Steve Jobs : cette habitude étonnante qui l’aidait à débloquer n’importe quel problème en quelques minutes
Face aux décisions difficiles, Steve Jobs ne comptait pas seulement sur son génie ou son instinct. Le cofondateur d’Apple avait mis en place un rituel très simple, presque banal, qu’il appliquait dès qu’un problème semblait insoluble.
Longtemps restée anecdotique, cette habitude a depuis été décortiquée et validée par les neurosciences. Et la bonne nouvelle, c’est qu’elle est à la portée de tout le monde.
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Un patron obsédé par la résolution de problèmes
Même plus de dix ans après sa disparition, Steve Jobs reste une figure centrale de l’univers tech. Visionnaire pour certains, tyrannique pour d’autres, il a bâti sa légende autant par ses produits que par sa façon de diriger.
À la tête d’une entreprise comme Apple, il devait affronter en permanence des décisions complexes, des conflits internes, des choix stratégiques qui engageaient des milliards et l’image de la marque.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne se contentait pas de décisions impulsives prises sur un coup de tête. Derrière le personnage parfois brutal, il y avait une vraie méthode pour gérer la pression.
Plutôt que de se laisser engloutir par le flot de dossiers, il avait mis en place des rituels pour reprendre le contrôle. Et au cœur de cette organisation se trouvait une règle très simple, presque chronométrée, qu’il appliquait dès qu’un problème prenait trop de place.
Ce détail, que peu de gens connaissent en dehors des passionnés de biographie, montre à quel point ses habitudes de travail étaient construites autour d’un principe : ne jamais rester coincé au même endroit, ni mentalement ni physiquement. C’est précisément là que commence sa fameuse règle.
Dans son bureau, la règle des dix minutes
Lorsqu’un problème surgissait, Steve Jobs ne convoquait pas immédiatement une réunion fleuve. Sa première réaction était au contraire de s’isoler. Il se rendait dans son bureau, fermait la porte et se donnait un délai très précis : dix minutes. Pendant ce laps de temps, il se concentrait exclusivement sur la difficulté du moment, sans distraction, sans écran ouvert sur autre chose, sans téléphone.
Cette règle des dix minutes lui servait de cadre mental. Pendant ce temps, il analysait la situation, cherchait des options, essayait de décomposer le problème. En se limitant à ce créneau court, il évitait de ruminer pendant des heures, ce qui finit souvent par embrouiller l’esprit plutôt que par clarifier les idées. Au bout des dix minutes, deux scénarios étaient possibles : soit une solution émergait, soit le blocage persistait.
Dans ce deuxième cas, il ne prolongeait pas indéfiniment l’effort intellectuel. Au contraire, il coupait net. Plutôt que de forcer son cerveau à continuer sur la même voie, il changeait radicalement d’approche. C’est là que commençait la partie la plus surprenante – et aujourd’hui la plus étudiée – de sa méthode.
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Pourquoi Steve Jobs se levait soudain pour changer d’environnement
Lorsque les dix minutes de réflexion n’aboutissaient à rien de satisfaisant, Steve Jobs se levait, quittait son bureau et partait… marcher. Il s’était construit cette habitude au fil du temps : dès qu’un problème résistait, il sortait prendre l’air, parfois pieds nus, parfois accompagné d’un collaborateur.
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Son biographe Walter Isaacson raconte que le cofondateur d’Apple adorait transformer les entretiens sérieux en longues discussions en mouvement. Une conversation importante, une décision délicate, une tension à apaiser ? Plutôt qu’une réunion autour d’une table, il proposait une promenade. Ce n’était pas un simple gimmick de patron excentrique, mais une façon de décloisonner les échanges et de sortir des postures figées.
Lors de ces marches, les échanges changeaient de ton. Le rapport hiérarchique semblait moins rigide, les idées circulaient différemment, les non-dits se débloquaient. Le fait de bouger, de regarder ailleurs que son écran, de sentir le corps en action modifiait aussi le fonctionnement de l’esprit. Steve Jobs était persuadé que la marche à pied ouvrait la porte à une forme de pensée plus fluide, moins enfermée dans les automatismes.
Ce qui, à l’époque, relevait surtout de l’intuition a fini par trouver un écho très concret dans les travaux de la recherche moderne.
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Quand la science rattrape l’intuition du fondateur d’Apple
Des années après la mort de Steve Jobs, une neuroscientifique, Mithu Storoni, s’est penchée sur la façon dont nous sollicitons notre cerveau au travail. Formée à l’université de Cambridge, elle a publié un ouvrage au titre évocateur : « Hyperefficient : Optimize Your Brain to Transform the Way You Work ». Elle y explique que notre manière d’aborder les tâches complexes est souvent calquée sur un modèle… qui ne fonctionne pas.
On a tendance à imaginer le cerveau comme un muscle : plus on le pousse, plus il se renforce. Selon elle, c’est une mauvaise analogie. Un muscle progresse avec la répétition, les séries d’exercices, la routine. Le cerveau, lui, ne donne pas le meilleur de lui-même lorsqu’on le force à rester sur le même problème, dans le même environnement, avec les mêmes stimuli. Au contraire, il a besoin de variété, de ruptures, de changements de cadre pour rester performant.
