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Cette étrange mousse blanche qui envahit vos plantes cache un invité discret

Publié par Killian Ravon le 08 Déc 2025 à 15:08

De petites plaques de mousse blanche se forment sur les tiges et les feuilles de vos plantes dès la belle saison ? L’aspect rappelle une salive un peu épaisse et a de quoi surprendre n’importe quel jardinier.

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Mousse blanche de cicadelle accrochée à la tige d’une plante verte dans un jardin, en gros plan sur fond de feuillage flou.
Gros plan sur le “crachat de coucou”, cette mousse blanche qui intrigue tant les jardiniers au retour des beaux jours.

Derrière ce phénomène baptisé « crachat de coucou », se cache en réalité la présence d’un minuscule insecte bien particulier… et une organisation redoutablement efficace, plus curieuse que vraiment inquiétante.

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Gros plan sur un amas de mousse blanche de cicadelle accroché à une tige verte velue au milieu d’un feuillage dense.
« Un amas de “crachat de coucou” bien visible sur une tige tendre, signe évident de la présence de cicadelles. »
Crédit : Hectonichus / Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0)
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Une écume mystérieuse qui apparaît au cœur du printemps

À partir du milieu du printemps, de nombreux jardiniers remarquent soudain une mousse blanche accrochée aux tiges tendres ou au revers des feuilles. Elle ressemble à une petite boule de savon, parfois posée à la base d’un bourgeon ou au niveau d’un nœud de la plante. Au premier regard, on pense à un crachat, à un reste de produit ménager ou à une trace laissée par un animal.

Pourtant, aucun voisin malpoli ni escargot baveux n’est responsable de ces amas mousseux. Cette écume est produite par un insecte suceur de sève appartenant à la même grande famille que la cigale, les hémiptères. À l’âge adulte, il ressemble d’ailleurs un peu à cette dernière, avec de petites ailes en toit et un corps discret, souvent brun ou verdâtre, parfaitement camouflé sur les plantes.

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C’est au stade immature que l’histoire devient vraiment surprenante. Car la cicadelle écumeuse n’élève pas ses jeunes au grand air : elle les enveloppe dans une véritable bulle protectrice, fabriquée à partir de sève digérée et d’air pulsé. D’où cet aspect de mousse de bain collée sur les tiges.

Petite boule d’écume blanche de cicadelle formée autour d’une tige fine parmi des bourgeons rouges en arrière-plan flou.
« Cette mousse compacte protège la larve de la chaleur, du dessèchement et des prédateurs du jardin. »
Crédit : Sanjay Acharya / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0)

Que cache vraiment cette mousse blanche au jardin ?

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La fameuse écume, surnommée crachat de coucou, n’est pas un simple résidu collant. Elle contient les larves encore fragiles de la cicadelle, qui se nourrissent en permanence de la sève de la plante hôte. Pour produire cette mousse, les jeunes insectes rejettent un liquide issu de la sève, puis y injectent de l’air en fines bulles. Le résultat ressemble à une salive mousseuse bien compacte, qui adhère parfaitement aux tissus végétaux.

Vu de près, chaque bulle agit comme une petite paroi isolante. L’ensemble forme un manteau humide et épais, capable de retenir l’eau, d’amortir la chaleur et de limiter les variations de température. C’est une véritable mini-serre individuelle, dans laquelle la larve se tient bien à l’abri, tête en bas, à l’intérieur de la mousse.

Ce détail que peu de gens connaissent, c’est que l’adulte, lui, ne produit plus d’écume. Plus mobile, plus coriace, il se contente de bondir d’une plante à l’autre pour se nourrir, sans laisser cette trace spectaculaire. C’est donc vraiment la présence des larves qui trahit l’installation de la colonie sur vos plantes du jardin.

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À quoi sert ce fameux « crachat de coucou » ?

Le rôle de cette mousse protectrice est multiple. D’abord, elle évite le dessèchement des jeunes cicadelles. En restant constamment enveloppées dans un milieu humide, les larves ne risquent pas de se déshydrater sous le soleil du printemps ou de l’été. La couche d’écume joue également un rôle de bouclier thermique, en limitant les brusques variations de température autour de l’insecte.

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Ensuite, le crachat de coucou agit comme une armure contre les prédateurs. Pour un oiseau insectivore ou une coccinelle de passage, ces bulles opaques ne ressemblent pas à une proie appétissante. Elles masquent totalement la larve, la rendent difficile à repérer et compliquent l’accès pour qui voudrait la saisir. Ce camouflage mousseux suffit souvent à décourager les petites bêtes curieuses.

Enfin, cette écume protège aussi des champignons et parasites extérieurs. La larve reste enfermée dans un micro-écosystème relativement stable, moins exposé aux spores ou aux piqûres d’autres insectes. On comprend mieux pourquoi la cicadelle écumeuse investit autant d’énergie à produire cette mousse blanche autour de sa descendance.

