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Retraites Agirc-Arrco : après le gel de novembre, le patron du régime tente de rassurer les Français

Publié par Killian Ravon le 04 Déc 2025 à 18:35

Beaucoup d’actifs s’interrogent sur ce qu’ils toucheront une fois à la retraite. D’autant que les pensions complémentaires Agirc-Arrco n’ont pas été revalorisées au 1ᵉʳ novembre.

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Couple de retraités assis à la table de leur cuisine, examinant un relevé de retraite Agirc-Arrco avec air concentré.
Un couple de retraités examine son relevé de retraite complémentaire, reflet des interrogations actuelles autour de l’Agirc-Arrco.

Dans ce climat de doute. Le directeur général du régime a pris la parole pour répondre aux inquiétudes des salariés du privé. Il y dévoile la manière dont le système est géré… et un élément que peu de Français connaissent réellement.

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Couple de seniors marchant sur une passerelle en bois en pleine nature, discutant calmement de leur avenir et de leur retraite complémentaire.
Crédit : Rhoda Baer / National Cancer Institute / Wikimedia Commons
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Une non-revalorisation qui a semé le doute

Lorsque les pensions de retraite complémentaire Agirc-Arrco n’ont finalement pas été augmentées au 1ᵉʳ novembre. Beaucoup de retraités et de futurs retraités ont été déstabilisés. Le conseil d’administration du régime, réuni le 17 octobre. N’a pas réussi à trouver de compromis entre représentants patronaux et syndicaux. Résultat : aucune revalorisation générale des pensions complémentaires n’a été décidée à cette date.

Dans un contexte où le coût de la vie progresse et où chaque euro compte pour les ménages. Cette absence de hausse a immédiatement ravivé les inquiétudes. Certains y ont vu le signe d’un régime fragilisé, voire menacé à moyen ou long terme. D’autres ont simplement redouté de voir leur pouvoir d’achat s’éroder un peu plus, sans réelle visibilité sur la suite.

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C’est dans ce climat que François-Xavier Selleret, directeur général de l’Agirc-Arrco, a choisi de s’exprimer dans les colonnes du Parisien. Son objectif : expliquer ce qui se cache derrière les décisions de revalorisation. Mais aussi rappeler sur quoi repose concrètement la solidité du régime complémentaire des salariés du secteur privé.

Couple de retraités près d’un camping-car, l’un pêchant au bord de la mer, l’autre s’affairant, symbole de liberté grâce à la pension.
Quand la retraite complémentaire permet enfin de prendre le large, littéralement.
Crédit : Flip Schulke / U.S. National Archives / Wikimedia Commons

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Des salariés du privé en quête de visibilité

Le sujet est d’autant plus sensible que le régime Agirc-Arrco touche une part gigantesque de la population active. Selon son directeur général, près de 27 millions de Français cotisent aujourd’hui à cette retraite complémentaire. Cela signifie qu’une très grande majorité des personnes ayant travaillé dans le secteur privé sont concernées, à un moment ou à un autre de leur carrière.

Pour beaucoup, pourtant, le fonctionnement précis de ce régime reste flou. Les débats autour de la réforme des retraites ont mis en avant l’âge légal. La durée de cotisation ou encore les régimes spéciaux. Mais la complémentaire du privé demeure méconnue. Beaucoup d’actifs ne savent pas exactement de combien leur pension sera composée, ni comment s’articulent retraite de base et complémentaire.

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François-Xavier Selleret le reconnaît lui-même : nombre de Français n’ont pas une vision claire de leurs futurs droits. Ils s’interrogent sur la meilleure date de départ à la retraite, hésitent à prolonger leur activité ou à arrêter plus tôt, sans toujours mesurer l’effet de ces choix sur leurs points et donc sur leur niveau de pension. C’est précisément cette incertitude que la direction de l’Agirc-Arrco cherche à dissiper.

Couple âgé marchant dans un parc boisé, l’un d’eux s’appuyant sur une canne, symbole du temps qui passe et des retraites à financer.
Les années passent, mais la question de la pension reste au centre des préoccupations.
Crédit : Pallav.journo / Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0).

Comment fonctionne vraiment la retraite complémentaire en points ?

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Le directeur général résume le système avec une image simple : on peut parler d’un compte bancaire, ou plus exactement d’un « compte en points de retraite ». Au fil de sa vie professionnelle, chaque salarié du privé cumule des points en fonction de ses cotisations. Ces points sont ensuite conservés jusqu’au moment où il demandera la liquidation de sa pension.

