Chauffage : Adieu la règle des 19 °C, les experts fixent une nouvelle température
L’hiver arrive et avec lui cette question très concrète : à combien régler le chauffage pour ne pas grelotter… ni exploser sa facture de chauffage ? Longtemps brandie comme une vérité intangible, la règle des 19 °C vacille. Des spécialistes de l’efficacité énergétique expliquent qu’un seuil unique ne suffit plus.
À la place, ils recommandent une consigne un peu plus élevée dans les pièces de vie, autour de 20 °C, associée à une gestion pièce par pièce et à des outils de régulation modernes. Une approche plus fine qui promet un meilleur confort thermique sans renoncer aux économies d’énergie.
Crédit : Andy Butkaj / Wikimedia Commons (CC BY 2.0)
Pourquoi le « 19 °C partout » n’est plus la bonne réponse
La règle historique des 19 °C a été posée dans un contexte très éloigné du nôtre. Les logements des années 1970 n’avaient ni la même isolation, ni les mêmes équipements, ni les mêmes usages. Présentée comme un compromis économique, cette consigne a fini par être interprétée comme un optimum de confort, alors qu’elle ne l’a jamais été. Aujourd’hui, des logements mieux isolés, des vitrages performants et des systèmes de chauffage plus précis changent profondément la donne : on peut mieux piloter la chaleur, réduire les pertes et ajuster la température idéale selon les activités et les pièces.
S’ajoutent des paramètres que le chiffre « 19 » ignore totalement. Le ressenti dépend de l’humidité, de la circulation d’air, de la posture (assis plusieurs heures en télétravail n’a rien à voir avec le fait de cuisiner), mais aussi de l’habillement. On peut donc ressentir un léger froid à 19 °C dans un salon immobile en plein mois de décembre, alors que 20 °C y paraîtront « neutres ». Cette nuance d’un degré, en apparence anodine, change la sensation du corps et sa capacité à maintenir 37 °C dans les situations sédentaires.
Autre effet collatéral d’une consigne trop basse : la condensation. Dans des pièces sous-chauffées et peu ventilées, l’air humide se dépose sur les parois froides, ce qui favorise les traces et odeurs de moisissures. Là encore, la solution ne se réduit pas à “chauffer plus fort”, mais à chauffer plus juste, au bon endroit, au bon moment, et à aérer correctement.
Crédit : 24ngagnon / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0)
20 °C dans les pièces de vie : un nouvel équilibre confort/économie
Les experts convergent désormais vers un point d’équilibre simple à retenir : viser 20 °C dans les espaces de vie (salon, salle à manger, cuisine ouverte), surtout lorsque l’on reste assis longtemps. Ce réglage améliore la perception de chaleur, limite les petits frissons qui poussent à allumer un chauffage d’appoint et stabilise le climat intérieur. Contrairement aux idées reçues, cette approche ne signifie pas “chauffer plus tout le temps” : elle invite à chauffer mieux, en évitant les coups de chaud inutiles et les compensations énergivores.
À lire aussi
Sur le plan financier, il est vrai que chaque degré en plus pèse sur la consommation. Mais l’équation n’est pas si binaire. Un réglage plus adapté peut, au contraire, réduire les comportements correctifs coûteux : ouvrir grand les fenêtres parce qu’on a trop chaud dans une pièce et trop froid dans une autre, ou brancher un radiateur d’appoint énergivore parce que le salon reste trop frais le soir. Mieux répartir la chaleur et tenir 20 °C là où l’on vit le plus permet de lisser ces à-coups qui alourdissent la facture de chauffage sans améliorer réellement le confort.
:contentReference[oaicite:12]{index=12}La bonne température… dépend de la pièce
C’est le point central de cette « nouvelle » méthode : un pilotage pièce par pièce. Les besoins d’une chambre ne sont pas ceux d’une salle de bain. Les spécialistes recommandent de garder les espaces de vie autour de 20 °C, puis d’abaisser dans les zones de repos. Les chambres gagnent à rester entre 16 et 18 °C : l’endormissement est meilleur, la qualité du sommeil aussi, et on évite les atmosphères trop sèches. La salle de bain fait figure d’exception : une consigne ponctuelle vers 22 °C est conseillée au moment des douches, par simple logique de confort à la sortie. Quant aux couloirs et pièces de passage, 17 °C suffisent généralement, à condition que les portes soient bien fermées pour éviter que l’air froid ne « aspire » la chaleur des pièces voisines.
Cette répartition n’augmente pas mécaniquement la consommation dès lors que l’on programme ces températures aux bons créneaux : on chauffe davantage aux heures d’usage, on baisse le reste du temps, et l’ensemble s’équilibre. C’est précisément pour cela que l’approche « un seul chiffre pour toute la maison » arrive en bout de course : elle néglige les rythmes de vie et les spécificités de chaque pièce.
