Un adolescent de 13 ans attaqué par un requin sous les yeux de sa famille aux Samoa
En vacances aux Samoa, un surfeur australien de 13 ans a vu son séjour tourner au drame. Après une violente attaque de requin devant son hôtel. Grièvement touché à la jambe, il a dû être évacué par avion sanitaire vers l’Australie.
Sa famille, qui le regardait surfer depuis la plage, raconte une scène de cauchemar qu’elle n’oubliera jamais.
Un surf de fin de journée qui tourne au drame
La journée touchait à sa fin lorsque Evan Campbell, 13 ans. A décidé de retourner à l’eau pour « une dernière vague ». La famille, installée sur le sable devant l’Aga Reef Resort, à la plage de Lalomanu, profitait encore de la lumière déclinante et de l’ambiance calme du lagon. Tout semblait parfaitement ordinaire, presque idyllique, pour ces vacances en famille dans ce décor de carte postale.
Soudain, le calme a été brisé par des cris. Depuis la plage, les proches d’Evan ont entendu la voix du garçon hurler au large. D’abord, personne ne comprend réellement ce qui est en train de se passer. L’adolescent est à quelques dizaines de mètres du rivage. Allongé sur sa planche. Et tente de maintenir ses jambes hors de l’eau. Il n’arrive plus à se remettre debout, glisse, se débat.
Son père, Hamish, pense d’abord à une simple frayeur. Comme beaucoup dans ce genre de situation. La famille se dit qu’il a peut-être aperçu un petit requin de récif, fréquent dans les eaux tropicales. Mais les cris ne s’arrêtent pas, au contraire ils redoublent d’intensité. Ce basculement, ce moment où l’on comprend que ce n’est pas une mauvaise blague. Mais un vrai danger, restera gravé dans leur mémoire.
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Le requin arrive par derrière et frappe la planche
Selon le récit d’Evan, tout s’est joué en une fraction de seconde. Le garçon n’a pas vu l’animal approcher. Il se souvient seulement d’une masse qui surgit par l’arrière. D’un mouvement brutal dans l’eau. Puis de la queue et du corps du prédateur qui sortent à moitié de la surface.
Le squale s’attaque alors à la planche et à la jambe du jeune surfeur australien. La morsure est si puissante qu’elle sectionne le leash, ce cordon qui relie normalement le surfeur à sa planche. Le lien qui le maintenait à son seul support de flottaison se rompt net.
Evan sent aussitôt une douleur fulgurante. Sa jambe déchiquetée est profondément entaillée, les tissus arrachés. Dans l’eau, il tente de se hisser sur ce qu’il reste de sa planche, de garder ses jambes hors de portée du prédateur, sans savoir s’il va revenir à la charge. Il n’a qu’un seul objectif: rejoindre le rivage, centimètre après centimètre.
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Sur le sable, les proches distinguent désormais que quelque chose ne va pas du tout. Les mouvements d’Evan ne sont plus ceux d’un enfant qui s’amuse, mais d’un adolescent qui lutte pour sa survie. Les traces laissées sur la planche et la profondeur des blessures orienteront ensuite les témoignages vers un requin-tigre présumé, une espèce connue pour sa puissance et sa mâchoire redoutable.
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Le père se jette à l’eau pour sauver son fils
À partir du moment où Hamish comprend que son fils vient d’être attaqué, tout bascule dans une urgence absolue. Ambulancier depuis près de vingt ans, ce ambulancier expérimenté sait que chaque seconde compte dans ce type de situation, en particulier avec une plaie ouverte dans l’eau de mer.
Il ne réfléchit plus. Il se jette à l’eau, rejoint Evan le plus vite possible, épaulé par plusieurs employés du resort qui se précipitent eux aussi. Ensemble, ils parviennent à hisser le garçon sur la planche puis à le ramener jusqu’au rivage, dans une atmosphère de panique contenue.
Sur le sable, la scène est difficilement soutenable pour la famille. La jambe du garçon présente de larges blessures, avec des morceaux de tissus arrachés. Le sang s’est déjà répandu dans l’eau et sur la plage. Mais Hamish se concentre sur les gestes techniques, ceux qu’il a répétés dans le cadre de son métier et qu’il doit désormais appliquer à son propre enfant.
Il met en place les premiers soins, tente de limiter l’hémorragie, protège autant que possible la plaie en attendant de pouvoir rejoindre un centre médical. C’est ce savoir-faire, acquis au fil des années, qui lui permet d’agir presque mécaniquement malgré le choc émotionnel immense de voir son fils dans cet état.
