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Il achète un vase pour 5 € dans une boutique solidaire… un minuscule détail le propulse vers une estimation à six chiffres

Publié par Killian Ravon le 21 Déc 2025 à 17:31

En décembre 2025, une simple trouvaille de seconde main a rappelé pourquoi certains chineurs inspectent tout, même ce qui paraît “banal”.

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Vase en céramique Overbeck décor floral rouge et bleu, photographié sur fond noir, en lumière rasante.
Un simple vase chiné peut cacher une signature qui change tout, quand on prend le temps de le retourner.
Crédit : ragoauctions (Instagram)

Dans une émission d’expertise, un jeune homme vient faire estimer un vase acheté au prix d’un café… sans imaginer que la réponse allait le laisser sans voix.

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Intérieur d’une boutique de seconde main avec portants de vêtements, ambiance “chiner” et allées lumineuses.
Dans ce type d’allées, une pièce “banale” peut parfois cacher une vraie histoire.
Crédit : SpiritedMichelle / CC BY 4.0 (Wikimedia Commons)
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Un vase “joli”, rien de plus… du moins en apparence

C’est le genre d’objet que beaucoup auraient laissé sur une étagère. Un vase en terre cuite, plutôt vintage, au charme discret, sans dorure tape-à-l’œil ni signature évidente qui saute aux yeux. Le jeune homme, lui, a eu un réflexe simple : il l’a trouvé beau. Et il a eu l’intuition que la pièce respirait une certaine qualité artisanale.

Son achat, lui, n’a rien d’extravagant. Quelques euros, dans une enseigne de seconde main américaine, l’équivalent local d’Emmaüs. Une dépense qui ressemble plus à un test qu’à un pari : on se fait plaisir, on repart avec un objet déco, et au pire… on l’oublie dans un coin du salon.

Sauf que cette fois, l’histoire ne s’arrête pas là. Le vase finit dans les mains d’un expert, sous les projecteurs d’une émission où les objets ordinaires ont parfois des trajectoires extraordinaires. Et c’est précisément ce contraste qui rend l’épisode fascinant : personne ne vient avec l’idée d’être riche, mais certains repartent avec un choc.

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Façade d’un magasin Goodwill avec parking au premier plan, typique des achats solidaires aux États-Unis.
L’équivalent américain d’Emmaüs, où certains font des trouvailles inattendues.
Crédit : Hkeely / CC BY 4.0 (Wikimedia Commons)

L’instant où tout bascule, sous l’œil de l’expert

Le décor est celui d’Antiques Roadshow, un format itinérant bien connu au Royaume-Uni et dans ses déclinaisons, où des spécialistes estiment des objets apportés par des particuliers. L’esprit est proche de ce que les Français associent à une expertise façon “objets du quotidien”, mais avec une mécanique redoutable : une table, un bijou, un tableau… et parfois, une pièce en apparence anodine.

Le vase arrive donc sur la table. L’expert, David Rago, ne se contente pas de le regarder de loin. Il le tourne, observe la matière, la forme, les reliefs, la façon dont la pièce a été travaillée. C’est là que tout se joue : ce détail que presque tout le monde néglige, ce moment où l’on cesse de “voir un objet” pour commencer à lire sa fabrication.

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Le propriétaire explique simplement sa démarche, sans grand discours. Il a aimé l’objet, il l’a trouvé bien fait, et il a voulu savoir s’il y avait quelque chose à comprendre derrière son allure. Mais saviez-vous que, dans ces émissions, ce sont souvent les objets achetés “pour décorer” qui créent les plus grands écarts entre le prix payé et la valeur réelle ?

Puis vient l’annonce. L’expert avance une estimation située entre 50 000 et 100 000 dollars. Le jeune homme accuse le coup. Le genre de réaction qu’on ne joue pas : le souffle se coupe, le cerveau cherche la faille, et les mots sortent comme ils peuvent. Sur le plateau, il avoue sentir son cœur s’emballer.

Ce qui frappe, ce n’est pas seulement la somme. C’est la vitesse à laquelle un objet passe du statut de “jolie trouvaille” à celui d’objet de collection potentiel.

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Vase en céramique décoré, photographié en musée, exemple de pièce recherchée en collection et en salles de vente.
Une céramique “de caractère” se reconnaît souvent à sa finition… et à ses marques discrètes.
Crédit : Sailko / CC BY 3.0 (Wikimedia Commons)

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Une publication partagée par Rago Auctions (@ragoauctions)

Pourquoi certaines céramiques deviennent soudain “intouchables”

Si l’estimation grimpe aussi haut, ce n’est pas parce que le vase est ancien “en général”. C’est parce que, dans l’univers de la céramique, l’histoire compte autant que l’esthétique. Une pièce peut être belle et rester abordable, ou être belle, rare, documentée, et devenir un petit graal pour collectionneurs.

