Ce psy est formel : ces 2 souvenirs d’enfance en disent long sur votre bonheur d’adulte
En ce mois de décembre 2025, une idée revient avec insistance dans les contenus psycho qui cartonnent : et si ce que vous gardez en tête de votre enfance continuait d’influencer votre vie… bien plus que vous ne le pensez ?
Une étude publiée en 2018 dans Health Psychology suggère justement que deux types de souvenirs, très précis, sont associés à un mieux-être durable. Mais lesquels ?
Crédit : Mohammad Rakibul Hasan (CC BY-SA 4.0)
L’enfance ne décide pas de tout… mais elle laisse des traces
On a tendance à imaginer que le bonheur à l’âge adulte dépend surtout de nos choix actuels : nos relations, notre quotidien, notre capacité à profiter de l’instant. Et c’est vrai, en partie. Sauf qu’entre ce que l’on vit aujourd’hui et ce que l’on ressent, il existe un filtre discret : notre histoire, et surtout la manière dont on se la raconte.
C’est là que les souvenirs d’enfance deviennent fascinants. Parce qu’un souvenir n’est pas une archive neutre. C’est une reconstruction : une scène dont vous avez gardé une ambiance, des détails, une sensation, parfois plus qu’un récit exact. Et cette sensation-là peut continuer d’orienter votre façon d’interpréter le monde.
Certaines personnes se rappellent une enfance « normale », sans événement spectaculaire, mais avec un fond émotionnel stable. D’autres décrivent des images plus floues, plus froides, ou plus contrastées. Ce qui compte ici, ce n’est pas de comparer les enfances. C’est de comprendre comment la mémoire transforme le passé en repères pour le présent.
Crédit : Vasanth S. Vijayaraghavan
Ce que la mémoire fait, sans que vous vous en rendiez compte
Le Dr William J. Chopik, premier auteur de l’étude, rappelle une idée clé : la mémoire joue un rôle important dans notre façon d’appréhender le monde. Elle organise nos expériences passées et influence la façon dont nous pensons devoir agir à l’avenir. Dit simplement : elle ne se contente pas de stocker, elle guide.
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C’est précisément ce guide invisible qui intéresse les chercheurs. Parce qu’on peut très bien avancer, travailler, aimer, s’organiser… tout en ayant, au fond, des réflexes émotionnels hérités de très loin. Une contrariété peut sembler anodine à quelqu’un, et immense à quelqu’un d’autre. Un silence peut être reposant… ou inquiétant. Un imprévu peut être excitant… ou épuisant.
La recherche citée avance aussi un point important : des souvenirs positifs auraient un effet favorable sur la santé et le bien-être, notamment parce qu’ils pourraient réduire le stress ou aider à faire des choix de vie plus favorables. Sans transformer cela en formule magique, l’idée est limpide : quand on se sent globalement « en sécurité » intérieurement, on dépense moins d’énergie à se protéger.
Crédit : Marie-Sophie Mejan (CC BY 4.0)
Une étude massive, et des résultats qui tiennent dans le temps
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs se sont appuyés sur des données recueillies auprès de plus de 22 000 personnes. Le but n’était pas de trancher entre « bonne » et « mauvaise » enfance. Il s’agissait plutôt d’observer le lien entre certains souvenirs rapportés et des indicateurs de santé mentale et de santé physique à l’âge adulte.
L’un des résultats mis en avant est parlant : les personnes qui rapportaient certains souvenirs spécifiques présentaient moins de risques de développer des symptômes dépressifs ou des problèmes physiques. Attention, cela reste une association observée dans les données, pas une promesse individuelle. Mais la cohérence du signal interpelle, surtout sur un échantillon aussi large.
Autre élément marquant : on pourrait croire que ces souvenirs perdent de leur poids avec les années. L’étude indique au contraire qu’ils restent prédictifs de l’état de santé mentale et physique, y compris à un âge mûr ou avancé. Autrement dit, certaines traces du début de vie semblent continuer d’accompagner la manière dont on traverse le temps.
Et puis il y a un détail qui change beaucoup la lecture : le contexte culturel. Les auteurs soulignent que, pour de nombreux participants, les mères étaient très probablement les principales personnes qui s’occupaient des enfants à l’époque. Ce point explique pourquoi certains souvenirs, quand ils sont rapportés, se rattachent plus souvent à une figure parentale particulière.
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Crédit : Bram Berkelmans (CC BY-SA 4.0)
Pourquoi certains souvenirs « protègent » davantage que d’autres
Ce qui frappe dans ce type de résultats, c’est qu’on s’attend parfois à des souvenirs spectaculaires. Un événement exceptionnel, une réussite mémorable, un moment « parfait ». Or, ce n’est pas ce que suggère cette étude. Elle met plutôt en lumière des scènes ordinaires, presque banales… mais décisives dans l’émotion qu’elles laissent.
Le mécanisme est assez intuitif. Si, très tôt, vous intégrez l’idée que le monde est globalement fiable, que l’on peut être entendu, que l’on peut se tromper sans être brisé, alors la vie adulte ne se vit pas avec les mêmes alarmes internes. Cela n’empêche pas les difficultés. Mais cela peut changer la manière de les encaisser.
À l’inverse, quand les souvenirs restent associés à une tension diffuse, l’organisme peut rester en mode « vigilance » plus souvent. Et cette vigilance répétée finit par coûter : en énergie, en récupération, en sérénité. C’est là que les chercheurs relient, de façon cohérente, souvenirs, stress et état de santé global.
Mais saviez-vous que, dans les réponses analysées, deux souvenirs très précis revenaient plus souvent chez les adultes qui vont mieux ? C’est la partie la plus commentée… et celle qu’on garde généralement pour la fin.
Crédit : U.S. Coast Guard photo
Les 2 souvenirs d’enfance associés aux adultes les plus heureux
Dans les données étudiées, deux types de souvenirs ressortent comme particulièrement liés à une meilleure santé perçue et à une diminution des symptômes dépressifs, sur des périodes d’environ 6 et 18 ans.
Le premier souvenir, c’est celui d’avoir reçu davantage d’affection de sa mère pendant l’enfance, associé à un risque plus faible de symptômes dépressifs ou de problèmes physiques à l’âge adulte.
Le second, c’est le souvenir d’un réel soutien parental : la sensation d’avoir pu compter sur ses parents, un repère qui, même avec le temps, reste associé à une meilleure santé physique et mentale.