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Retraite en 2025 : à quel âge part-on vraiment dans chaque pays de l’UE, du plus tôt au plus tard ?

Publié par Killian Ravon le 18 Nov 2025 à 10:32

Derrière l’image d’une Europe alignée autour des 65 ans, la réalité est beaucoup plus contrastée. D’un pays à l’autre, l’âge légal de départ à la retraite varie parfois fortement. Selon le sexe, la carrière ou les choix politiques récents.

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Quatre seniors souriants posent devant le Parlement européen et un drapeau de l’UE, symbolisant la retraite en Europe.
Des retraités européens souriants devant le Parlement, image de l’âge légal de départ qui évolue dans toute l’UE.

Et alors que tous les États de l’Union européenne font face au même problème démographique. Une majorité d’entre eux reculent progressivement l’échéance pour tenter de préserver leur système de pensions. Tour d’horizon des règles en vigueur en 2025, avec un record qui n’arrivera… qu’en 2040.

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Un âge « autour de 65 ans », mais des règles qui n’ont rien d’harmonisé

Sur le papier, une large partie des pays européens ont fixé l’âge de départ autour de 65 ans. Vu de loin, cela donne l’impression d’un modèle commun, presque harmonisé. Mais dès que l’on regarde dans le détail, les législations n’ont rien de comparable.

Certains États ont un âge unique, valable pour l’ensemble des travailleurs. D’autres distinguent les salariés du public et du privé, ou prévoient des aménagements pour les carrières longues. D’autres encore, comme la Suède, ont mis en place un système plus souple, indexé sur l’espérance de vie. Qui fait varier la borne d’âge au fil du temps plutôt que d’inscrire une seule limite figée dans la loi.

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Autre nuance importante : dans plusieurs pays, l’âge légal n’est pas forcément celui auquel on part réellement. Il peut être avancé quand la carrière a été commencée très tôt. Ou reculée si la durée de cotisation est jugée insuffisante. Mais une chose ne change pas. Partout, le vieillissement de la population oblige les gouvernements à repousser progressivement l’accès à la pension. Quitte à créer des débats politiques très sensibles.

Couple de seniors assis sur un banc dans un parc verdoyant, vus de dos, illustrant le départ à la retraite dans un paysage paisible européen.
Un couple qui profite enfin de son temps libre après une longue vie de travail.
Crédit : National Cancer Institute / Wikimedia Commons

Les pays où l’on peut encore partir parmi les plus tôt

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Dans ce panorama, certains États se distinguent par un accès plus précoce à la retraite. Mais souvent au prix de conditions strictes. La Grèce en est l’exemple le plus parlant. Officiellement, le départ y est possible à 62 ans. En pratique, cette porte n’est ouverte qu’aux personnes qui justifient 40 années de cotisation. Sans cette carrière complète, l’âge de départ recule, et il faut accepter de travailler plus longtemps.

La France fait aussi partie des pays où l’âge reste relativement bas en 2025. L’âge légal est fixé à 62 ans et 6 mois, avec une trajectoire programmée qui doit l’amener à 64 ans. Mais la mécanique prévue est aujourd’hui bousculée par la suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2028. Ce qui rend l’horizon plus flou pour les générations qui arrivent en fin de carrière. Là encore, ce n’est pas seulement la date qui compte, mais aussi la durée de cotisation pour obtenir une pension complète.

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Autre pays de ce groupe, la Slovaquie autorise un départ à 63 ans et 4 mois. Ce seuil reste dans la fourchette basse des âges européens, même si, là aussi, l’idée d’un allongement progressif de la vie professionnelle est déjà à l’œuvre en toile de fond.

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Ces exemples montrent une réalité souvent méconnue : l’âge d’ouverture du droit à la retraite peut sembler attractif, mais il est fréquemment réservé à celles et ceux qui ont travaillé tôt, longtemps, et sans longues interruptions.

Couple âgé marchant côte à côte lors d’une procession en plein air, symbole des retraités dans l’espace public européen.
Deux aînés qui avancent ensemble, comme une métaphore du vieillissement de l’Europe.
Crédit : Stiller Beobachter / Wikimedia Commons

Quand l’âge de départ change selon le sexe

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Autre particularité de certains systèmes : la différence de traitement entre les hommes et les femmes. C’est le cas de la Pologne, qui détient le record de l’âge légal le plus bas, mais uniquement pour les travailleuses. Dans ce pays, les femmes peuvent partir à 60 ans, alors que les hommes doivent attendre 65 ans. Cette différences entre hommes et femmes est inscrite dans la loi, avec l’idée historique de tenir compte des carrières souvent plus morcelées des femmes.

La Roumanie fonctionne sur la même logique, avec deux seuils d’âge. Les femmes peuvent partir à 62 ans et 5 mois, quand les hommes doivent patienter jusqu’à 65 ans. Là encore, la différence est assumée et intégrée au fonctionnement du régime.