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Dans ce cas précis, l’expert explique que l’objet appartient à une production très recherchée, issue d’un atelier américain rural actif dans la première moitié du XXe siècle. Ce qui fait la différence ? Une combinaison que les marchés adorent : une fabrication limitée, une identité artistique forte, et une reconnaissance aujourd’hui validée par des institutions.

Les designs, notamment, parlent immédiatement aux amateurs : des influences Art Déco et Art Nouveau, des motifs stylisés, un sens de la géométrie et du décor qui n’a rien d’industriel. On est dans une logique de pièces “signées” au sens large : pas forcément un nom énorme gravé en façade, mais une patte reconnaissable, une cohérence de production, une authenticité qui se prouve.

Et quand l’expert précise que ces œuvres ont remporté des prix et figurent désormais dans des musées, la mécanique devient limpide. Dans le marché des enchères, la présence d’un artiste ou d’un atelier en musée agit comme un amplificateur de confiance. Cela ne rend pas tout automatiquement cher, mais cela rend les pièces rares… encore plus désirables.

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Allée d’un magasin associatif avec bacs et étagères, atmosphère de “chiner” et de fouille méthodique.
Ce n’est pas la chance qui manque… c’est souvent le temps de regarder vraiment.
Crédit : Mx. Granger / CC0 (Wikimedia Commons)

Le réflexe que les chineurs oublient trop souvent

Cette histoire a un effet immédiat sur tous ceux qui chinent en brocante, en vide-greniers ou en ressourcerie : elle donne envie d’y croire. Mais elle rappelle surtout une chose : la chance sourit rarement à celui qui survole.

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Le premier vrai réflexe n’est pas de chercher “un trésor”, mais d’apprendre à repérer ce qui distingue une fabrication banale d’une fabrication sérieuse. Le poids, l’équilibre, la régularité, la finition, la qualité de la cuisson… sur un vase, cela se ressent presque autant que cela se voit. Et quand un objet vous semble “mieux fait que les autres”, ce détail mérite d’être creusé.

Ensuite, il y a l’habitude qui change tout : retourner l’objet. Pas pour traquer une marque comme un détective obsessionnel, mais parce que l’histoire d’une pièce se cache souvent dessous. Certains indices sont évidents, d’autres minuscules. Une gravure, une empreinte, une suite de lettres, parfois à peine visibles. Ce détail que peu de gens connaissent : dans beaucoup d’ateliers, la marque n’a jamais été pensée pour être vue en vitrine, mais pour authentifier l’objet dans la durée.

La méthode reste importante

Enfin, il y a la méthode. Chiner ne veut pas dire improviser. Les collectionneurs le savent : un minimum de recherches sur les signatures, les styles et les grandes périodes aide autant à reconnaître un bon achat qu’à éviter les arnaques. Et aujourd’hui, les applications, les catalogues et les guides spécialisés permettent de comparer rapidement un motif, une forme ou un style avant même de passer à la caisse.

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Mais attention : connaître le marché ne veut pas dire tout monétiser. Même si votre trouvaille ne vaut pas 100 000 €, elle peut avoir une valeur d’usage, une beauté, une histoire. Et parfois, c’est justement ce regard-là qui vous pousse à acheter l’objet que les autres laissent… celui qui réserve une surprise.

Vitrine de magasin de seconde main remplie d’objets hétéroclites, parfaite illustration d’une chasse au détail.
Les étagères les plus chargées sont parfois celles où l’œil s’entraîne le mieux.
Crédit : Someone Not Awful / CC BY-SA (Wikimedia Commons)

Le détail décisif… que presque personne ne regarde

L’explication finale tient à un point très concret, celui que David Rago vérifie en premier quand un vase lui paraît “différent”. Selon lui, la pièce est un modèle authentique d’une production créée entre 1911 et 1955 par quatre sœurs potières américaines, Margaret, Hannah, Elizabeth et Mary Frances, aujourd’hui extrêmement recherchées des collectionneurs.

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Et si l’estimation atteint un tel niveau, ce n’est pas seulement grâce au style ou à la période. C’est parce que la pièce porte la marque d’atelier qui confirme son origine : les initiales « OBK », parfois accompagnées d’autres lettres permettant d’identifier les artistes. C’est ce marquage discret, généralement placé sous l’objet, qui a fait basculer ce vase acheté 5 € dans une fourchette de 50 000 à 100 000 $.