Ce point rejoint directement ce qu’avait mis en place Steve Jobs. En sortant de son bureau, en quittant son fauteuil, il interrompait volontairement le flux mental qui tournait en boucle. Cette petite rupture permettait au cerveau d’explorer d’autres chemins, d’autres associations d’idées.
Ce n’est pas un hasard si tant de personnes affirment trouver des solutions « en marchant », sous la douche ou en faisant tout autre chose que de rester bloquées devant un écran.
Pour Mithu Storoni, la clé est de ne pas se contenter d’« insister » intellectuellement, mais de modifier le décor. C’est précisément ce que faisait le fondateur d’Apple, bien avant que les chercheurs ne théorisent ces mécanismes.
Ce que la marche change vraiment pour votre cerveau et votre travail
Dans son livre, la neuroscientifique insiste sur un point : rester assis, immobile, à fixer son téléphone ou son ordinateur, finit par endormir notre vigilance. On croit être concentré, mais on devient en réalité de plus en plus passif. La posture, le manque de mouvement, la monotonie du décor contribuent à installer une forme de léthargie mentale.
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À l’inverse, le simple fait de se lever et de se déplacer relance plusieurs systèmes à la fois. La vision change, le corps s’active, le rythme cardiaque évolue légèrement, l’attention se réajuste à chaque nouveau détail de l’environnement. Cette stimulation douce aide le cerveau à se remettre en route autrement, à créer de nouvelles connexions. C’est là que la créativité trouve souvent un terrain favorable.
Mithu Storoni rappelle aussi qu’on ne fait pas « que se déplacer ». En marchant, on évite de sombrer dans ce mode passif où l’on scrolle machinalement son téléphone. On redevient attentif à ce qui nous entoure : un bruit, une lumière, un mouvement, un parfum. Autant de micro-stimuli qui redonnent de la matière à notre esprit.
Pour celles et ceux qui enchaînent les réunions, les mails et les notifications, cette approche bouscule la manière d’envisager la productivité. Travailler plus ne veut pas toujours dire rester plus longtemps assis. Parfois, c’est au contraire en acceptant de s’éloigner quelques minutes de son bureau qu’on gagne du temps sur la résolution d’un dossier bloqué.
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Quand le bureau devient un piège pour le cerveau
Le quotidien de nombreux salariés ressemble aujourd’hui à une succession de tâches réalisées sans bouger d’une chaise. Dans un travail de bureau, on passe une grande partie de la journée devant un écran, souvent dans le même open space, avec les mêmes habitudes, les mêmes trajets, les mêmes pauses. Cette routine rassurante sur le papier peut en réalité devenir un danger silencieux pour le corps et pour l’esprit.
La vie sédentaire est régulièrement pointée du doigt pour ses effets sur la santé physique, mais on oublie parfois son impact sur le mental. Quand on ne bouge presque pas, la fatigue ne s’exprime pas seulement dans le dos ou les jambes ; elle touche aussi la capacité de concentration, l’humeur, la motivation. Cela peut peser sur la santé mentale, surtout chez celles et ceux qui enchaînent les journées longues avec peu de pauses de qualité.
La stratégie de Steve Jobs montre une autre voie. Plutôt que d’ajouter des heures de pression à la pression, il choisissait d’introduire une rupture physique lorsqu’un problème résistait. Cette habitude, loin d’être un luxe, est en réalité une manière de mieux utiliser ses ressources mentales. Et ce n’est pas réservé aux dirigeants de grandes entreprises.
Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que ce type de pause active ne sert pas seulement à réfléchir mieux. Il joue aussi un rôle concret dans la protection du corps soumis à la sédentarité.
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Une habitude simple, accessible à tous… et validée par la science
Ce que révèle le travail de Mithu Storoni, comme d’autres recherches citées autour de la marche à pied, c’est que ces petites ruptures dans la journée peuvent avoir des effets bien plus importants qu’on ne l’imagine. Quitter son poste de travail, changer de pièce, sortir quelques minutes, s’éloigner de son téléphone : tout cela contribue à « réveiller » l’attention et à faire repartir la machine mentale dans une autre direction.
Pour les nombreux employés qui passent leur journée assis, la marche n’est pas qu’un outil de réflexion. Elle apparaît aussi comme une forme de protection contre les excès de la vie sédentaire.
Les travaux mentionnés rappellent qu’une marche courte, d’environ un quart d’heure par jour, pourrait suffire à annuler une partie des effets délétères associés au fait de rester assis trop longtemps. Une donnée qui résonne particulièrement pour les personnes ayant un travail de bureau.
On comprend alors mieux pourquoi Steve Jobs tenait autant à ces discussions en mouvement et à sa règle des dix minutes. Sa méthode, en apparence très simple, combinait une gestion fine de l’attention, une place donnée au corps dans le processus de réflexion et une forme de prévention santé avant l’heure. Face à un problème, il se donnait d’abord un temps court de réflexion intense, puis laissait la marche à pied faire le reste.
Et c’est précisément ce que la science finit par confirmer : non seulement ce rituel peut aider à trouver des idées plus rapidement, mais, selon les recherches évoquées, une simple marche quotidienne d’une quinzaine de minutes suffit déjà à compenser une partie des risques liés à la sédentarité.
La « petite habitude » du patron d’Apple se révèle donc être, au bout du compte, une stratégie redoutablement efficace pour le cerveau, le corps… et la résolution de problèmes.