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Une course contre la montre jusqu’à l’hôpital
Une fois l’hémorragie partiellement contrôlée, la priorité est de quitter la plage au plus vite. La famille et le personnel de l’hôtel installent Evan dans un véhicule et prennent la direction de l’hôpital le plus proche. La route semble interminable, rythmée par l’angoisse de voir l’état de l’adolescent se dégrader.
Arrivés sur place, les médecins locaux évaluent la gravité des dégâts. Les plaies sont profondes, les tissus largement détruits. Dans un environnement tropical comme celui des Samoa, le risque d’infection est particulièrement élevé, surtout après une morsure de requin. Les soignants craignent que la jambe ne s’infecte et que la situation n’échappe rapidement à tout contrôle.
Très vite, une décision s’impose. Les équipes médicales estiment que les moyens disponibles sur place ne sont pas suffisants pour prendre en charge une blessure aussi complexe. Elles recommandent alors une évacuation d’urgence vers l’Australie, où l’adolescent pourra bénéficier de chirurgies plus lourdes et d’un suivi spécialisé.
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Mais saviez-vous que ce type de transfert aérien, depuis une île isolée jusqu’à un grand hôpital, peut être déterminant pour la survie du membre blessé, voire pour celle de la victime elle-même? Dans le cas d’Evan, c’est une véritable course contre la montre qui se met en place dès que le diagnostic tombe.
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Un transfert en Australie pour tenter de sauver sa jambe
Une ambulance aérienne est dépêchée depuis la Nouvelle-Zélande afin de prendre en charge le garçon. Le lendemain de l’attaque, Evan est installé à bord de cet avion médicalisé, entouré de professionnels de santé. La famille, elle, doit faire avec ce sentiment d’impuissance, contrainte de confier son enfant à une équipe qu’elle ne connaît pas, dans un pays étranger.
Une fois en Australie, l’adolescent est transféré dans un service hospitalier spécialisé. Il subit une première opération destinée à nettoyer la plaie et à stabiliser au mieux son état. Les médecins savent déjà qu’il faudra aller plus loin pour reconstruire ce que le requin a arraché. Une greffe de peau est programmée afin de recouvrir et réparer les zones les plus sévèrement endommagées.
Les semaines et les mois qui suivront seront consacrés à la récupération fonctionnelle: cicatrisation, rééducation, apprentissage d’une nouvelle façon de se tenir debout, de marcher, de reprendre confiance dans l’eau, peut-être un jour sur une planche de surf. Même si les médecins restent prudents dans leurs pronostics, le fait qu’Evan ait survécu à une attaque aussi violente est déjà considéré comme un immense soulagement pour ses proches.
Cette histoire rappelle aussi ces autres victimes de squales qui, malgré des blessures lourdes, ont choisi de remonter sur une planche ou de retourner à la mer. Pour certains, cela devient une manière de ne pas laisser la peur dicter le reste de leur vie.
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Des attaques de requins rarissimes dans l’archipel
Ce qui rend cette histoire encore plus déroutante, c’est le contexte. Les Samoa ne sont pas connues pour être une zone particulièrement dangereuse en matière d’attaques de squales. Au contraire, les statistiques évoquées par la famille avant le drame se voulaient plutôt rassurantes: depuis 1890, seules deux attaques mortelles ont été recensées dans l’archipel, dont une liée au remorquage d’une carcasse de baleine en 2023.
En d’autres termes, l’archipel n’a rien d’un « hot spot » de prédation, contrairement à d’autres régions du globe où les incidents sont plus fréquents. Pour des familles en quête de plages préservées et de vagues accessibles, cette réputation de relative sécurité compte énormément. Elle participe au choix de la destination, à la sensation de pouvoir laisser les enfants s’amuser dans les vagues sans crainte excessive.
Ce contraste entre les chiffres et la réalité vécue par les Campbell est d’autant plus troublant. L’attaque extrêmement rare dont a été victime Evan montre que le risque zéro n’existe pas, même dans les zones présentées comme tranquilles. Elle rappelle aussi que les requins restent des animaux sauvages, imprévisibles, dont le comportement dépend de nombreux paramètres que les scientifiques ne maîtrisent pas complètement.
Et c’est justement ce détail qui glace le plus le sang: quelques minutes seulement avant que leur fils ne soit pris par le squale, les parents confiaient qu’ils étaient enfin « dans un endroit où ils n’avaient pas à s’inquiéter des requins ».