«C’est une horreur, jetez-le» : selon un microbiologiste, vous ne devriez jamais utiliser cet accessoire de cuisine
Le débat revient dans nos cuisines. À la radio, le microbiologiste Christophe Mercier-Thellier a tiré la sonnette d’alarme sur le film alimentaire en PVC, accusé de libérer des phtalates au contact de certaines préparations.
Dans le même temps, il invite à privilégier des boîtes en verre au réfrigérateur, et à réserver le papier aluminium uniquement à froid. Voici, très concrètement, ce que cela change pour conserver ses aliments au quotidien, sans prise de risque inutile.
« Le film alimentaire, c’est du PVC » : ce que cela implique dans l’assiette
Dans son intervention, Christophe Mercier-Thellier rappelle une réalité chimique simple : la plupart des films étirables utilisés en cuisine sont issus de polymères de type PVC. En soi, l’emballage n’est pas dangereux posé sur l’étagère. Le problème survient au contact d’aliments gras comme une béchamel ou une vinaigrette.
Le gras agit alors comme un solvant : il extrait des phtalates contenus dans le film plastique, des composés classés parmi les perturbateurs endocriniens. C’est précisément ce scénario qui a conduit l’expert à parler d’une « horreur » et à juger l’accessoire inutilisable en pratique.
Le message est clair, compréhensible et opérationnel : éviter le film étirable lorsqu’il touche directement un mets riche en lipides, surtout si l’on s’apprête à le laisser mariner ou reposer.
Cette mise au point ne relève pas d’un débat théorique. Elle décrit un geste du quotidien répété des milliers de fois : couvrir un plat à la hâte, conserver un reste de sauce, protéger une préparation avant service.
Dans tous ces cas, le contact film alimentaire + gras constitue la mauvaise combinaison. La prévention est ici une affaire de substitution et de bon sens. Comme souvent en cuisine, la solution tient en trois mots : verre, couvercle, réfrigérateur.
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Le bon réflexe : basculer vers des boîtes en verre bien fermées
Le spécialiste recommande sans ambiguïté d’opter pour des contenants en verre avec couvercle pour le frigo. Le verre présente deux atouts concrets. D’abord, c’est un matériau inerte dans les conditions d’usage domestique : il ne relargue pas de molécule dans les aliments, y compris gras. Ensuite, il offre une étanchéité convaincante lorsque le couvercle est bien ajusté, ce qui limite les odeurs, préserve les saveurs et freine la contamination croisée.
Le bénéfice est aussi pratique. Un plat rangé dans un récipient transparent se voit immédiatement sur la tablette. Cette visibilité réduit le risque d’oubli, donc le risque de garder des préparations trop longtemps.
Car l’autre rappel utile du microbiologiste tient à cette évidence : même dans la meilleure boîte, un aliment n’est pas éternel. Une sauce maison, un reste de viande ou un poisson cuit doivent être consommés rapidement, dans les délais usuels du froid domestique.
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Aluminium : « très bien à froid », jamais à chaud
Le papier aluminium n’est pas logé à la même enseigne que le film plastique. L’expert le « charge un peu moins », tout en fixant une limite claire : ne pas le chauffer. Son usage à froid reste acceptable pour envelopper un aliment déjà refroidi, isoler une part de fromage au réfrigérateur, ou protéger un produit hors cuisson. Là encore, la règle se retient sans effort : alu à froid, jamais au four pour éviter tout transfert et toute confusion d’usage. Et si l’on hésite, on revient au verre.
Dans la cuisine réelle, cela se traduit par une routine simple. On réserve l’aluminium aux emballages temporaires, pour un trajet court du plan de travail au frigo. On s’interdit de le faire passer au four ou d’y réchauffer quoi que ce soit. Et lorsque l’on prévoit de conserver plus d’une journée, on transvase dans une boîte en verre qui assurera la continuité du froid et la conservation sans contact métallique.
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Ranger au bon endroit : ce que chaque espace de la maison « sait » faire
Un bon conditionnement ne vaut que s’il est couplé à un bon rangement. Le rappel est utile : les produits frais vont au réfrigérateur. Il s’agit des viandes, des poissons, des produits laitiers, des salades ou de toute préparation maison.
Les placards accueillent les conserves, les féculents, le riz ou des sucreries emballées, à l’abri de l’humidité et de la chaleur. Le congélateur sert pour le long terme, quand on veut prolonger sans risquer d’altérer la sécurité. Chacun de ces espaces joue un rôle distinct. Le bon geste consiste à respecter la place de chaque aliment et à surveiller la durée.
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Il y a un bonus à cette discipline : ranger à la bonne place, c’est éviter le gaspillage. Un frigo organisé, des contenants étiquetés avec une date écrite au feutre, et une rotation régulière des restes guident les repas suivants. Cela n’ajoute aucune charge mentale. Au contraire, cela économise du temps et de l’argent. Et si l’on se demande où placer un produit borderline, on privilégie le froid, sans le couvrir de film étirable.
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Le tupperware, utile mais pas magique
Le texte souligne enfin ce point de vigilance : un tupperware, fût-il solide et réutilisable, ne rend pas les aliments immortels. Ce contenant hermétique préserve la fraîcheur, protège des bactéries environnantes et conserve les saveurs. Mais il n’arrête ni l’oxydation ni les phénomènes fermentaires à l’infini.
C’est un outil indispensable, pas un bouclier absolu. Là encore, on revient aux trois leviers qui font la différence : verre plutôt que film étirable, froid maîtrisé, durées raisonnables.
Ce point mérite d’être rabâché parce qu’il répond à une idée reçue très tenace. Un reste bien emballé n’est pas « sécurisé » par magie pour une semaine entière. Il est simplement mieux protégé pendant un laps de temps court. Si l’on n’est pas certain, on sent, on regarde, on jette. Mieux vaut perdre un plat que prendre un risque.
Et maintenant, on fait quoi en cuisine ?
Rien de spectaculaire, justement. On retire le rouleau de film de son tiroir pour arrêter les automatismes. Et on garde un peu d’aluminium pour des usages à froid, sans jamais le faire chauffer. On équipe ses étagères de deux ou trois boîtes en verre avec couvercles qui se ferment vraiment.
On adopte l’habitude de laisser refroidir un plat avant de le couvrir et de le réfrigérer. Et on s’offre le luxe d’une étiquette minimaliste, une date et un nom du contenu, et on range sur la tablette à hauteur des yeux ce qui doit être mangé en priorité.
Au passage, on gagne en saveurs. Un verre qui ne sent rien ne contamine pas un dessert posé à côté d’un plat salé. Un frigo sans films ni papiers collés sur les bols devient plus lisible et plus propre.
Et cette clarté rend la cuisine plus agréable, surtout quand les semaines s’enchaînent et que l’on a besoin de gestes simples. Mais saviez-vous que ce réflexe d’anticipation réduit aussi le nombre d’ustensiles sales ? Moins d’emballages jetés, moins d’assiettes « tampon » : on transvase une fois, et l’on en a fini.
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Que retenir ?
La révélation est finalement la plus simple : pour conserver sans se poser mille questions, le pire ennemi reste le film alimentaire au contact du gras, quand le meilleur allié est la boîte en verre au froid, et un papier aluminium qu’on réserve strictement à froid. Autrement dit, une règle unique à épingler sur le frigo : verre toujours, alu à froid, film jamais.