Affaire Levothyrox : le tribunal donne raison au laboratoire Merck
Ce mardi 5 mars, la justice a rendu son verdict à propos de l’affaire Levothyrox. C’est un coup dur pour les 4 113 plaignants, puisque le jugement s’est conclu en faveur de laboratoire Merck. A l’origine de cette affaire, une pétition et une enquête pour « défaut d’information » dans le changement de la formule du médicament.
L’affaire Levothyrox : rappel des faits
En mars 2017, le laboratoire pharmaceutique Merck modifie la formule du Levothyrox. Une demande qui vient directement de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), suite à des substances controversées. En juin 2017, de plus en plus de patients se plaignent d’effets secondaires : fatigues intenses, maux de têtes, pertes de cheveux ou encore crampes musculaires. Ces derniers lancent une pétition pour le retour de l’ancienne formule qui sera redistribuée le 15 septembre 2017. Une procédure judiciaire est lancée le même jour.
Le laboratoire allemand Merck relaxé
Alors qu’il était accusé d’avoir mis en vente une nouvelle formule du Levothyrox sans prévenir les patients, le laboratoire Merck était jugé pour « défaut d’information ». Et le géant pharmaceutique risquait gros, puisque Christophe Lèguevaques, avocat des plaignants réclamait plus 41 millions d’euros d’indemnités, soit 10 000 euros par patients. Finalement, le tribunal d’instance de Lyon a donné raison au laboratoire, estimant que ce dernier avait suivi les règles imposées par les autorités sanitaires françaises. Le jugement stipule aussi que la notice contenait des informations « suffisamment précises et pertinentes ». Selon la justice, le laboratoire n’a donc commis aucune faute, ce qui rassure et innocente le géant pharmaceutique. Dans un communiqué, Florent Bensadoun, directeur juridique de la filiale française de Merck s’exprime : « Le juge a reconnu la pertinence, au regard du cadre réglementaire en vigueur, du dispositif d’information mis en place lors de la transition, entre mars et septembre 2017, de l’ancienne à la nouvelle formule du Levothyrox ».
La colère des plaignants
Du côté des plaignants, le sentiment est tout autre. Déception, incompréhension et colère contre la justice, certains plaignants s’expriment. « Cela fait 30 ans que je prends du Levothyrox le matin. Vous pensez que je regarde chaque jour la notice pour vérifier que la composition a changé ? Ils auraient pu mettre une étiquette sur les boîtes stipulant : Nouvelle Formule » s’agace Elizabeth sur le site 20 minutes.
L’affaire Levothyrox n’a pas fini de faire parler d’elle. Le parquet de Marseille a élargi l’enquête, accusant le laboratoire Merck « d’homicide involontaire ».