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« Je suis un monstre, je ne mérite pas de vivre » : Abigaïl nous parle sans complexe du trouble de la personnalité borderline (vidéo)

Publié par Lou Tabarin le 07 Août 2022 à 20:04
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Il y a quelques mois, nous partions à la rencontre de Sophie, une maman de 27 ans atteinte du trouble de la personnalité borderline. Aujourd’hui, c’est une autre jeune femme qui nous dévoile son combat au quotidien avec ce trouble. Diagnostiquée à la suite d’une hospitalisation en psychiatrie et militante très active sur Instagram, Abigaïl défie les tabous de la maladie mentale. Découvrez son interview exclusive pour le Tribunal du Net ci-dessous :


Mutilation, boulimie… un trouble difficile à vivre au quotidien

C’est souriante et joviale qu’Abigaïl arrive dans nos studios. Pourtant, elle revient de loin. Elle souffre de ce que l’on appelle le trouble de la personnalité borderline. Encore peu connu, il se manifeste par une instabilité émotionnelle. « Ça va passer par des états d’idéalisation totale de ma personnalité […] à l’extrême opposé, qui va être ‘je suis un monstre, je ne mérite pas de vivre‘ » , explique la jeune femme de 25 ans, qui évoque également une véritable peur de l’abandon.

Lorsqu’une personne atteinte du trouble borderline est au plus mal, elle peut sombrer et s’infliger des actes d’autodestruction. Abigaïl en parle sans tabou et revient sur ces moments difficiles. « Quand je vais être dans des phases d’épuisement émotionnel, je vais avoir tendance à avoir des comportements autodestructeurs. Ça peut passer par de l’automutilation ou des crises de boulimie » , confie-t-elle.

Un diagnostic compliqué, puis le soulagement

En novembre 2020, Abigaïl, au plus mal, est hospitalisée en psychiatrie. Une expérience dont elle garde un mauvais souvenir. « J’ai connu une première hospitalisation qui s’est vraiment très mal passée, parce que ça a créé des traumas chez moi par la suite » . Elle dénonce le manque de personnel et de matériel, et pense qu’il faut « donner les moyens aux hôpitaux de pouvoir faire réellement ce travail thérapeutique […] d’accompagner et de sécuriser les personnes qui viennent en hospitalisation » .

 

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LA VIDEO DU JOUR A NE PAS MANQUER

Une publication partagée par Borderline militante santé mentale 🦋 (@voyageuse_au_naturel)


Malgré cela, la jeune femme relativise. En effet, c’est suite à cette hospitalisation qu’elle a été diagnostiquée du trouble de la personnalité borderline : « la première fois qu’on m’a dit que j’étais borderline, je n’ai pas compris de quoi il s’agissait » . Une fois renseignée, Abigaïl peut enfin souffler et passer à l’étape de la guérison : « ça a été un soulagement de pouvoir mettre un mot sur ce que je vivais depuis tant d’années. Ça m’a permis de trouver des solutions par la suite » .

Aujourd’hui, Abigaïl n’a « plus peur de [sa] part d’ombre » . Pour être soignée, la jeune femme a entamé une thérapie de groupe. « Ça m’a énormément aidé » , avoue la jeune femme, qui est aussi sous traitement médicamenteux pour stabiliser ses émotions.

Une « voyageuse au naturel » malgré les troubles mentaux 

Abigaïl se définit comme une « voyageuse au naturel » son compte Instagram. Tous les jours, elle partage à ses 11.000 abonnés son quotidien en tant que personne atteinte du trouble de la personnalité borderline. De plus, la jeune femme milite activement pour la visibilité de la santé mentale. « Il faut qu’on arrive à casser cette image de ‘l’hôpital psychiatrique, c’est pour les fous’  » , nous dit-elle.

Comme Debbraah, toujours en chemin pour faire Paris-Alger à pied, Abigaïl est ce qu’elle appelle une « baroudeuse dans l’âme » . Après ses hospitalisations, la jeune femme a parcouru l’Europe en auto-stop. 2000 kilomètres effectués en solitaire, dont elle ne regrette aucune seconde. « La démarche de ce voyage […] c’était de me réaffirmer en tant que moi-même » , explique-t-elle en poursuivant « je me suis éclatée, c’était trop bien, et mon trouble n’a absolument pas été un frein » grâce à son traitement et à la l’adrénaline de cette aventure.

 

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Une leçon de vie et un beau message d’espoir pour toutes les personnes atteintes de pathologies mentales. Abigaïl se dit d’ailleurs reconnaissante de savoir que son témoignage est utile. « Les messages qui me touchent le plus, c’est quand on me dit ‘j’ai vu tes vidéos, et j’étais réticente à aller consulter mais j’ai vu ton parcours et j’ai décidé de prendre rendez-vous avec un professionnel de la santé mentale pour poser un diagnostic’ » , souligne-t-elle humblement.

« Ne restez pas seuls face à des pensées sombres. Il y a des solutions qui existent, il y a des professionnels qui sont formés pour ça » , conclut la jeune femme.

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