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Faudra-t-il déclarer les sommes d’argent reçues à Noël ? Ce qui change vraiment au 1er janvier 2026

Publié par Killian Ravon le 05 Déc 2025 à 16:23

À partir du 1er janvier 2026, une nouvelle formalité fiscale va s’imposer à tous ceux qui reçoivent des dons d’argent. Ou des objets de valeur de la part de leurs proches. Entre enveloppes familiales, virements ponctuels et bijoux de famille, l’administration veut désormais tout voir passer par une déclaration en ligne.

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Une grand-mère tend une enveloppe de billets à son petit-fils près d’un sapin de Noël, un ordinateur ouvert devant eux.
Un cadeau d’argent pour Noël, avant de se pencher sur les nouvelles règles de déclaration.

Une règle qui inquiète à l’approche des fêtes… Mais qui réserve un détail important, souvent méconnu, sur certains cadeaux très particuliers.

La vidéo du jour à ne pas manquer
Liasse de billets de 100 euros entourée d’un large ruban doré, présentée comme un cadeau d’argent offert pour une occasion familiale.
Quand l’enveloppe devient carrément un paquet de billets.
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Une obligation de déclaration généralisée à partir du 1er janvier 2026

À l’origine de cette petite révolution, une annonce de l’administration fiscale faite le 28 novembre 2025. À compter du 1ᵉʳ janvier 2026. Tous les dons réalisés entre particuliers devront être déclarés en ligne par la personne qui les reçoit.

Sont concernés les dons d’argent, quel que soit le montant, mais aussi les dons manuels de biens meubles . Bijoux, véhicules, œuvres d’art, objets de valeur, actions ou titres. Qu’il s’agisse d’une somme transférée par virement, d’un chèque glissé à un proche. Ou d’un objet remis de la main à la main. Tout devra désormais être affiché noir sur blanc auprès du fisc.

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Concrètement, le bénéficiaire devra se connecter à son espace personnel sur le site impots.gouv.fr, cliquer sur « Déclarer ». Puis sur « Déclarer un don ou une cession de droits sociaux ». Une fois cette étape franchie, il sera guidé pour renseigner la nature du don, sa valeur et l’identité du donateur.

Ce dispositif ne sort pourtant pas de nulle part. Comme le rappelle le ministère de l’Économie, l’obligation de déclarer un don manuel existait déjà. La nouveauté tient surtout au fait que cette formalité devra être systématiquement réalisée en ligne, quel que soit le don. Et que l’administration entend la faire réellement respecter.

Éventail de billets de 500 euros disposés en diagonale sur fond noir, représentant un don important ou un transfert de patrimoine.
Quand la générosité se chiffre en gros billets, la fiscalité n’est jamais loin.
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Dons en espèces, virements, chèques : tout devra apparaître

La Direction générale des finances publiques (DGFIP) a été très claire : « Que ce soit une somme et/ou un objet. Il faut le déclarer, même s’il ne sera pas fiscalisé. » Autrement dit, l’obligation de déclaration ne dépend pas du fait que le don donne lieu, ou non, à un impôt à payer.

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La règle vise tous les supports : espèces, chèques, virements bancaires ou transmission d’un bien de valeur. Peu importe que le don soit modeste ou très élevé . Dès lors qu’il s’agit d’un don entre particuliers, l’administration souhaite qu’il figure dans le dossier fiscal du bénéficiaire.

Derrière cette exigence. Il y a une volonté affichée de limiter les contentieux familiaux et les mauvais surprises en cas de contrôle. En cas de succession, par exemple. Un don non déclaré peut susciter des tensions entre héritiers. Ou entraîner un redressement si le fisc estime qu’il a été dissimulé. Avec une déclaration systématique, l’idée est de laisser une trace datée, qui servira de référence plus tard.

Pour de nombreux Français, cette généralisation soulève une inquiétude. Cela signifie-t-il que la moindre aide financière d’un parent ou d’un proche sera immédiatement taxable ? C’est là qu’entre en jeu la notion clé d’abattement fiscal, encore mal connue.

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Figurines de personnages en costume dans un décor de bureaux miniatures symbolisant un service des impôts en pleine discussion.
Les impôts, vus avec un peu d’humour, mais des règles bien réelles.

Une déclaration obligatoire ne veut pas dire un impôt automatique

Même si la déclaration devient systématique, l’État ne prélève pas pour autant des droits sur tous les dons. Dans la majorité des cas, aucune taxe n’est due grâce aux abattements prévus par la loi.

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Le principe est simple : jusqu’à un certain montant, un parent peut aider son enfant sans payer de droits de donation. L’administration rappelle ainsi qu’un parent peut donner jusqu’à 100 000 € à chacun de ses enfants. Tous les 15 ans, sans impôt à régler. Au-delà, des droits de donation peuvent s’appliquer, mais en-deçà, la transmission est en pratique exonérée.

Le même mécanisme existe pour les autres générations. Les grands-parents peuvent par exemple donner jusqu’à 31 865 € à un petit-enfant. Tandis que les arrière-grands-parents peuvent transmettre jusqu’à 5 310 € à un arrière-petit-enfant.;Toujours sur une période de quinze ans. Là encore, tant que ces seuils ne sont pas dépassés, aucun prélèvement n’est effectué.

En revanche, pour bénéficier de ces abattements. Il reste une condition essentielle. Le don familial doit être déclaré dans le mois qui suit la date à laquelle il est réalisé. C’est précisément ce délai que la nouvelle procédure en ligne vient encadrer de manière plus stricte.