Larve vert pâle de cicadelle sortant d’un amas de mousse blanche au pied d’une tige verticale sur fond de végétation floue.
« Une jeune cicadelle quitte son refuge mousseux pour rejoindre le feuillage où elle poursuivra sa croissance. »
Crédit : Elke Freese / Wikimedia Commons (CC BY-SA 2.5)
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Quand et sur quelles plantes la mousse blanche se développe

Les cicadelles deviennent vraiment visibles du milieu du printemps jusqu’à la fin de l’été. C’est à cette période que les femelles déposent leurs œufs sur les feuilles ou les jeunes pousses. Une fois les larves écloses, elles s’installent sur une plante nourricière, piquent les tissus et commencent à aspirer la sève. C’est à ce moment-là que la mousse commence à se former, en général de mai à septembre, en plein cœur de la période de croissance du jardin.

On parle de « crachat de coucou » parce que ces petites bulles apparaissent précisément au moment où le coucou se met à chanter dans la campagne. Mais sous ce nom poétique se cache un phénomène bien réel, qui concerne une grande diversité de végétaux. On peut ainsi trouver des amas d’écume sur des plantes aromatiques comme le romarin ou la lavande, mais aussi sur des plantes fleuries ou sur de jeunes arbres.

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Parmi les hôtes les plus fréquents figurent le romarin et lavande, le saule, le peuplier, l’olivier, ou encore les rosiers et fraisiers. La cicadelle n’est pas particulièrement difficile : elle se contente de piquer les tissus et de se nourrir de la sève disponible. Selon les années et les conditions météo, certaines espèces seront plus touchées que d’autres, mais le principe reste le même : une mousse bulleuse collée sur les tiges ou les feuilles, abritant une ou plusieurs larves.

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Des dégâts réels mais souvent limités pour les plantes

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Bonne nouvelle pour les jardiniers inquiets : ce n’est pas l’écume elle-même qui abîme les végétaux. La mousse n’est qu’un abri. Les véritables responsables du ralentissement de croissance sont les larves cachées à l’intérieur, qui aspirent la sève sans relâche. Sur un jeune plant, ce prélèvement continu peut entraîner un affaiblissement visible, des tiges qui végètent ou une croissance ralentie.

Lorsque la colonie est très importante, plusieurs amas peuvent se répartir sur une même plante. À force de pomper la sève, les larves peuvent alors compromettre la vigueur des pousses les plus tendres, surtout chez les jeunes sujets fraîchement installés. Les feuilles peuvent se déformer légèrement, perdre un peu de leur éclat et se développer moins bien.

La cicadelle peut aussi véhiculer certains champignons ou bactéries, transportés d’une plante à l’autre par les piqûres répétées. Cependant, dans la majorité des jardins, les dégâts restent limités. On observe surtout un léger affaiblissement, rarement la mort du végétal. C’est plus désagréable à regarder qu’une véritable catastrophe horticole, à condition d’intervenir calmement et assez tôt.

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Insecte brun doré de cicadelle écumeuse immobile le long d’une feuille verte, ailes repliées en toit sur le dos.
« Adulte, la cicadelle écumeuse ne produit plus de mousse mais continue de se nourrir de la sève des plantes. »
Crédit : Hectonichus / Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0)

Les bons gestes pour faire disparaître naturellement la mousse

Face à ces amas mousseux, inutile de dégainer des traitements chimiques. La solution la plus simple consiste à diriger un jet d’eau puissant directement sur chaque masse d’écume. L’eau va dissoudre la mousse, déloger les larves et les exposer à l’air libre, ce qu’elles supportent très mal. En quelques secondes, l’abri protecteur disparaît et le petit insecte se retrouve sans défense, condamné à une mort rapide.

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Ce geste peut être répété régulièrement pendant la période d’activité, de mai à septembre. Il ne demande aucun produit, ne perturbe pas la plante et permet de limiter efficacement la présence de la cicadelle. Pour les plantes en pot ou fragiles, on ajuste simplement la pression du jet afin de ne pas casser les tiges. Il s’agit plus d’un nettoyage énergique que d’un « coup de karcher » sur le feuillage.

Spittlebug posé sur un pétale de fleur blanche au cœur jaune, entouré de verdure floue en arrière-plan.
« Les spittlebugs adultes se déplacent facilement d’une plante à l’autre, mais restent souvent discrets à l’œil nu. »
Crédit : GlacierNPS / Wikimedia Commons

Miser sur la prévention

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En prévention, miser sur la biodiversité du jardin est une excellente idée. Attirer les oiseaux insectivores, comme les mésanges, permet de renforcer la régulation naturelle des populations de cicadelles. Installer un nichoir à mésanges dans un coin calme et dégagé, avec un trou d’entrée d’environ 32 mm, leur offre un refuge idéal au printemps. Elles y élèvent leurs petits et passent une bonne partie de la journée à chercher des larves à proximité.

Les orvets, ces reptiles discrets qui chassent au ras du sol, font également partie des alliés du jardinier. Ils capturent les cicadelles qu’ils trouvent sur leur passage. En ménageant quelques zones un peu sauvages, en évitant de retourner systématiquement chaque recoin et en limitant les interventions brutales, on leur laisse un territoire favorable. Un jardin vivant et équilibré devient souvent la meilleure protection contre ce type de petits envahisseurs.

En fin de compte, le mystère de cette mousse blanche qui intrigue tant au printemps se résout donc par un constat rassurant : un simple insecte, une stratégie de protection étonnante et, pour le jardinier, des moyens très doux de reprendre la main sans dramatiser la situation.

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