« Il voulait aider » : le milliardaire d’EasyJet offre 730 000 boîtes de macédoine Bonduelle aux Restos du Cœur
Un milliardaire britannique, fondateur de la compagnie low cost EasyJet, a décidé de soutenir autrement les Restos du Cœur dans le Sud-Est.
Plutôt qu’un simple virement, il finance cette année une impressionnante livraison de conserves de macédoine Bonduelle. Destinée aux personnes en difficulté dans les Alpes-Maritimes et le Var. Un geste très concret, évalué à près de 800 000 euros. Dont l’ampleur ne se mesure vraiment que lorsqu’on découvre combien de personnes vont en bénéficier.
Crédit : Pixabay / utilisateur ds_30
Un donateur fidèle qui voulait « faire quelque chose de différent »
Sir Stelios Haji-Ioannou, fondateur milliardaire d’EasyJet, n’en est pas à son premier geste envers les Restos du Cœur des Alpes-Maritimes. Depuis plusieurs années, il soutient l’association, principalement via des dons d’argent. Cette fois, le scénario a changé autour d’un simple café.
En discutant avec François Chantrait, responsable départemental des Restos du Cœur. Le milliardaire confie qu’il souhaite casser la routine et « faire quelque chose de différent ». Il évoque ce qu’il avait déjà mis en place en Grande-Bretagne. Non pas seulement écrire un chèque. Mais faire produire une grande quantité de nourriture spécifiquement pensée pour les publics aidés.
L’idée n’a rien d’anodin. En passant d’un don financier à un don alimentaire massif. Le fondateur d’EasyJet choisit une aide encore plus visible pour les bénévoles comme pour les personnes accueillies. Mais saviez-vous que ce type de geste permet aussi aux associations de mieux anticiper leurs distributions. En sécurisant plusieurs mois de stocks d’un seul coup ? C’est exactement ce qui est en train de se jouer ici.
Pour les équipes locales des Restos, ce changement de méthode est aussi une marque de confiance. Le donateur n’a pas simplement demandé « que faire de mon argent », il a accepté d’écouter les besoins concrets du terrain. Puis de s’aligner sur ce qui est réellement utile dans les centres de distribution.
Crédit : UNRWA / Ashraf Amra – Wikimedia Commons
730 000 boîtes de macédoine Bonduelle, un produit « rassembleur »
Au cœur de ce dispositif, il y a surtout ces 730 000 boîtes de macédoine en conserve. Pour les fabriquer, c’est la marque nordiste Bonduelle, basée à Villeneuve-d’Ascq, qui a été choisie. Là encore, rien de symbolique : il s’agit d’un produit très concret, connu de beaucoup de foyers français, et simple à utiliser au quotidien.
Selon François Chantrait, cette macédoine présente plusieurs avantages essentiels pour une association d’aide alimentaire. Elle est « distribuable » à grande échelle, sans restriction particulière, ce qui limite les risques de se retrouver avec des cartons que l’on ne peut pas servir. Elle est aussi qualifiée de « rassembleuse » : chacun peut l’accommoder à sa façon, en salade, en accompagnement ou même telle quelle.
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Surtout, elle est prête à l’emploi. Pour des personnes qui n’ont pas toujours le temps, l’énergie ou les équipements de cuisine, pouvoir « la manger sur le pouce » est un vrai plus. Une simple ouverture de boîte suffit pour obtenir un repas froid, ce qui répond très directement aux réalités vécues par une partie des bénéficiaires.
Les premières palettes ont commencé à arriver début septembre dans les centres des Restos du Cœur des Alpes-Maritimes. La distribution, elle, doit s’étaler sur plusieurs mois. Cette temporalité permet aux bénévoles de lisser les arrivages, d’éviter les à-coups et d’intégrer progressivement ces conserves dans les colis et paniers. Là encore, ce n’est pas une opération coup d’éclat sur une semaine, mais bien un soutien inscrit dans la durée.
