Quatre astuces d’électroménager qu’on oublie (encore) et qui peuvent vous faire économiser des centaines d’euros cet hiver
Avec la hausse du plafond tarifaire d’Ofgem entrée en vigueur le 1ᵉʳ octobre, les factures grimpent alors que le froid s’installe. Bonne nouvelle : certains réglages et gestes sur vos appareils — lave-linge, lave-vaisselle, réfrigérateur, sèche-linge — permettent de réduire la note, sans changer votre quotidien.
Voici ce que recommandent les experts, chiffres à l’appui, pour reprendre la main sur vos dépenses énergétiques.
L’éco-mode, l’allié discret de vos lessives et de votre vaisselle
On a l’habitude de privilégier les programmes rapides pour gagner du temps. Pourtant, ces cycles « express » montent souvent en température et sollicitent davantage la résistance, donc l’électricité. À l’inverse, les modes éco des lave-linge et lave-vaisselle utilisent moins d’eau et une température plus basse.
Les experts rappellent que ces réglages sont précisément conçus pour optimiser la consommation : deux ménages sur trois utilisent pourtant le cycle le plus court sans évaluer son coût, et une large majorité n’active jamais l’éco-mode. Ce double réflexe trop pressé peut représenter environ 20 € par an rien que pour la machine à laver, tandis que négliger l’éco-mode du lave-vaisselle ajoute encore 19 €. En additionnant ces deux habitudes, la petite fuite devient un vrai trou : 39 € par an qui s’évaporent à cause d’un simple bouton oublié.
Dans la pratique
Dans la pratique, adopter l’éco-mode ne bouleverse pas l’organisation. Le linge sera propre, la vaisselle aussi, mais le cycle durera plus longtemps. C’est précisément cette durée qui compense la baisse de température en économisant des kilowattheures. Ce détail que peu de gens connaissent : si le temps de cycle vous rebute, lancez-le en heures creuses ou en différé pendant la nuit ; vous ne verrez ni la durée passer, ni la facture gonfler. Le tout sans renoncer à la qualité de lavage. Au passage, n’hésitez pas à remplir correctement le tambour et les paniers (sans les surcharger) pour rentabiliser chaque cycle : ce sont des gestes gagnants qui ne coûtent rien et payent cash sur la facture.
Autre idée reçue : « plus chaud, c’est plus propre ». Les données partagées par un spécialiste de l’électroménager montrent qu’un lavage à 30 °C est largement suffisant pour la majorité des textiles du quotidien et qu’il peut diviser la dépense jusqu’à 50 % par rapport à un lavage à 40 °C. Ce n’est pas une promesse marketing, mais une conséquence directe du chauffage de l’eau : chaque degré en moins est un degré que la résistance n’a pas à fournir, donc des watts économisés.
Crédit : Maximilian Schönherr / CC BY-SA 4.0.
Froid : les bons réglages du frigo-congélo pour éviter de brûler des watts
Votre réfrigérateur et votre congélateur travaillent 24 h/24 : ils tournent quand vous dormez et pendant que vous lisez ces lignes. Ils pèsent à eux seuls près d’un sixième de la facture moyenne d’un foyer, ce qui justifie un réglage au cordeau. La recommandation officielle est claire : 5 °C pour le frigo, – 18 °C pour le congélateur. Pourquoi ? Parce qu’en dessous de ces seuils, vous ne gagnez pas en sécurité sanitaire au quotidien, vous gaspillez surtout de l’énergie pour refroidir de l’air inutilement.
La plupart des thermostats intégrés disposent d’une molette ou d’un affichage numérique ; prenez deux minutes pour vérifier la température réelle. Si vous découvrez un frigo réglé à 2 °C « par précaution », vous venez peut-être d’identifier l’un de vos postes de surconsommation. Autre point qui surprend : on entend souvent que « un frigo vide consomme moins ». En réalité, un frigo bien rempli fonctionne mieux, car les denrées stabilisent la température et limitent les cycles du compresseur. Sans virer à l’entrepôt, gardez les étagères raisonnablement garnies pour aider l’appareil à maintenir un froid constant. Mais saviez-vous que la circulation d’air compte autant que le remplissage ? Laissez quelques espaces pour que le froid se répartisse correctement, sinon l’appareil risque de surcompenser et de consommer davantage.
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Enfin, un rappel saisonnier utile quand l’hiver arrive : évitez de coller le frigo au mur et dépoussiérez la grille arrière si elle est accessible. Un échange thermique bridé, c’est un moteur qui force et des kilowattheures dissipés pour rien. Ces réglages et petites attentions n’ont l’air de rien ; pourtant, cumulés sur l’année, ils participent à freiner l’augmentation de la facture d’énergie qui menace votre budget.
Chauffage : un seul degré en moins, et la différence se voit
Quand les températures chutent, le réflexe est de déclencher le chauffage. Les spécialistes suggèrent pourtant d’essayer un réglage plus fin : baisser le thermostat d’un seul degré. Selon l’Energy Saving Trust, ce simple ajustement peut se traduire par jusqu’à 145 € d’économies annuelles. L’idée n’est pas de frissonner chez soi, mais de viser la température la plus basse compatible avec votre confort, en général entre 18 °C et 21 °C pour la plupart des foyers. Cette fourchette convient à la majorité des occupants, avec la possibilité de compenser ponctuellement par un pull ou un plaid sur le canapé plutôt que d’augmenter tous les radiateurs.
