Thibault Garcia et Jessica Thivenin rattrapés par le fisc : ce que la justice vient de trancher pour leurs sociétés
Les ennuis fiscaux de plusieurs entreprises liées au couple d’influenceurs Thibault Garcia – Jessica Thivenin viennent de connaître un tournant décisif. Après des années de procédures. La plus haute juridiction française s’est prononcée sur le bras de fer engagé contre le ministère des Finances.
Reste une question sensible, au cœur du dossier : comment la justice a-t-elle arbitré ce duel entre business d’influence et contrôle fiscal ?
Un bras de fer fiscal qui remonte à plusieurs années
Tout commence bien loin de la télé-réalité et des réseaux sociaux. Le 15 juin 2023, le premier président de la cour d’appel d’Aix-en-Provence rend une décision défavorable à treize sociétés. Basées à La Seyne-sur-Mer, Six-Fours-les-Plages, Ollioules ou encore aux Émirats arabes unis.
Ces sociétés contestent les actions d’un service très particulier de Bercy : la Direction nationale d’enquêtes fiscales (DNEF). Cette structure, qui appartient au ministère des Finances, est chargée de traquer la fraude fiscale d’ampleur. Avec des moyens lourds : perquisitions, saisies, demandes de documents. Et, au bout de la chaîne, d’éventuels redressements fiscaux.
Les entreprises visées estiment alors que la décision d’Aix-en-Provence serait entachée d’illégalité ou d’erreurs de droit. En clair, elles espèrent faire suspendre ou annuler tout ou partie des investigations menées par le fisc sur leurs activités. Une partie de la bataille se joue d’ailleurs sur un terrain très technique. Autour de la régularité des actes de procédure.
Refusant de s’incliner, les sociétés portent l’affaire devant la Cour de cassation. Leur objectif ? Faire dire par la haute juridiction que la décision de 2023 est juridiquement bancale et qu’elle doit être cassée. Pendant ce temps, dans l’ombre des caméras, les contrôles fiscaux continuent d’alimenter l’inquiétude des dirigeants concernés.
Le 8 octobre 2025, après avoir examiné les arguments des plaignants comme ceux de l’administration. La Cour de cassation finit par rendre son arrêt. Mais ce n’est qu’en lisant les dernières lignes que l’on comprend réellement les conséquences pour les entreprises liées au couple star.
BBryance, première marque d’influence dans le viseur
Parmi les treize sociétés impliquées dans ce bras de fer, certaines sortent rapidement du lot. C’est le cas de BBryance, bien connue des fans de télé-réalité.
Cette entreprise, spécialisée dans le blanchiment dentaire, est créée en 2016 à Six-Fours-les-Plages par Thibault Garcia et son ex-compagne Shanna Kress. Tous deux révélés dans l’émission « Les Marseillais » sur W9. À l’époque, les deux partenaires sont à la fois actionnaires et dirigeants de la société. Ils assument la gestion de BBryance jusqu’au 20 décembre 2018, date qui correspond à leur séparation. L’entreprise, elle, poursuit son activité.
Durant ces années, la marque ne se contente pas d’exister sur le papier. Elle est massivement mise en avant sur les réseaux. Notamment via des placements de produits et des codes promotionnels relayés par les candidats de télé-réalité. Pour le fisc, ce type de modèle économique, très lié à l’image de personnalités publiques, représente un terrain d’enquête privilégié.
BBryance se retrouve donc logiquement dans le dossier transmis à la Cour de cassation. Mais elle n’est pas la seule société à porter l’empreinte du couple.
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Bianochy et la SCI Jesslee, l’autre versant du business
Autre nom qui revient dans cette affaire : Bianochy. Cette société, basée à La Seyne-sur-Mer, évolue dans un univers très différent, celui des parfums, des produits de beauté, des bougies et parfums d’intérieur. La marque est associée à l’image de Jessica Thivenin, souvent mise en avant sur ses comptes.
En 2023, une vidéo diffusée sur leurs réseaux montre d’ailleurs le couple sur le site de fabrication, participant au processus de conception. Jessica et Thibault apparaissent alors comme des entrepreneurs impliqués, soucieux de montrer les coulisses de leur marque.
Un détail que beaucoup d’abonnés ignorent : dans les documents juridiques, seul le Varois est mentionné comme co-créateur et actionnaire de Bianochy, aux côtés d’un partenaire financier seynois.
Dans la liste des structures concernées figure également une société immobilière : la SCI Jesslee. Créée en 2021 et implantée à Six-Fours, elle porte les prénoms du couple et formalise une partie de leur patrimoine. Là encore, Thibault Garcia et Jessica Thivenin apparaissent comme associés, ce qui rattache directement la SCI à leur histoire personnelle et financière.
