« Où va le monde ? » : des élèves privés de cour de récréation car jugés trop bruyants
Privés de cour de récréation, les élèves de l’établissement Montessori Les Rayons de soleil se voient relégués dans une cour pensée pour une dizaine d’enfants.
Une étonnante décision de justice
Une rentrée sur fond de conflit. Comme tous les élèves de l’Hexagone, les bambins de l’établissement Montessori Les Rayons de soleil, situé à Maisons-Laffitte (Yvelines), ont repris le chemin de l’école. Contents de retrouver camarades et professeurs, ils sont toutefois confrontés à un changement de taille : l’absence de vraie cour de récréation. Une particularité qui n’appartient pas à l’éducation Montessori, mais qui est la triste conséquence d’une décision de justice prononcée le 15 mai 2025.
Pour en comprendre les raisons, il faut remonter quelques années en arrière, quand le télétravail s’est franchement démocratisé au sein des entreprises. Friands du concept, les salariés qui le peuvent ne rechignent pas à s’accorder une journée de travail à la maison, loin de la frénésie des bureaux et des querelles entre collègues. Seulement, un problème se pose pour les voisins de l’école Montessori Les Rayons de soleil : les nuisances sonores.
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Un détail dont n’avaient jusqu’ici connaissance que les retraités, qui ne manquaient d’ailleurs jamais une occasion de s’en plaindre auprès du directeur d’établissement. Désormais, c’est avec le soutien des télétravailleurs qu’ils réclament des journées calmes, propices à la détente, ou au travail acharné. Les nombreuses discussions n’ayant abouti à aucun compromis, les riverains mécontents ont donc pris le chemin du tribunal, bien décidés à obtenir gain de cause.
« Si la moitié des élèves partent, on sera obligé d’arrêter »
Contre toute attente, c’est en leur faveur que statue le tribunal judiciaire de Versailles, qui a rendu son verdict le 15 mai dernier. Condamnée, l’école se voit contrainte d’empêcher sa centaine d’élèves d’accéder à la grande cour de 500 m². Depuis, ils sont relégués dans une cour plus petite, pouvant à peine accueillir « plus de 25 enfants, relativement entassés », déplore le directeur, Tristan Micol.
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« La portée de la condamnation est excessive et met en péril la survie de l’école. Des parents envisagent de se désinscrire, et je les comprends. Et si la moitié des élèves partent, on sera obligé d’arrêter. Tous les élèves devront trouver une autre solution pour leur scolarité », confie-t-il.
Alertée sur l’urgence de la situation, la mairie de Maisons-Laffitte envisage plusieurs solutions pour le bien-être des enfants. Ainsi, elle propose de mettre à disposition différents lieux de à proximité de l’établissement afin que les écoliers puissent s’y défouler, ou s’y détendre, le temps des récréations. Parmi eux, les jardins de la maison de la petite enfance ou l’aire de jeux de la salle Malesherbes, récemment rénovée.