui rarement observée, et souvent dans des zones côtières inhabituelles, signe d’un dérèglement écologique profond.

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Pollution, pêche et réchauffement : une triple menace

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Les scientifiques s’accordent sur les principales causes de ce déclin. Le diable de mer est victime de la pollution marine, notamment plastique, du réchauffement des eaux, de la suractivité maritime et surtout de la pêche accidentelle.

Bien que sa capture soit interdite en France, de nombreux spécimens sont pris dans les filets des pêcheurs avant d’être conservés pour leur chair ou leurs branchies, très recherchées sur certains marchés asiatiques. Dans plusieurs régions du monde, l’espèce est même directement ciblée, malgré son statut protégé.

« Ces animaux majestueux sont des indicateurs de la santé des océans. Leur disparition révèle un déséquilibre global », explique Matthieu Lapinski, biologiste marin et président de l’association Ailerons.

Une espèce encore trop méconnue

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Le manque de connaissances scientifiques freine la mise en place de politiques de protection efficaces.

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« Nous savons encore très peu de choses sur la biologie et la reproduction du diable de mer », souligne Alexandre Iaschine, directeur général de la Fondation de la Mer.

Les études disponibles montrent que la raie ne donne naissance qu’à un seul petit tous les un à trois ans, ce qui rend sa population extrêmement vulnérable à la surpêche. Sa lente reproduction empêche toute récupération rapide des effectifs perdus.

L’UICN précise que la taille exacte de la population mondiale est inconnue, mais estime que certaines sous-espèces de raies manta et mobula ont subi plus de 80 % de déclin en moins de 50 ans. Une tendance qui, selon les experts, devrait se poursuivre au cours des prochaines décennies.

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Une alerte mondiale sur les raies et requins

Ce nouveau classement s’ajoute à une série d’alertes lancées sur les populations de raies, requins et chimères à travers le monde. Depuis les années 1970, leur nombre global a chuté de plus de 50 %, principalement à cause de la surpêche industrielle.

Face à cette crise silencieuse, une quinzaine de pays — dont la France — ont annoncé en juin 2025 à Nice la création d’une coalition internationale visant à stopper l’extinction de ces animaux marins essentiels à l’équilibre des écosystèmes.

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« Sauver le diable de mer, c’est aussi sauver un symbole de la Méditerranée et une part de notre patrimoine naturel commun », rappelle la Fondation de la Mer.

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