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Un chèque d’environ 800 000 euros, transport compris
Derrière ces centaines de milliers de boîtes, il y a une facture très réelle. Par le biais de la fondation Stelios, le milliardaire ne se contente pas de financer la fabrication de la macédoine : il prend aussi en charge les coûts de transport jusqu’aux structures associatives locales.
Au total, l’enveloppe représente « un chèque d’environ 800 000 euros », résume François Chantrait. Une somme importante, surtout pour une aide en nature. Mais l’essentiel, aux yeux du responsable des Restos du Cœur, est ailleurs : ce montant correspond autant de nourriture que l’association n’aura pas besoin d’acheter sur ses propres budgets.
Concrètement, cela signifie que les fonds qui auraient dû servir à financer de la nourriture peuvent être réorientés vers d’autres missions : accompagnement social, soutien administratif, projets spécifiques pour les publics les plus fragiles. Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que les Restos ne se contentent pas de distribuer des denrées, ils travaillent aussi sur le logement, l’emploi ou encore l’accès aux droits.
En laissant respirer les finances de l’association, ce don massif agit comme un amortisseur. Il permet aux équipes de ne pas se retrouver dos au mur si les dons classiques diminuent ou si des dépenses imprévues surviennent. Pour une structure qui fonctionne en grande partie grâce à la générosité du public et des partenaires, un geste de cette ampleur offre un peu de prévisibilité dans un contexte où la demande reste forte.
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Un soulagement très concret pour les bénévoles sur le terrain
Sur place, dans les centres de distribution des Alpes-Maritimes, ce sont les bénévoles qui voient immédiatement la différence. Les arrivages de macédoine Bonduelle remplissent les rayons et les stocks, avec un produit unique, simple à expliquer et à répartir entre les familles ou les personnes seules.
Ce choix d’un même produit en très grande quantité simplifie aussi l’organisation logistique. Les équipes n’ont pas à jongler avec des dizaines de références différentes pour une même catégorie d’aliments. Elles peuvent préparer des colis homogènes, faciles à ajuster, tout en sachant que le contenu sera utilisable par tous.
Pour les personnes qui poussent la porte des Restos, ces conserves représentent quelque chose de tangible : un plat immédiatement disponible, sans préparation compliquée. Même si chaque histoire est différente, recevoir plusieurs boîtes d’un produit stable, reconnaissable et pratique peut paraître anodin, mais cela crée des repères et un sentiment de sécurité alimentaire, au moins sur quelques repas.
Et ce don, bien que spectaculaire par ses chiffres, reste finalement très discret dans son principe : il ne s’agit ni de communication tapageuse ni de produits luxueux, mais de légumes en conserve destinés à remplir les placards et les assiettes de ceux qui en ont le plus besoin.
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Du Var aux Alpes-Maritimes, des milliers de personnes concernées
Le soutien du fondateur d’EasyJet ne se limite pas à un seul département. Les boîtes de macédoine financées par ce don alimentaire seront également distribuées dans le Var, en complément de l’action déjà menée dans les Alpes-Maritimes. Là encore, les Restos du Cœur ciblent les mêmes objectifs : répondre à des besoins très concrets, le plus près possible du terrain.
Les livraisons ayant débuté en septembre, leur effet va se prolonger tout au long de la saison, au fil des distributions. Les centres vont pouvoir intégrer ces conserves dans leurs colis pendant plusieurs mois, sans craindre une rupture soudaine. Pour ceux qui viennent régulièrement chercher de l’aide, retrouver ces boîtes dans les paniers semaine après semaine devient une petite certitude dans un quotidien souvent instable.
Pour François Chantrait, ce geste a une traduction très simple : c’est autant de denrées que l’association n’aura pas à financer, et donc autant d’énergie qu’elle pourra consacrer à d’autres formes d’accompagnement. Le don ne se résume pas à des palettes de boîtes métalliques, il libère du temps, des moyens humains et de l’attention pour les autres dimensions de la précarité.
Et la véritable mesure de ce geste se lit dans un dernier chiffre, soigneusement évalué par l’association : au total, ce sont environ 22 000 personnes dans le Var et les Alpes-Maritimes qui vont bénéficier directement de cette macédoine offerte par le fondateur d’EasyJet.