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Des millions volés sous les radars : l’escroquerie d’un cadre en Roumanie envers son entreprise

Publié par Killian Ravon le 19 Août 2024 à 13:02

Un détournement d’argent aussi discret qu’efficace, voilà ce qu’a vécu une entreprise française de conseil informatique basée dans les Yvelines. Pendant cinq ans, un ancien directeur de la filiale roumaine a mené une escroquerie de grande envergure. Siphonnant plus de 25 millions d’euros sans éveiller le moindre soupçon. Une affaire qui secoue le monde des affaires et soulève des questions sur la vigilance des entreprises face aux fraudes internes.

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Un vol orchestré en toute discrétion

L’histoire parait incroyable et pourtant, elle est bien réelle. Une entreprise française, de taille respectable et opérant à l’international, a été la cible d’un détournement de fonds d’une ampleur insoupçonnée. L’instigateur ? Un de ses propres cadres, installé en Roumanie, qui a su manipuler les systèmes comptables de la société pour empocher des millions.

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Tout commence avec une plainte déposée en avril dernier par le directeur général de la société. En examinant les comptes de la filiale roumaine, il remarque une anomalie : des millions d’euros manquent à l’appel. Rapidement, l’enquête révèle que cet argent a été utilisé pour payer des factures pour le moins suspectes. Ces factures, adressées à des sous-traitants en Roumanie, n’étaient en réalité qu’un écran de fumée. Derrière ces sociétés se cachaient des proches du directeur de la filiale roumaine, des complices discrets qui ont aidé à masquer le détournement.

Cette affaire révèle non seulement une faille majeure dans les mécanismes de contrôle de l’entreprise. Mais aussi l’audace avec laquelle des individus peuvent exploiter leur position pour s’enrichir de manière illégitime. Le montant volé, à plus de 25 millions d’euros, n’est pas anodin et témoigne de l’ampleur de la fraude. Comment une telle somme a-t-elle pu échapper à la vigilance des responsables financiers pendant cinq ans ? La question reste ouverte, mais il est évident que l’ancien directeur savait exactement où et comment frapper sans être démasqué.

Des complicités bien rodées pour l’escroquerie

Les escroqueries de ce type ne peuvent se réaliser sans un réseau de complicités. Dans cette affaire, le directeur roumain n’était pas seul. En effet, les dirigeants des sous-traitants bénéficiaires de ces fausses factures étaient tous liés, de près ou de loin, au principal suspect. Des amitiés de longue date, des relations professionnelles établies. Tout un maillage qui a permis de maintenir l’illusion pendant cinq longues années.

Ces complicités ne se limitaient pas à la Roumanie. L’enquête a démontré que les fonds détournés transitaient par plusieurs comptes bancaires à l’étranger avant d’atterrir au Maroc. Pays où le directeur roumain a finalement pris sa retraite. Cette complexité dans le transfert des fonds, combinée à l’utilisation de fausses factures, a permis de brouiller les pistes et de retarder la découverte de la fraude.

Pour ajouter à la complexité de l’affaire, les enquêteurs ont découvert que certains employés de la société en France étaient également impliqués, ou du moins au courant de ce qui se passait. Des soupçons pèsent sur une ancienne analyste financière de l’entreprise, placée en garde à vue à deux reprises. Cette dernière est suspectée d’avoir validé les factures fictives et de les avoir intégrées dans les comptes de la société sans éveiller les soupçons. Ses liens avec le directeur roumain, bien que nié, semblent évidents aux yeux des enquêteurs.

L’enquête continue, la justice suit son cours

Pour l’instant, l’enquête est toujours en cours, mais les éléments recueillis semblent accablants. Une ancienne employée, analyste financière au sein de l’entreprise, a déjà été placée en garde à vue à deux reprises. Elle est soupçonnée d’avoir validé les fausses factures et d’avoir contribué à leur mise en place. Elle nie fermement son implication, mais les investigations révèlent des irrégularités troublantes. En effet, un expert-comptable a mis en lumière que les prestations facturées étaient largement au-dessus des prix du marché, un signe évident de malversation.

La justice française, en collaboration avec les autorités roumaines et marocaines, poursuit ses investigations pour remonter la trace des fonds détournés. Et identifier tous les complices impliqués dans cette affaire tentaculaire. Si l’ancien directeur pensait pouvoir couler des jours paisibles au Maroc, loin des regards. Il pourrait bien être rattrapé par la justice. Les poursuites pour « abus de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux » pourraient entrainer de lourdes peines pour les principaux responsables.

Cette affaire démontre à quel point la confiance accordée aux cadres dirigeants doit être contrebalancée par des mécanismes de contrôle internes solides et réguliers. Même les employés de haut rang ne sont pas à l’abri de la tentation du gain facile. Et les entreprises doivent être préparées à détecter et à prévenir ce genre de malversation. Le dénouement de cette histoire reste à venir. Mais elle laisse déjà un gout amer et soulève des interrogations sur les pratiques de contrôle au sein des grandes entreprises. Une affaire à suivre de près.