Bénéficiaire d’une allocation pour « handicap sévère » elle est filmée en train de participer à une course
Les fraudeurs se targuent de leur ingéniosité jusqu’à se faire attraper et se voir sommés de rembourser des sommes astronomiques…
Allocations attribuées à tort : quels recours pour les administrations ?
Les fraudeurs pris au piège. Les contrôles s’intensifient en cette période où l’économie fait défaut. En France, Nicolas Grivel, directeur de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), affirme que la détection des fraudes a progressé de 20 % entre 2023 et 2024. Une attention accrue qui fait frémir les profiteurs, qui redoublent d’efforts pour ne pas se faire attraper.
Si le chiffre croît, les escroqueries n’ont pas augmenté pour autant. « La Cnaf a amélioré ses capacités de contrôle », précise le directeur. Ainsi, les usagers qui sont longtemps passés entre les mailles du filet se retrouvent désormais épinglés par l’administration et se voient sommés de rembourser les sommes perçues à tort.
« La fraude traditionnelle est individuelle avec un allocataire qui occulte certaines informations pour obtenir une prestation plus élevée, qui ne déclare pas la totalité de ses ressources ou encore qui ne mentionne pas qu’il est en couple », détaille encore Nicolas Grivel.
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L’histoire de Sara Morris fait le tour du monde
Loin d’être inhérentes à la France, les magouilles du genre existent dans tous les pays disposant d’un système d’allocations. Outre-Manche, l’histoire d’une quinquagénaire est reprise à tour de bras dans les articles de presse et donne lieu à des débats animés mêlant santé et sujets de société. Diagnostiquée d’une sclérose en plaque en 2005, la britannique Sara Morris se déclare auprès des autorités compétentes.
Pour cause, sa maladie engendre des troubles moteurs, sensitifs, de l’équilibre et même visuels. Autant de paramètres qui impactent grandement son quotidien et nécessitent un coup de pouce financier. Soit, la jeune femme se voit accorder une somme qu’elle perçoit chaque mois. À retenir pour la suite : la maladie progresse différemment en fonction de l’individu.
À l’occasion d’une visite médicale survenue en 2020, Sara Morris note une évolution des symptômes. Elle affirme être incapable de se mettre debout pour cuisiner ou même de sortir seule de la salle de bain. Suite à quoi les médecins déclarent ses nouveaux symptômes, ce qui entraîne le déblocage d’une allocation pour « handicap sévère ». Plus élevée que celle qu’elle percevait jusqu’ici, elle représente la somme de 2 292 livres sterling, soit environ 2 723 euros.
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Huit mois de prison et 20 500 livres à rembourser
Or, le quotidien de Sara Morris est bien loin de celui qu’elle décrit. Membre d’une association de course à pied, la britannique de 50 ans participe régulièrement à des courses de cinq et dix kilomètres. Comment l’information est-elle parvenue aux autorités ? Via sa page Facebook sur laquelle Sara expose fièrement ses courses, photos à l’appui.
Entre mai 2019 et décembre 2022, elle aurait partagé pas moins de 73 photos d’elle en train de courir.
Une surveillance a été mise en place en 2023 et Sara Morris a été filmée en pleine course par les enquêteurs. Informée de l’ouverture d’une information judiciaire, la quinquagénaire est convoquée au tribunal dans les semaines qui suivent. En 2024, elle est condamnée à huit mois de prison pour déclaration frauduleuse.
Face à la Cour, elle explique qu’au moment de remplir le formulaire (en 2020) elle était en proie à une forte fatigue, due à une poussée de sa sclérose en plaques. Son état s’est amélioré depuis. Selon elle, la course à pied y contribue fortement et lui permet notamment de mieux gérer sa maladie. Convoquée la semaine dernière, Sara Morris a été informée des sommes à reverser aux autorités. On apprend ainsi que, sur les 60 000 livres (71 000 euros) qu’elle a perçues, elle a obtenu environ 20 500 livres à tort. Elle devra s’acquitter du versement de cette somme dans les 28 jours.
- 28/10/2025 à 08:08L'excuse "c'était moins bien avant " ne tient pas la route.Dans la mesure où sa situation ce serait améliorée grâce à la course, elle aurait dû le déclarer.On sait dire quand ça va moins bien on doit dire lorsque ça va mieux.Quant au remboursement, l'état devrait demander la totalité des allocations versées, car à quel moment il y a triche ? Menteur un jour menteur toujours et personnellement, je n'ai aucune empathie pour les tricheurs
- 22/10/2025 à 07:22On dirait une photo truqué, qu'elle vole en l'air quand elle court!🤔🤨.
- 21/10/2025 à 16:53Je ne comprends pas la photo, pourquoi dans le fond de l'image on peut voir que les athlètes vont dans le sens contraire, est ce qu'elle à courru la course à l'envers et si oui pourquoi ?
4 commentaires