Un chien tombe dans un bassin sur un golf, une battue vire au drame dans le Val-d’Oise
À Maudétour-en-Vexin, une battue de sangliers organisée autour d’un golf a tourné au drame. Tout est parti d’un incident impliquant un chien de chasse tombé dans un bassin de rétention du parcours.
En quelques minutes, la tentative de sauvetage va prendre une tournure tragique, malgré l’arrivée rapide des pompiers et du Samu.
Une battue de sangliers qui devait protéger le golf
Ce mardi 2 décembre, en milieu d’après-midi, un groupe de chasseurs est appelé à intervenir aux abords du golf de Maudétour-en-Vexin. Depuis plusieurs années, des battues y sont régulièrement organisées pour éloigner les sangliers qui viennent retourner les greens et dégrader les fairways. Ce jour-là, l’objectif est le même : limiter les dégâts sur ce site de loisirs très exposé aux passages de grand gibier.
Les participants connaissent déjà les lieux. Ils ont l’habitude d’évoluer le long des limites du terrain, entre zones boisées, talus et installations techniques, dont ce fameux bassin de rétention. La mission, encadrée, se veut routinière. Pourtant, comme souvent en milieu naturel, un simple imprévu va tout bouleverser en quelques secondes.
Les chasseurs se positionnent, les chiens sont lâchés pour chercher les animaux dans les fourrés. Dans ce type de battue, chaque membre du groupe joue un rôle précis, entre rabatteurs, tireurs postés et conducteurs de chiens. Tout semble se dérouler normalement, jusqu’à ce que l’un des animaux s’approche trop près d’une zone particulièrement dangereuse du golf.
Le chien de chasse bascule dans le bassin du golf
Au fil de la battue, un des chiens quitte la trajectoire prévue et finit par se rapprocher d’un bassin de rétention aménagé sur le site. Ces ouvrages, implantés pour gérer les eaux pluviales, sont souvent entourés de talus abrupts ou de berges glissantes. L’animal, concentré sur la piste du gibier, ne perçoit pas immédiatement le danger.
En quelques instants, le chien perd l’équilibre et tombe dans l’eau. Il tente de remonter, mais les parois lisses et la présence d’un film plastique sur une partie de la surface rendent toute prise presque impossible. Coincé, il lutte pour garder la tête hors de l’eau et se met à aboyer de manière insistante.
Les cris de l’animal attirent aussitôt l’attention de son propriétaire et des autres chasseurs. La battue s’interrompt brutalement, les regards se tournent vers le bassin. Pour ce maître, qui suit ce chien depuis le début de la saison, il n’est pas question de rester spectateur. Le temps presse, et chaque seconde passée dans l’eau augmente la difficulté pour l’animal de se maintenir à flot.
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Ce moment-là, presque banal sur certains terrains où les chiens se blessent ou se perdent, va se transformer en scène de tension extrême. Sur le pourtour du bassin, les chasseurs évaluent la situation. Le quadragénaire, lui, n’hésite pas longtemps avant de se lancer.
Un chasseur de 41 ans se jette à l’eau pour sauver son chien
Le propriétaire du chien, un chasseur de 41 ans, décide de plonger dans le bassin. Son unique priorité est alors de rejoindre son compagnon à quatre pattes, en grande difficulté au milieu de l’eau. Il saute, rejoint l’animal et parvient à le saisir pour le maintenir à la surface.
Mais très vite, la situation se complique pour lui. Ses vêtements de chasse, alourdis par l’eau, et surtout sa cartouchière pleine se gorgent de liquide. En quelques secondes, l’ensemble devient extrêmement pesant et freine ses mouvements. Le chasseur ne bénéficie d’aucun appui solide pour se hisser hors du bassin.
Pendant qu’il tente de garder son chien hors de l’eau d’une main, il lutte pour rester lui-même à flot. Ses compagnons voient bien qu’il est en difficulté. L’un d’eux se rapproche du bord et essaie de lui tendre la main ou de l’attraper pour le ramener vers la rive. Mais ce qui pouvait ressembler à une simple opération de sauvetage s’avère bien plus risqué que prévu.