Ce détail que peu de gens connaissent : maintenir une chaleur constante mais raisonnable est plus efficace que de faire le yoyo en montant trop haut puis en aérant à grande eau pour faire redescendre. Et si vos radiateurs peinent, un dégazage (purge) de début de saison peut faire une vraie différence sur l’efficacité du circuit. En parallèle, si votre contrat prévoit des heures creuses, programmez les appareils les plus gourmands — comme le lave-linge ou le ballon d’eau chaude — sur ces créneaux : c’est une façon simple de profiter d’un prix du kilowattheure plus favorable, sans changer vos usages.
A savoir
Notez que ces recommandations valent particulièrement en automne-hiver, lorsque le chauffage représente la part la plus lourde de la dépense. Et si vous avez déjà tout optimisé, surveillez la température de consigne pièce par pièce : une chambre tolère souvent 18 °C, un séjour plutôt 19–20 °C, une salle de bains ponctuellement 21 °C. Un degré de trop, multiplié par des semaines de froid, finit toujours par se voir sur la facture finale.
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Crédit : Yoninah / CC BY-SA 4.0.
Sèche-linge : la serviette « turbo » et le virage des pompes à chaleur
Le sèche-linge est pratique, mais réputé énergivore. Deux astuces permettent toutefois d’en réduire l’impact sans renoncer au confort. La première, presque contre-intuitive, consiste à glisser une serviette sèche dans le tambour en début de cycle. En absorbant l’excès d’humidité, elle réduit la durée de séchage d’environ une demi-heure, ce qui allège la consommation de l’appareil. Le linge n’en sort pas moins doux, simplement plus vite.
La seconde tient au choix de la technologie. Les sèche-linge à pompe à chaleur ont changé la donne : ils recyclent l’air chaud au lieu de le rejeter, travaillent à basse température et consomment nettement moins que les anciens modèles. Les experts avancent un coût moyen autour de 0,63 € par cycle, susceptible de baisser encore si vous lancez le séchage en heures creuses, par exemple entre 22 h et 8 h. Voilà un levier simple pour grapiller des euros sur la période la plus froide de l’année, quand chaque kilowattheure compte.
Et si vous n’avez pas prévu de renouveler votre appareil, pensez aux réflexes « zéro euro » : essorage à vitesse élevée au lave-linge pour extraire un maximum d’eau, tri des textiles par épaisseur pour éviter les mélanges qui prolongent les cycles, nettoyage régulier du filtre à peluches pour que l’air circule. Ces gestes ne figurent pas sur la facture, mais ils s’y reflètent vite.
Bouilloire, légendes tenaces… et vraies économies à long terme
Beaucoup l’ignorent : la bouilloire est l’un des petits postes où l’on gaspille sans s’en rendre compte. L’appareil est efficace, oui, mais à condition de ne faire bouillir que le volume d’eau nécessaire. Remplir « à ras bord » pour un seul thé, c’est allonger le temps de chauffe… et dépenser à vide. Même logique pour les usages quotidiens : additionnez ces secondes de chauffe surnuméraires sur des centaines de tasses, et vous obtenez une dépense évitable.
Autre croyance répandue : « les appareils classés A ne changent pas grand-chose ». En réalité, l’étiquette énergie n’est pas décorative. Remplacer un vieux frigo-congélateur par un modèle récent et performant peut économiser jusqu’à 100 € par an ; à l’échelle de la durée de vie de l’appareil, le delta finit par s’autofinancer. Évidemment, personne ne vous suggère de tout changer d’un coup : mais au moment où un appareil rend l’âme, privilégier une bonne classe énergétique est une décision qui se monétise sur la durée.
Quant au mythe du frigo « vide = moins cher », on l’a vu : c’est l’inverse. Un frigo raisonnablement rempli stabilise le froid et réduit les cycles. Enfin, côté linge, la peur de « mal laver » à 30 °C n’a pas lieu d’être pour la plupart des textiles du quotidien ; réserve les températures plus élevées aux cas particuliers (linge de maison très sale, contraintes d’hygiène spécifiques). Ce sont ces mises au point, au-delà des slogans, qui transforment de petites intentions en vraies économies.
Crédit : Sander van der Wel / CC BY-SA 2.0.
Crédit : Infrogmation of New Orleans / CC BY 2.0.
Ce qu’il faut retenir avant l’hiver
Le contexte est clair : le plafond tarifaire ayant augmenté au 1ᵉʳ octobre, des millions de foyers verront la différence sur leur facture. Face à cela, on n’a pas tous la main sur le prix du kilowattheure, mais on a la main sur la façon de consommer. Activer le mode éco sur lave-linge et lave-vaisselle fait gagner jusqu’à 39 € par an à lui seul. Régler le frigo à 5 °C et le congélateur à – 18 °C évite de refroidir trop pour rien. Baisser le thermostat d’un degré peut représenter jusqu’à 145 € en moins sur douze mois. Et au sèche-linge, une serviette sèche et, mieux, une pompe à chaleur lancée en heures creuses réduisent nettement la note.
Dernière surprise, souvent sous-estimée et pourtant capitale : laver à 30 °C convient à la plupart des vêtements et peut réduire la dépense de moitié par rapport à 40 °C. Autrement dit, la vraie « grosse astuce » n’est pas cachée dans un accessoire, mais bien dans un simple chiffre sur l’écran de votre machine.