Admise dans un hôpital psychiatrique cette femme nous raconte son expérience
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De retour à ma chambre dans laquelle on m’a mis une armoire. Je ne suis pas sûre de ce à quoi servait le côté gauche puisqu’on ne pouvait évidemment rien y accrocher. J’ai passé énormément de temps à la ranger quand je m’ennuyais. Comme vous pouvez le deviner il n’y avait pas beaucoup de choses à faire.
Passons à ce que l’on m’a donné à mon arrivée et ce que j’ai pu apporter à l’hôpital. À gauche c’est mon pyjama, que j’ai pu apporter. L’hôpital m’a fourni un livre dans lequel on pouvait retrouver des conseils pour notre guérison et des zones où l’on pouvait évaluer les progrès réalisés. On y trouve également shampoing, gel douche, une balle anti-stress et un sachet de lavande.
J’ai aussi apporté mes propres distractions parce que je sais à quel point les hôpitaux peuvent être ennuyeux. Je conseille à tout le monde d’apporter un bon livre et un journal intime. J’y ai écrit beaucoup de choses et il m’a aidé à comprendre mes émotions et pourquoi je me sentais mal. D’ailleurs concernant le stylo, on ne vous laissera pas souvent avec quelque chose pour écrire car c’est dangereux mais le personnel était assez laxiste avec moi à ce sujet.
Le troisième jour j’ai eu un rendez-vous avec le psychiatre qui ne s’est pas bien passé. J’avais l’impression qu’il ne m’écoutait pas et la colère a pris le dessus. J’ai fini par quitter la séance précipitamment en rageant. J’ai passé le reste de l’après-midi à sangloter dans ma chambre.
Lorsqu’une des infirmières est venue voir si j’allais bien elle a pris mes lacets. Je pense qu’elle avait peur que je tente de me pendre avec. J’ai passé le reste de la semaine à me sentir un peu ridicule, même si j’étais amusée de voir que mes chaussures tenaient à mes pieds sans lacets.
Voici quelques ‘oeuvres d’art’. À gauche c’est seulement un dessin que j’ai colorié. Le dessin flippant au milieu c’est moi qui l’ai réalisé et le dessin à droite a été fait par une autre patiente qui dessinait les animaux préférés des gens pour leur remonter le moral.
La plupart des autres patients étaient adorables et sympathiques. Et c’est la même chose pour le staff, leur plus gros « crime » était probablement d’être fatigué et surmené par le travail et les patients. J’ai même été désolée de voir qu’une des infirmières a dû enchainer cinq longues gardes de nuit d’affilée.
‘Il y a des gens dans les murs qui nous observent’. Ce dessin plutôt flippant est basé sur un sentiment délirant que je ressentais lorsque j’étais très stressée. J’avais l’impression que des personnes d’une 4e dimension m’observait à travers les murs comme si j’étais un rat de laboratoire. Cependant ce délire n’était pas la raison pour laquelle j’étais à l’hôpital. J’ai été diagnostiquée d’un Trouble de la Personnalité Borderline (une hyperémotivité envahissante et imprévisible) et j’étais dans une période de lourde dépression me donnant des envies suicidaires.
Aujourd’hui je vais beaucoup mieux et j’espère pouvoir retourner à mon travail dans quelques semaines. Je suis extrêmement heureuse d’avoir été soutenue par mes amis et des psychologues et je tiens à vous dire que si vous ne vous sentez pas bien, parlez-en. On a toujours quelqu’un à qui parler. »