La Croatie applique aussi cette règle duale en 2025. Les femmes peuvent partir à 63 ans et 9 mois, alors que les hommes sont fixés à 65 ans. Mais le pays a déjà prévu d’en finir avec ce traitement différencié. À partir de 2030, l’âge de départ sera aligné à 65 ans pour tout le monde, quelle que soit la personne, ce qui marquera la fin d’un système à deux vitesses dans ce domaine.

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Ces pays offrent un exemple concret de la façon dont les retraites restent liées aux inégalités de parcours professionnels, notamment pour les femmes. Mais saviez-vous que certains d’entre eux ont déjà inscrit dans la loi le calendrier d’un alignement progressif, parfois jusqu’à plusieurs décennies dans le futur ?

Couple de personnes âgées marchant sur une place de Londres, représentant des retraités européens en ville.
En ville aussi, la retraite ne rime pas forcément avec immobilité.
Crédit : CGP Grey / Wikimedia Commons

Les États où l’on doit travailler le plus longtemps

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À l’autre extrémité du spectre se trouvent les pays où l’âge légal est déjà élevé et continue de grimper. Plusieurs États ont fixé la limite à 65 ans, considérée pendant longtemps comme un standard. C’est le cas de Chypre, Malte, de la Slovénie, de la Lituanie, de la Lettonie, de l’Estonie et de la Finlande, qui appartiennent au groupe des pays « à 65 ans », sans distinction d’âge entre les citoyens.

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L’Irlande a déjà franchi un palier supplémentaire, avec un âge légal fixé à 66 ans. Dans la péninsule ibérique, l’Espagne et le Portugal sont encore plus stricts, avec des départs respectifs à 66 ans et 8 mois pour l’une et 66 ans et 7 mois pour l’autre. Là encore, ces chiffres traduisent une progression graduelle, pensée pour tenir compte du vieillissement et du financement des pensions.

D’autres pays, souvent cités en comparaison avec la France, ont parié sur une borne encore plus haute. L’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Italie ont choisi 67 ans comme âge légal de départ à la retraite. Cela place déjà leurs travailleurs parmi ceux qui restent le plus longtemps en activité en Europe, avec des systèmes qui ont intégré cette durée de vie professionnelle plus étendue comme un « nouveau normal ».

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Dans ce paysage déjà relevé, un pays se détache très nettement par l’ambition de son calendrier, au point de devenir une référence lorsqu’il est question de repousser encore plus loin l’âge de départ.

Monument dédié aux pensionnaires de l’hôpital royal de Greenwich, rappelant l’histoire longue des systèmes de retraite européens.
Un mémorial qui rappelle que la question des pensions ne date pas d’hier.
Crédit : Stephen Craven / Wikimedia Commons
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Le pays qui bat tous les records est le Danemark. Sa législation prévoit un âge légal de départ à 68 ans, soit déjà plus que la plupart de ses voisins. Mais le mouvement ne s’arrête pas là. Pour les personnes nées à partir de 1967, la barre sera relevée à 69 ans, ce qui signifie que ces générations devront attendre quasiment 70 ans pour faire valoir leurs droits, sauf dispositifs spécifiques.

Surtout, le Danemark a déjà tracé la suite. Le texte en vigueur prévoit un passage à 70 ans à partir de 2040. Autrement dit, les générations qui arriveront à cet horizon devront rester en activité jusqu’à cet âge pour accéder à leur pension dans le cadre normal du système. Une échéance qui symbolise à elle seule la tendance de fond à l’œuvre dans toute l’Europe : des retraites plus tardives, pour tenter de préserver des finances publiques sous tension.

Face à ce modèle, d’autres pays, comme la France, réfléchissent plutôt à geler ou à ajuster les réformes déjà votées. La suspension de la réforme jusqu’en 2028 illustre cette hésitation entre la nécessité de tenir compte du problème démographique et la difficulté d’imposer un nouveau recul de l’âge légal.

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Enfin, il reste le système le plus particulier, celui de la Suède, mentionné comme « atypique » parce qu’il varie en fonction de l’espérance de vie. Dans ce modèle, ce n’est plus seulement une année gravée dans la loi qui compte, mais la trajectoire globale de santé et de longévité de la population. Un choix qui montre que, demain, certains pays pourraient aller encore plus loin dans la personnalisation des règles de départ.

Groupe de personnes dont un couple âgé dans un musée londonien, illustrant la présence des seniors dans tous les espaces de la société.
Les retraités continuent de façonner la vie culturelle et sociale européenne.
Crédit : Flickr user via Wikimedia Commons

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Que retenir ?

En 2025, les cartes sont donc déjà largement rebattues, et la tendance globale est claire : partir à la retraite tôt devient l’exception, et non plus la norme. Mais le véritable point de bascule est déjà inscrit sur le calendrier. Si rien ne change, c’est bien en 2040, quand l’âge de départ danois atteindra 70 ans, que l’Europe connaîtra pour la première fois un système de retraite où l’horizon « normal » sera officiellement fixé à sept décennies de vie.

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