Crédit : gailhampshire / Wikimedia Commons (CC BY 2.0)
Les outils qui changent tout : thermostat connecté et programmation fine
Le grand avantage des logements actuels, c’est la possibilité de régler finement les consignes grâce à des têtes thermostatiques, des sondes et des thermostats connectés. Ces solutions permettent d’attribuer une température idéale à chaque pièce et de la faire varier selon l’heure : 20 °C au salon le soir, 22 °C dans la salle de bain le matin, 16–18 °C dans les chambres la nuit, 17 °C dans les espaces de transition. L’application mobile sert à vérifier à distance, à corriger une dérive ou à déclencher une remontée douce avant un retour à la maison. Bien paramétrés, ces systèmes peuvent générer des économies d’énergie significatives tout en améliorant nettement le confort.
L’autre bénéfice est la régularité. Les écarts de température brutaux coûtent cher et fatiguent le corps. Une régulation progressive réduit les cycles d’allumage/arrêt, limite la surchauffe inutile et stabilise le ressenti. Ce détail que peu de gens connaissent : les variations rapides donnent l’illusion d’une réaction “musclée”, mais elles font surtout travailler les appareils pour rattraper des consignes mal adaptées. À l’inverse, une programmation stable et quelques ajustements ciblés suffisent souvent à obtenir un intérieur agréable pour tout le monde.
À lire aussi
Crédit : MB SRL / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0)
L’isolation et l’humidité, les deux grands “invisibles” du confort
On l’oublie parfois : un appartement mal isolé semblera froid même à 21 °C. À l’inverse, un logement bien enveloppé peut paraître très confortable avec 20 °C dans le séjour. Avant d’accuser le chauffage, il est donc utile d’observer les points faibles : parois froides, fenêtres anciennes, fuites d’air. De même, l’humidité est un facteur clé : un air trop humide accentue l’impression de froid et favorise la condensation. Aérer dix minutes par jour, entretenir les bouches d’extraction et ne pas faire sécher le linge dans les pièces de vie sont des réflexes simples qui changent la sensation sans dépenser un kilowattheure de plus.
Vous l’aurez compris : la meilleure économie d’énergie n’est pas de « baisser partout », mais d’ajuster intelligemment. Une température idéale à 20 °C là où l’on vit, plus fraîche dans les chambres, un peu plus chaude ponctuellement dans la salle de bain, et une régulation moderne pour orchestrer le tout : c’est la combinaison qui fonctionne aujourd’hui, avec des logements et des usages qui n’ont plus rien à voir avec ceux d’il y a cinquante ans. Et il y a un dernier argument, souvent décisif : un intérieur mieux réglé évite le recours aux chauffages d’appoint, ces “pansements” coûteux qui font grimper la consommation bien plus vite qu’un degré intelligemment placé.
:contentReference[oaicite:11]{index=11}Comment passer concrètement à ce réglage plus juste
Pour adopter ce schéma, commencez par identifier vos vrais temps d’occupation. À quelle heure le salon est-il utilisé ? Quand la salle de bain doit-elle être prête ? Les chambres restent-elles vides en journée ? En quelques jours, vous disposez d’un calendrier simple où chaque pièce a sa consigne. Si vous êtes équipés d’un thermostat connecté, utilisez les profils « matin/soir » et associez-les aux pièces concernées. Sinon, conservez la logique : baissez dans les zones inoccupées, remontez doucement là où l’on vit, évitez les montagnes russes.
Dans tous les cas, n’oubliez pas la cohérence : portes fermées, entrées bien calfeutrées, aération brève mais régulière. Et gardez en tête cette réalité : chercher 19 °C « partout » crée souvent des compromis perdants. Viser 20 °C là où l’on vit et moduler pièce par pièce ressemble davantage à la vie réelle… et aux logements de 2025.
En filigrane, se dessine une manière d’habiter plus fine : mesurer ce dont on a vraiment besoin, dans quelle pièce et à quel moment. Un geste de confort, mais aussi un réflexe de sobriété : c’est justement le genre de détail qui, multiplié sur toute une saison, finit par alléger la facture de chauffage sans renoncer à une maison agréable. Mais saviez-vous que la condensation diminue souvent dès qu’on cale la température idéale au bon niveau dans le séjour et qu’on ventile mieux la cuisine ? Ce petit ajustement discret a un effet bien plus durable qu’un plaid de plus.
Crédit : Doggo19292 / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0)
Quelle révolution ?
La petite révolution n’est pas d’ajouter un degré arbitraire, mais de le placer au bon endroit : 20 °C dans les pièces de vie, une orchestration pièce par pièce, et une régulation qui anticipe vos rythmes. C’est ce réglage — et lui seul — qui met fin au mythe du « 19 °C pour tous ».
- 22/11/2025 à 13:15Quantd le chauffage est collectif on a pas le choix, on ne peux rien régler alors on subit , personnellement dans mon logement il fait 16,5⁰ j'ai beau appeler le service qui s'occupe du chauffage rien ne se passe , bien sûr il faut mieux s'occuper des particuliers qui ont des problèmes de chaudière ça rapporte plus ! C'est ça quant on est dans un logement social...
1 commentaire