Icône menu hamburger Icône loupe de recherche
  1. TDN >
  2. Société

Féminisme : Qu’en pensent vraiment les hommes ?

Publié par Emma le 13 Mai 2019 à 16:22
Partagez ce contenu sur Facebook
Partagez ce contenu sur Whatsapp
Partagez ce contenu sur Twitter
Partagez ce contenu par mail

 

Le mouvement féministe n’a pas attendu les réseaux sociaux pour faire entendre sa principale revendication : parvenir enfin à instaurer l‘égalité entre les sexes dans la société. Facile à dire, plus difficile à obtenir. Grâce à l’implication des pionnières dans cette cause, les femmes peuvent aujourd’hui voter, travailler et conduire. Du moins, dans certains pays. Dans une société bousculée par le numérique, la lutte contre le racisme, l’homophobie et les discriminations envers les femmes passe aujourd’hui par les réseaux sociaux.

Ces outils numériques ont notamment permis de dénoncer les abus sexuels dans le milieu professionnel avec l’apparition des mouvements #balancetonporc ou #metoo et de libérer la parole sur ces sujets auparavant tabous. Les femmes n’ont plus peur de dénoncer les cas de harcèlements qu’elles subissent au quotidien. Le féminisme touche aujourd’hui toute la population, femmes et hommes compris. Mais justement, que pensent véritablement les hommes de cette nouvelle libération féminine ? Il est temps de leur donner la parole. Pour cela, le Tribunal du Net a réalisé une étude sur 60 hommes âgés de 15 à 40 ans, de tous milieux sociaux afin de connaître leur opinion sur les féministes qui agissent sur les réseaux sociaux.

>> À lire aussi : Trop courte ! Un conducteur de bus refuse de faire monter une jeune femme à cause de sa jupe ! 

Les réseaux sociaux et le féminisme

Le féminisme est un sujet très complexe et difficile à étudier dans sa globalité. Si le sujet touche principalement la gente féminine, les hommes sont bien souvent impliqués et concernés par cette thématique. Pourtant la parole leur est rarement donnée. Il existe différents types de féminisme et comme dans tout mouvement, certains courants sont plus extrémistes que d’autres. Réduire le mouvement aux Femen ou autres militantes activistes serait injuste pour les femmes qui se battent davantage dans l’ombre. L’utilisation des hashtags, sur Twitter ou Instagram notamment, permettent à toutes les femmes de s’exprimer librement et de partager leurs expériences diverses.

L’anonymat de ces réseaux favorise la libération de la parole et unit des femmes sur des sujets qui les concernent toutes. Pourtant, il semblerait que les hommes ne s’y intéressent que trop peu. Seulement 32% ont répondu suivre régulièrement ou occasionnellement des comptes Instagram ou Twitter féministes. Ceux qui reviennent le plus sont « Jemenbatsleclito », « Tasjoui » , « Noustoutes » ou encore « Coupdesang » . Avec des publications basées sur l’humour, le trash et des témoignages, ces comptes rencontrent un franc succès sur les différents réseaux sociaux. Les sujets traités y sont variés : sexualité, menstruation, agression sexuelle etc… Reste maintenant à comprendre le manque d’implication des hommes dans ce nouveau combat.

View this post on Instagram

Naturelle rime avec Belle 🌸 Cc @_dotpigeon • • • • #leseclaireuses #barbie #bodypositive #beautygirl #inspiring #inspire #girlpower #womanpower #girls #women #everydaymood

A post shared by Les Éclaireuses (@leseclaireuses) on

>> À lire aussi : La nouvelle publicité de Burger King scandalise, la chaîne de fast-food la supprime 

Les féministes détestent-elles les hommes ?

Les chiffres sont encore traumatisants. Une femme décède sous les coups de son mari tous les deux jours en France. Les agressions sexuelles sont récurrentes et reviennent inlassablement dans le lot des actualités en France. En moyenne 75 000 femmes sont violées dans l’Hexagone chaque année, soit 208 par jour. La question de l’égalité salariale est également sujet à controverse. À compétences égales, une femme percevra 18 % de moins qu’un homme. Toutes ces injustices ont engendré pour certaines femmes, une haine envers le sexe masculin considéré comme le « sexe fort » . Mais un homme n’a pas choisi de naître homme au même titre qu’une femme n’a pas choisi de naître femme.

