Découverte : la plus vieille sépulture ornée de fleurs date de 12 000 ans !
Un groupe d’archéologues a découvert une sépulture vieille de 12 000 ans dans une caverne au nord du Mont Carmel (Israël), qui comporte une particularité rare : les deux morts ont été entourés de fleurs (conservées dans de la boue molle qui les a fossilisées).
Les deux individus, un homme adulte et un adolescent dont le sexe n’a pas encore été déterminé, semblaient faire parti du peuple primitif des Natoufiens, première civilisation à être passé du nomadisme à la sédentarisation et à avoir ritualisé l’enterrement de ses morts. Elle évoluait il y a 15 à 11 000 ans, dans une localité qui regroupe aujourd’hui Israël, la Cisjordanie, le Liban et la Syrie. Deux espèces de fleurs ont été utilisées, de la sauge et de la menthe, à la fois pour leur senteur et leur aspect. « Il y a des centaines de fleurs sur le Mont Carmel en été, mais seulement un petit nombre produit de fortes senteurs. Il est impossible que les Natoufiens n’ai pas reconnu leur odeur en les choisissant pour orner la tombe » commente Nadel, le directeur de l’étude.
Cette découverte démontre que les Natoufiens étaient parmi les premiers à utiliser les fleurs en hommage à leurs morts, après les Néandertals dont on pense qu’ils pouvaient utiliser cette pratique après que du pollen ait été retrouvé sur une de leur sépulture datant de 70 000 ans. Le fait est qu’il y a un trou de presque 50 000 ans durant lequel on ne sait pas si des fleurs étaient utilisées lors des enterrements. Cela tient au fait que « trouver de telles fleurs est très difficile » rappelle Nadel. « Demander un tel état de conservation, c’est demander beaucoup » ajoute-t-il. Il est donc grandement possible qu’ils en utilisaient effectivement, mais qu’elles se sont décomposées sans qu’on arrive à en trouver trace.
En quoi cette histoire de fleurs est-elle importante ?
Cela montre que l’enterrement de ces deux personnes a été effectué avec beaucoup de soin. Un trou a d’abord été creusé, plus un plaquage de boue a été déposé sur les côtés, et le haut de la tombe a été couvert de fleurs avant que les corps ne soient placés à l’intérieur. Mais ce n’est pas tout. Selon Nadel, « ils n’ont pas juste enfoui les corps avant de s’en aller. On peut imaginer que cet enterrement a donné lieu à une cérémonie très colorée, qui a peut-être comporté danses, chants et nourriture. Ils ont pu tuer quelques animaux et faire un festin autour des tombes, en y jetant os et victuailles« . Cela démontre les premiers sentiments individuels et collectifs entre personnes de la même tribu, avec la souffrance de l’absence et donc la nécessité de rendre hommage aux morts par des fleurs et de ritualiser leur décès pour se rassurer sur la finitude de tout homme. En un mot, c’est à partir de ce moment là que nous avons vraiment commencé à développer des caractéristiques émotionnelles spécifiquement humaines…
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source : National Georaphic