Concrètement, il ne s’agit pas d’argent directement stocké sur un compte individuel, mais d’une valeur de référence convertie en euros au moment du paiement des pensions de retraite complémentaires. Les points accumulés sont donc mis de côté, puis transformés en revenu régulier lorsque l’assuré cesse de travailler.

C’est ce mécanisme qui explique que les Français puissent parfois avoir du mal à s’y retrouver. Ils voient apparaître des montants en points sur leurs relevés, sans toujours savoir ce qu’ils représenteront au final. Mais ce fonctionnement par points offre un avantage : il permet aux gestionnaires du régime d’ajuster la valeur de ces points au fil des années, en fonction des équilibres financiers globaux.

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Pour les actifs, cela impose de se pencher sérieusement sur leurs relevés, plutôt que de découvrir les chiffres au dernier moment. Mais saviez-vous que, derrière ces colonnes de points, se cachent aussi des réserves financières importantes, précisément destinées à préserver l’avenir des retraites complémentaires ?

Couple âgé très proche l’un de l’autre, la femme tenant tendrement le visage de son mari, illustrant la sécurité recherchée à la retraite.
Au-delà des chiffres, la retraite reste d’abord une histoire de vie et de sécurité familiale.
Crédit : Ian MacKenzie / Wikimedia Commons (CC BY 2.0).

Des réserves financières au cœur du dispositif

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C’est l’un des points sur lesquels François-Xavier Selleret insiste le plus : la retraite complémentaire des salariés du privé dispose de réserves financières significatives. Selon lui, ces réserves sont investies dans l’économie française et européenne, sans recours à l’endettement. Il affirme ainsi que le régime n’a « aucun euro de dette ».

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Cette information est loin d’être anodine. Elle signifie que l’Agirc-Arrco ne fonctionne pas sur un modèle déséquilibré, reposant sur des emprunts massifs pour payer les pensions. Au contraire, les réserves accumulées constituent un coussin de sécurité, destiné à absorber les chocs économiques ou démographiques.

Autre détail que peu de personnes connaissent : chaque fois que les partenaires sociaux se réunissent pour décider d’une éventuelle revalorisation des pensions complémentaires, ils ne regardent pas seulement la situation instantanée. Ils se projettent sur un horizon de quinze ans pour vérifier que les réserves resteront suffisantes, même en cas de hausse des pensions.

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C’est précisément ce souci de prudence qui peut expliquer certaines décisions difficiles, comme le gel des pensions au 1ᵉʳ novembre. Vu de l’extérieur, cela ressemble à une mauvaise nouvelle immédiate. Mais, du point de vue des gestionnaires, il s’agit de trouver un équilibre entre amélioration du pouvoir d’achat des retraités et stabilité à long terme du régime.

Couple âgé marchant sur une allée éclairée dans un parc en soirée, évoquant la continuité de la vie après le départ à la retraite.
Une promenade du soir, pendant que les pensions complémentaires tombent chaque mois.
Crédit : Aneesh Anilkumar / Wikimedia Commons (CC BY 4.0).

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Ce que promet le directeur général pour les années à venir

Reste une question centrale : malgré la non-revalorisation récente, les retraites complémentaires du privé seront-elles bien versées dans les années qui viennent ? C’est sur ce point que François-Xavier Selleret se montre le plus ferme. En s’appuyant sur l’existence de ces réserves et sur l’absence de dette, il affirme que la gestion du régime est structurée pour durer.

Le directeur général rappelle que ce sont les partenaires sociaux – organisations patronales et syndicats – qui pilotent ce système et prennent les décisions majeures. Leurs arbitrages sont parfois sources de déception pour les retraités à court terme, mais ils sont censés garantir la pérennité du régime sur plusieurs décennies. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils s’astreignent à cet horizon de quinze ans lorsqu’ils examinent les comptes.

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Selon lui, cette gouvernance paritaire et cette stratégie de long terme font que l’Agirc-Arrco peut continuer à honorer ses engagements, quels que soient les débats politiques du moment. Il insiste sur le fait que les 27 millions de cotisants d’aujourd’hui ne financent pas seulement les pensions du présent, mais s’inscrivent aussi dans une trajectoire pensée pour durer.

Et c’est là que se trouve la véritable révélation de son intervention. Après avoir détaillé la façon dont les points sont gérés, les réserves investies et les décisions prises, François-Xavier Selleret l’assure : cette gestion a précisément pour objectif de garantir le paiement des retraites complémentaires dans la durée.

Autrement dit, malgré les tensions autour de la revalorisation de novembre, le patron du régime affirme que la retraite complémentaire des salariés du privé a été conçue pour rester au rendez-vous, aujourd’hui comme dans les prochaines années.

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