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Autrement dit, l’administration ne cherche pas à imposer du jour au lendemain tous les gestes de solidarité financière. Au sein des familles. Elle veut surtout que ces aides soient tracées, datées et rattachées à la bonne personne, afin d’éviter les débats ultérieurs au moment d’une succession.

Main d’une personne en costume tendant plusieurs billets de 500 euros, symbolisant un important don d’argent à un proche.
Un geste généreux qui doit parfois aussi passer par la case déclaration.

Des dons qui doivent rester raisonnables et proportionnés

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Même lorsque le don reste dans les limites des abattements, la DGFIP rappelle un autre principe important : un cadeau d’argent ou un objet transmis doit rester d’une valeur raisonnable, au regard des revenus de la personne qui offre.

Autrement dit, offrir des milliers d’euros lorsqu’on dispose de revenus très modestes peut être considéré comme disproportionné par le fisc. À l’inverse, une somme importante, mais en rapport avec les moyens d’un donateur très aisé, sera plus facilement regardée comme normale.

Cette notion de proportion est au cœur de l’équilibre recherché par la fiscalité des dons. Elle permet de distinguer un véritable geste ponctuel d’un parent vers son enfant, qui s’intègre à la vie familiale, d’une transmission de patrimoine qui doit, elle, suivre un cadre juridique précis.

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C’est aussi ce critère qui permet de trancher lorsque le don prend la forme d’un objet plutôt que d’une somme d’argent. Un bijou de famille de valeur moyenne, un véhicule ancien ou une œuvre d’art modeste ne seront pas analysés de la même manière qu’un patrimoine d’exception transmis à un seul héritier.

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Cette appréciation au cas par cas explique pourquoi l’administration insiste autant sur la déclaration systématique : elle lui permet de replacer chaque don dans la situation globale de la famille, plutôt que de découvrir des transferts isolés, des années plus tard, au moment de la succession.

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Dans quels cas devrez-vous déclarer un chèque ou une enveloppe familiale ?

À l’approche des fêtes, beaucoup se demandent automatiquement si le chèque offert par un grand-parent ou l’aide ponctuelle d’un oncle devra être déclaré dès 2026.

Prenons un exemple : un oncle verse 10 000 € à son neveu, sans raison particulière, en dehors de tout événement familial. Dans ce cas, le versement entre clairement dans la catégorie des dons familiaux classiques, tels que les vise la nouvelle règle. À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, une telle somme devra donc être déclarée en ligne, dans le mois qui suit, même si le niveau exact d’imposition dépend ensuite des abattements applicables.

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À l’inverse, un parent qui aide discrètement un enfant avec une somme bien plus modeste, sans occasion apparente, est lui aussi censé passer par la procédure de déclaration. La réforme ne fixe pas de seuil minimal à partir duquel il faudrait prévenir le fisc : en théorie, tout transfert de ce type doit apparaître.

Pour les familles, le réflexe sera donc de se poser deux questions : s’agit-il bien d’un don au sens strict (et non d’un simple remboursement de frais, par exemple) ? Et ce don dépasse-t-il le simple geste symbolique lié à une occasion spéciale ?

Car c’est là que se niche la seule véritable exception à l’obligation de déclaration, sur laquelle l’administration elle-même apporte une nuance importante.

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Main tenant un smartphone affichant le mot pay devant un fond graphique bleu, évoquant les paiements et dons réalisés en ligne.
De plus en plus de dons transitent désormais par quelques clics sur un écran.

L’exception méconnue des cadeaux pour les grandes occasions… dont Noël fait partie

Selon les précisions relayées par la presse, une occasion particulière constitue en effet la seule exception à la nouvelle règle de déclaration. Autrement dit, certains cadeaux restent en dehors du radar fiscal, à condition de respecter leur esprit.

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Sont visés les dons remis à l’occasion d’un anniversaire, d’un mariage, d’une naissance… et bien sûr des fêtes de Noël. Dans ces situations, le cadeau prend la forme d’un « présent » lié à un événement, plutôt que d’une transmission patrimoniale structurée.

Cela signifie très concrètement qu’un chèque de 500 € offert par un grand-parent à Noël, s’il reste raisonnable au regard de ses revenus, n’a pas à être déclaré au fisc à partir du 1ᵉʳ janvier 2026. Il s’agit d’un présent lié à une fête familiale, proportionné, qui ne tombe pas dans le champ de l’obligation.

En revanche, le même grand-parent qui verserait 10 000 € sans motif particulier devrait bien, lui, voir ce don déclaré sur le site des impôts. La différence ne tient pas seulement au montant, mais à la nature du geste : d’un côté, un cadeau lié à une occasion précise ; de l’autre, une somme qui ressemble à une anticipation de succession ou à un transfert significatif de patrimoine.

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C’est ce subtil équilibre que la nouvelle règle cherche à encadrer. L’administration veut que les solidarités familiales importantes soient déclarées et tracées, sans pour autant transformer chaque cadeau d’anniversaire ou chaque enveloppe de Noël en dossier fiscal.

En résumé, à partir de 2026, il faudra vous habituer à déclarer en ligne les dons familiaux classiques – qu’ils soient en argent ou en objets – afin de sécuriser votre situation vis-à-vis du fisc. Mais les cadeaux offerts pour les grandes occasions, comme Noël, lorsqu’ils restent raisonnables et proportionnés, continueront de pouvoir être donnés… sans aucune déclaration obligatoire.

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