Que veut dire et d’où vient l’expression « retourner sa veste »
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Aaaah la langue française ! Entre les mots et les expressions, nous avons bien du travail ! Certaines expressions, justement, nous échappent.
On les utilise, sans les comprendre vraiment et on a bien du mal à les écrire. Et pourtant, elles sont des trésors de notre Histoire et font partie intégrante de notre patrimoine.
Aujourd’hui, voyons ensemble l’une d’entre elles : retourner sa veste. Si son sens semble limpide, savez-vous d’où vient cette expression ? Vous risquez d’être bien surpris !
Retourner sa veste : une signification et des origines.
Ah ça, des gens qui retournent leur veste, on en connaît tous. Et si sa signification est claire, ce qui l’est moins, ce sont ses origines. Nous en avons retrouvé deux. Et les deux sont viables.
Retourner sa veste : quand on tournait sa casaque
La première origine que l’on donne à cette expression viendrait tout droit de Charles-Emmanuel de Piémont. Ce Prince de Piémont était également Duc de Savoie.
Nous sommes alors au XVIème siècle. Et ce jeune homme a un trait particulier. Très ambitieux (voire, disons-le, arriviste) il était déterminé à devenir Roi. Sauf que pour cela, il devait s’allier avec deux grands royaumes. La France et l’Espagne.
Sauf que ce cher Charles-Emmanuel portait une casaque, c’est à dire un justaucorps à larges manches. Et cette même casaque avait une particularité : elle était réversible. Tant et si bien que lorsqu’il devait parler à ses interlocuteurs, il portait sa casaque du côté rouge pour un interlocuteur espagnol et la retournait pour laisser place au blanc lorsqu’il parlait à un français, suivant ainsi les codes vestimentaires de chacun d’entre eux.
On dit alors qu’il « tournait casaque » en fonction de ses intérêts, quitte à être en opposition totale avec ses propos.
Retourner sa veste pendant les guerres de la Réforme
On peut également attribuer à cette expression une autre origine. Celle-ci remontrerait aux guerres de la Réforme qui opposaient alors catholiques et protestants. Ces deux groupes portaient également des casaques, chacune d’une couleur différente. Réversibles, elles-aussi.
Et là encore, si un protestant souhaitait s’approcher du camp adverse, il lui suffisait de retourner sa casaque afin d’éviter de se présenter comme un ennemi.
Et voilà comment l’expression « retourner sa veste » viendrait directement de ces histoires de casaques. Et, si le vêtement s’est allégé, il n’en reste pas moins que le sens reste exactement le même : retourner sa veste, c’est renoncer à ses convictions, à son identité, par opportunisme. Ou lâcheté. On l’utilise principalement dans le domaine politique pour parler des personnes qui préfèrent changer de parti, quitte à tout trahir, plutôt que de quitter leur fonction.
