Impôts 2026 : la loi spéciale va-t-elle vraiment faire payer plus de Français ?
La question inquiète à quelques jours de la fin de l’année. Avec l’adoption d’une loi spéciale faute de budget voté, beaucoup redoutent une hausse automatique de l’impôt sur le revenu en 2026. Entre risques théoriques et calendrier politique, la situation est plus nuancée qu’il n’y paraît.
Ce que change réellement la loi spéciale adoptée en décembre
La loi spéciale adoptée le mardi 23 décembre a un objectif précis : assurer la continuité de l’État en l’absence de loi de finances pour 2026. Elle permet uniquement de percevoir les impôts existants, de rémunérer les fonctionnaires et de continuer à emprunter.
Contrairement à une loi de finances classique, elle ne peut pas modifier les règles fiscales. L’amendement visant à indexer le barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation, voté en commission, a donc été jugé irrecevable et retiré du texte final.
En l’état, le barème n’est pas automatiquement revalorisé. Si cette situation devait durer toute l’année, certains foyers pourraient effectivement payer plus d’impôts, simplement parce que leurs salaires ont suivi l’inflation alors que les seuils fiscaux resteraient figés.
À lire aussi
Pourquoi 200 000 foyers sont évoqués… sans certitude définitive
Selon plusieurs estimations relayées par les médias, environ 200 000 foyers pourraient devenir imposables ou changer de tranche si le barème n’était pas ajusté. Ce mécanisme est bien connu : sans indexation, une hausse de revenus même modeste peut suffire à déclencher l’impôt.
Ce risque existe surtout pour les ménages proches du seuil d’imposition et pour ceux dont les revenus ont progressé en 2025. En revanche, les pensions de retraite resteraient indexées, ce qui protège mécaniquement une partie des retraités.
À lire aussi
Cette situation reste toutefois conditionnelle. Elle ne s’appliquerait pleinement que si la loi spéciale remplaçait durablement un budget, ce que le gouvernement assure vouloir éviter.
Un budget attendu début 2026 pour éviter toute hausse
Le gouvernement prévoit de faire adopter un budget 2026 dans les premières semaines de l’année. L’entourage de Amélie de Montchalin évoque un texte voté avant fin janvier, ou au plus tard avant le printemps.
Dans ce scénario, l’administration fiscale aurait le temps d’actualiser le barème avant l’ouverture de la campagne de déclaration des revenus, prévue à partir d’avril. Pour les contribuables, l’impact serait alors nul.
Comme l’a rappelé le rapporteur général du budget Philippe Juvin, indexer le barème fin 2025 ou au moment du vote du budget 2026 revient au même, tant que le calendrier est respecté. La hausse d’impôt n’est donc pas automatique, mais dépendra étroitement de la rapidité du vote budgétaire.