Ces trois entités – BBryance, Bianochy et Jesslee – illustrent la manière dont des talents issus de la télé-réalité ont structuré leurs revenus : marques propres, immobilier, diversification géographique entre le Var et l’étranger. Un modèle qui, sans surprise, finit par susciter l’attention de l’administration fiscale.
Un couple d’influenceurs suivi par des millions d’abonnés
Sur le terrain médiatique, Jessica et Thibault restent avant tout un couple de réseaux sociaux. Leurs chiffres donnent le vertige.
Jessica Thivenin cumule 6,1 millions d’abonnés sur Instagram et 4,7 millions sur Snapchat, soit davantage que certaines figures historiques du milieu. De son côté, le Varois Thibault Garcia rassemble 4,7 millions de fans sur Instagram et 3,3 millions sur Snapchat. Ensemble, ils forment un duo qui « pèse » lourd dans l’écosystème digital français.
Ces audiences massives leur permettent de faire décoller leurs marques et d’enchaîner les collaborations. Mais elles ont aussi une conséquence moins visible : chaque décision professionnelle, chaque création d’entreprise, chaque déplacement à l’étranger peut potentiellement intéresser les services de contrôle.
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Fait intéressant, le dossier examiné par la Cour de cassation ne mentionne pas de contrôle fiscal visant directement leurs revenus d’influence, leurs partenariats ou d’éventuelles structures offshore domiciliées aux Émirats.
Le cœur de l’affaire porte ici sur les sociétés elles-mêmes et sur la manière dont l’administration a conduit ses investigations. Un détail que peu de gens connaissent, tant l’attention se focalise souvent sur la vie privée du couple plutôt que sur l’architecture juridique de leurs activités.
Divorce médiatisé et exposition maximale
Comme si ce dossier fiscal ne suffisait pas, la sphère privée des deux influenceurs a, elle aussi, été secouée en 2025. Le 23 octobre, après huit ans de relation, un mariage célébré en 2018 et la naissance de deux enfants, Jessica Thivenin annonce publiquement leur séparation.
Sur Instagram, elle explique que Thibault a pris la décision de divorcer. Elle confie vivre cette rupture comme un véritable effondrement personnel. De nombreux fans découvrent alors un autre visage de la star, plus vulnérable, loin de l’image de jeune femme toujours souriante.
Le couple, habitué à vivre sous l’œil des caméras, ne doit pas seulement gérer cette rupture dans l’intimité. Leur séparation est intégrée à l’émission « C’est la famille », dont la saison 7 est programmée sur M6+ à partir du 28 novembre 2025 pour les abonnés. Autrement dit, les épisodes reviendront sur ces moments difficiles, mêlant une nouvelle fois vie privée, business et exposition médiatique.
Dans ce contexte, le feuilleton judiciaire prend une dimension supplémentaire. Car pendant que la séparation occupe les magazines et les stories, la bataille contre le fisc suit son cours, de façon beaucoup plus discrète, jusqu’aux portes de la Cour de cassation.
Une décision très attendue de la Cour de cassation
La haute juridiction n’était pas saisie pour rejuger les faits, mais pour vérifier le respect du droit lors de la décision rendue en 2023 par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Sous la présidence de M. Vigneau, la Cour de cassation a donc examiné les arguments des treize sociétés requérantes.
Celles-ci espéraient démontrer que la décision du premier président était illégale ou fondée sur une interprétation erronée des textes, et qu’elle devait en conséquence être annulée. En toile de fond, il s’agissait de remettre en cause la légitimité des investigations de la DNEF, voire de suspendre des mesures particulièrement lourdes pour les entreprises concernées.
Le 8 octobre 2025, la Cour rend enfin son arrêt. Après avoir analysé les moyens soulevés, les magistrats décident de rejeter intégralement les demandes des sociétés. Aucun des arguments présentés n’est jugé suffisant pour fragiliser la décision d’Aix-en-Provence.
Concrètement, cela signifie que les griefs formulés contre l’action de la DNEF sont écartés. Les procédures engagées par le fisc demeurent valables et les redressements fiscaux réclamés restent dus.
Pour les entreprises, y compris celles liées à Thibault Garcia et Jessica Thivenin, il n’y a donc pas de « joker » judiciaire à ce stade : la bataille est perdue devant la plus haute juridiction française.
Cette issue, sans surprise pour certains spécialistes, confirme une réalité parfois oubliée derrière les stories et les placements de produits : quand l’administration fiscale avance ses pions, même les stars d’Instagram doivent affronter une « fisc-réalité » bien plus rude que les scénarios de télé-réalité.