La société a créé les inégalités et continue de les maintenir. 30 % des hommes interrogés pour notre étude ont déclaré se sentir stigmatisés par les féministes sur les réseaux sociaux. En effet, lorsqu’on leur demande si ils pensent que les activistes mettent tout le monde dans le même panier, ils sont unanimes ou presque. 70% d’entre eux estiment qu’elles n’essayent même pas de les différencier, lorsqu’elles critiquent les hommesSi certains insistent sur le sentiment d’être parfois « persécutés » , ces critiques n’ont aucune influence sur leur vie et leur comportement pour 58% d’entre eux.

>> À lire aussi : « Les turbulences lui servaient à frotter son pénis sur ma main » : les terrifiants témoignages de #balancetonmetro

La vision des hommes sur le féminisme des réseaux sociaux

Depuis quelques années, les féministes ont envahi les réseaux sociaux pour libérer la parole et briser les tabous. Par exemple le plaisir féminin et les menstruations étaient des sujets très peu abordés auparavant et qui sont aujourd’hui omniprésents sur Instagram et Twitter. Les pages comme « jemenbatsleclito » ou « tasjoui » recueillent des témoignages poignants et libérateurs pour la femme. Si très peu d’hommes s’intéressent à ces pages là, ils ont tout de même un avis dessus, et celui-ci est mitigé.

Pour la majorité d’entre eux, (68%), les féministes ont tout à fait leur place sur Instagram ou Twitter. Ils apprécient à 58% les messages qu’elles véhiculent. De manière anonyme, ils partagent leurs avis : « Elles défendent leurs droits, il était temps que les femmes puissent parler librement sans que les hommes soient derrière à minimiser leurs propos. Sur les plateaux télé ou radios, elles parlent moins que les hommes et sont coupées en permanence » . « Cette cause a sa place sur Instagram car c’est populaire et le message exprimé est clair et facile à illustrer. » , « C’est bien qu’on donne la possibilité de dire et de témoigner ce que vivent les femmes au quotidien quelque soit le sujet » .

À l’inverse, 32% des hommes interrogés ne trouvent pas qu’Instagram soit l’endroit idéal pour véhiculer des idées féministes. 42% d’entre eux n’approuvent pas le message et l’image diffusés. Bon nombre d’entre eux leur reprochent leur agressivité : « Mode de transmission du message parfois trop « agressif » et accusateur, le plus souvent ça a pour but de dire que les hommes sont des violeurs et harceleurs programmés dès la naissance » ,« Elles sont trop extrêmes, vouloir l’égalité, les mêmes droits, la même considération c’est une chose, mais il faut veiller à éviter le nivellement par le bas et l’hyper-sexualisation de tous les sujets » . Certains considèrent même que le féminisme est un danger et un réel fléau pour notre société. Leur nudité leur est également reprochée « j’ai un gros problème avec celles qui pensent que montrer leur corps va faire évoluer les choses » .

View this post on Instagram

Je te laisse imaginer à quel point ça peut aller vite. #noncestnon #jemenbatsleclito #womenof2018

A post shared by Jemenbatsleclito (@jemenbatsleclito) on

>> À lire aussi : Nagui avoue : cette petite chose qui l’intrigue beaucoup chez les femmes ! 

Des hommes féministes c’est possible ?

Le féminisme est par définition un mouvement qui lutte pour l’égalité des sexes. Si dans l’imaginaire collectif, le militantisme est incarné par les femmes, le message peut tout à fait être porté par des hommes. Cette lutte n’est pas l’ennemie du sexe masculin, plutôt celui de l’oppression féminine. Michael Kimmel, sociologue et auteur du livre « Le guide du féminisme pour les hommes » rappelle : « Si vous êtes d’accord avec la phrase « Les femmes et les hommes ne sont pas égaux aujourd’hui, mais ils devraient l’être » , alors vous pouvez vous qualifier de féministe » .

De nombreuses démarches féministes ont été faites par des hommes, sur Instagram, Youtube et même au niveau politique. La question « est-ce qu’un homme peut être féministe ? » a été posée à Justin Trudeau, premier ministre canadien. Sa réponse est sans appel. « Les hommes ne peuvent pas seulement être féministes, ils doivent l’être. Nous devons revoir ce que c’est qu’être un homme et cela veut dire être ouvert, empathique, respectueux et courageux de prendre la parole sur ce sujet-là » . 

>> À lire aussi : Une française lance la plateforme qui va sauver les voyageuses solo et fauchées 

INSCRIPTION NEWSLETTER TDN

N'oubliez pas de cliquer sur l'email de validation pour confirmer votre adresse email. Si vous ne l'avez pas recu vérifiez dans vos spams.