Que signifie se réveiller plusieurs fois au milieu de la nuit, selon la psychologie
Se réveiller en pleine nuit, une fois de temps en temps, peut sembler banal. Mais quand ces réveils deviennent fréquents, la question mérite d’être posée : qu’est-ce que cela dit de notre état mental ou émotionnel ? Pour de nombreux experts en santé et en psychologie, ces interruptions du sommeil ne sont pas anodines.
Des nuits hachées aux causes multiples
Les réveils nocturnes peuvent avoir de nombreuses origines : stress, anxiété, dépression, mais aussi des habitudes peu propices au sommeil, comme l’utilisation prolongée des écrans avant le coucher. On retrouve également des causes physiques comme les douleurs chroniques, l’apnée du sommeil ou encore un environnement de sommeil inadapté.
Selon la Mayo Clinic, ces épisodes nocturnes fréquents sont une forme d’insomnie et peuvent s’intensifier en période de tension. La psychiatre Myriam Monczor, spécialiste du sommeil, précise que le vieillissement favorise également un sommeil plus léger, avec davantage de micro-réveils.
L’un des signaux les plus préoccupants est la difficulté à se rendormir après ces réveils. On parle alors de troubles du sommeil qui peuvent nuire gravement à la santé, tant mentale que physique. Et ce n’est pas un hasard si certaines postures ou comportements peuvent aussi trahir un mal-être.
D’ailleurs, marcher les mains dans les poches, selon la psychologie, peut parfois refléter une insécurité ou une envie de se refermer sur soi. Une attitude qu’on retrouve fréquemment chez les personnes stressées… qui dorment mal.
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La qualité du sommeil, un enjeu majeur
Le temps passé à dormir n’est pas le seul facteur important. Ce qui compte aussi, c’est la qualité du sommeil. Celle-ci se mesure à travers plusieurs éléments : la facilité à s’endormir, la fréquence des réveils, le temps de réendormissement, ou encore la capacité à se sentir reposé au réveil.
D’après une étude de la fondation américaine du sommeil, la plupart des adultes se réveillent entre deux à cinq fois par nuit — sans s’en souvenir. Mais si l’on met du temps à retrouver le sommeil ou que l’on reste éveillé longtemps, cela devient problématique.
L’exposition prolongée aux réseaux sociaux en soirée est aussi en cause : la lumière bleue perturbe la production de mélatonine, l’hormone qui régule notre cycle veille-sommeil. Ce phénomène est particulièrement marqué chez les jeunes, qui cumulent stress social, stimuli numériques constants, et manque de sommeil.
Quand l’esprit ne lâche plus prise
Le stress est souvent le premier suspect en cas d’insomnie. Comme l’explique la neurologue Stella Maris Valiensi, il modifie nos hormones et nos neurotransmetteurs, rendant le sommeil fragmenté, parfois inexistant. Il peut aussi provoquer des cauchemars et un éveil précoce, caractéristiques d’un sommeil dit « non réparateur ».
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La dépression, quant à elle, est souvent liée à une forme d’insomnie chronique. Selon Johns Hopkins Medicine, les personnes insomniaques sont dix fois plus susceptibles de développer une dépression que celles qui dorment bien.
Le rapport à soi et aux autres entre également en jeu. Certaines personnes vivent des tensions intérieures qui perturbent le sommeil sans qu’elles en aient pleinement conscience. Être toujours ponctuel, par exemple, peut traduire une peur du jugement ou un besoin de contrôle excessif, souvent en lien avec un stress latent. De la même manière, éviter le regard des autres peut être le reflet d’un mal-être qui se manifeste aussi la nuit, dans la solitude de l’obscurité.
Mieux dormir, ça s’apprend
Pour retrouver un sommeil réparateur, les spécialistes recommandent d’adopter quelques habitudes simples mais efficaces. Il est essentiel de conserver des horaires de sommeil réguliers, en se couchant et se levant à la même heure chaque jour. Il faut aussi éviter les repas trop copieux le soir, ainsi que la consommation de caféine ou d’alcool, qui perturbent les cycles de sommeil. L’environnement de la chambre joue également un rôle crucial : une pièce sombre, calme et fraîche favorise naturellement l’endormissement.
Autre point important, il est conseillé de réduire l’exposition aux écrans dans les heures précédant le coucher, car la lumière bleue émise par les téléphones ou les ordinateurs freine la production de mélatonine. Pratiquer une activité physique douce dans la journée peut également aider à mieux dormir. Enfin, en cas d’insomnie persistante, il vaut mieux ne pas rester allongé trop longtemps sans trouver le sommeil. Il est alors recommandé de changer de pièce, de faire une activité calme pour se détendre, puis de retourner se coucher une fois l’esprit apaisé.
Il est aussi essentiel de ne pas se culpabiliser lorsqu’une mauvaise nuit survient. L’important, c’est d’être à l’écoute de son corps et de son mental.
Et si malgré tout, les troubles du sommeil s’installent, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel de santé. Car derrière un simple réveil nocturne, peut parfois se cacher un mal bien plus profond.