Le film plastique qui recouvre une partie de la surface du bassin complique tout. Il se dérobe, glisse sous les pieds, empêche d’avoir un véritable point d’ancrage. Même en se penchant au maximum, sans tomber lui-même, le collègue du chasseur peine à trouver une prise sur ce revêtement instable. À chaque tentative, l’homme dans l’eau s’enfonce un peu plus, ralenti par le poids de son équipement.
Dans cette confusion, la priorité reste de sortir d’abord le chien, qui continue de se débattre. L’animal parvient finalement à atteindre une zone où il peut être récupéré. Mais pour son maître, la situation devient critique.
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Un bassin difficile d’accès, un sauvetage presque impossible
À mesure que les secondes passent, le chasseur s’épuise. La force de ses bras diminue, ses efforts pour se maintenir à la surface deviennent de plus en plus précaires. Autour du bassin, ses compagnons réalisent qu’ils sont face à une situation qu’ils ne maîtrisent pas.
Le relief, la structure même du bassin et la présence du film plastique empêchent toute intervention simple. Impossible d’entrer à plusieurs dans l’eau sans risquer un deuxième accident. Les chasseurs comprennent qu’ils ne pourront pas le sortir seuls. L’un d’eux saisit alors son téléphone et compose le numéro d’urgence. L’appel aux secours est passé aux alentours de 16 heures.
Au bout du fil, les services d’urgence sont informés d’une noyade en cours dans un bassin de golf, avec un homme en grande difficulté. Sur place, les minutes semblent interminables pour le groupe, qui ne peut qu’attendre l’arrivée des professionnels. Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que, dans ce type de configuration, les bassins techniques peuvent être particulièrement piégeux, même pour de bons nageurs équipés de bottes et de vêtements lourds.
Lorsque les pompiers arrivent, la zone est immédiatement sécurisée. Quinze soldats du feu sont mobilisés, accompagnés d’une équipe de sauvetage aquatique spécialement formée à ce genre d’intervention. Leur mission est claire : localiser l’homme et tenter de le ramener au plus vite vers la rive pour le prendre en charge.
Les conditions restent pourtant complexes. Le bassin n’est pas un simple plan d’eau décoratif, mais un ouvrage profond, aux abords peu accessibles. Les sauveteurs doivent progresser avec prudence, tout en agissant dans l’urgence.
L’intervention des secours et l’issue tragique du drame
Les plongeurs de l’équipe spécialisée sondent finalement le bassin. Au bout de leurs recherches, ils parviennent à retrouver le corps du chasseur, immergé à environ quatre mètres de profondeur. L’homme est sorti de l’eau et pris en charge en urgence sur la berge.
Sur place, les sauveteurs enchaînent les gestes de réanimation, rejoints par une équipe médicale du Samu. Pendant de longues minutes, tout est tenté pour le ramener à la vie. Les chasseurs présents assistent, impuissants, à ces manœuvres. Ce qui devait être une battue encadrée se transforme sous leurs yeux en scène dramatique, au cœur d’un golf habituellement associé au calme et à la détente.
Malgré tous les efforts, le médecin finit par constater ce que tous redoutaient. Le décès du quadragénaire est prononcé sur place. Ce drame de la chasse, survenu dans un contexte pourtant familier pour le groupe, rappelle à quel point une décision prise en quelques secondes, même pour sauver un animal, peut avoir des conséquences irréversibles.
Le chien, lui, a pu être récupéré à temps. L’animal est sorti indemne de ce bassin qui manque de peu de devenir son tombeau. Sauvé par le courage de son maître, il reste le seul rescapé de cet accident, survenu alors que la battue ne visait qu’à protéger le golf de Maudétour-en-Vexin des dégâts causés par les sangliers.