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« Je ramasse le truc et ma main explose » : le témoignage glaçant d’Antoine, amputé après la manifestation de gilets jaunes à Bordeaux

Publié par Claire JONNIER le 12 Déc 2018 à 8:27

Les manifestations des Gilets Jaunes ont été le théâtre d’affrontements hyper violents. Entre les tirs de flashball et les pavés lancés, certains en ressortent grièvement blessés. Comme ce jeune homme de 26 ans qui doit se faire amputer après qu’une grenade lui explose la main.

 

 

Il manifeste en Gilets Jaunes et une grenade lui arrache la main

« Au début la manif se passait bien », raconte Antoine, 26 ans. Ses amis et lui décident de se joindre à la manifestation des Gilets Jaunes à Bayonne. Mais très vite, la situation dégénère.

 

« les échauffourées commencent. Il y a des fumigènes, on lance des œufs, on se fait gazer. Moi, à un moment je recule parce que les charges ont commencé. Avec les gars, on se dit qu’on va se poser dans un bar à côté, se reposer les yeux. J’ai pris des bières assez fortes, mais je n’étais pas très alcoolisé »

 

Des journalistes, présents sur place, affirmeront que les manifestants avaient également des armes de type balles de plomb, bombe artisanale ou encore fumigène. Quoi qu’il en soit, Antoine et ses amis y retournent pour voir un peu ce qu’il se passe.

 

« Il y avait un feu au niveau du tram ‘hôtel de ville’, j’ai essayé de voir ce qui se passait et là un truc roule à mes pieds. Je n’ai pas réfléchi, je ne savais pas ce que c’était, je décide de le prendre à la main et de le relancer ».

« Le truc explose, ma main explose. Je ne m’en rends pas compte tout de suite. Je pense que quelque chose m’a tapé et que la main est engourdie ».

 

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Là, je regarde ma main et à la place il y a un moignon avec des lambeaux de chair qui pendent et un morceau d’os déformé.

 

 

Suite à l’explosion de la grenade, il se fait amputer de la main

C’est alors que tout bascule pour Antoine. Il se met à courir vers les Gilets Jaunes, sans comprendre ce qu’il vient de se passer.

 

« Je cours vers les manifestants pour qu’ils s’occupent de ça mais je vois les regards horrifiés, tout le monde me dit qu’il faut aller voir les pompiers, faut aller à l’hôpital. Là, je regarde ma main et à la place il y a un moignon avec des lambeaux de chair qui pendent et un morceau d’os déformé. J’ai encore l’image dans ma tête. À partir de là, je hurle. Les manifestants ont été géniaux, ils m’ont emmené vers les pompiers le plus vite possible »

 

Rapidement pris en charge, les médecins devront l’amputer de la main.

« C’est extraordinaire, je ne suis même pas en colère, je suis effaré, halluciné par la violence avec laquelle ils répondent à des œufs et des cailloux en face en envoyant des explosifs. Un caillou ça peut blesser si ça atterrit mal, un œuf ça peut aveugler, mais ça c’est une bombe »

 

Suite à son amputation, Antoine réclame justice

Après s’être fait amputer de la main, Antoine est sous le choc et ne comprend pas.

 

« Ils ne peuvent pas nous envoyer ça dans la gueule, nous on n’est pas armés, au mieux les gars ils ont des masques à gaz ou des lunettes de plongée, ils se débrouillent comme ils peuvent pour s’armer contre des gens en face qui ont des gilets [pare-balles], des casques et des matraques, des boucliers et des lance-grenades. Je savais qu’ils avaient des flash-ball et des lacrymos mais ça je n’imaginais même pas qu’ils avaient ça. C’est horrible »

 

Et pour tourner la page, le jeune homme réclame justice « parce que pour pouvoir passer à autre chose, j’ai besoin d’un minimum de justice et savoir quelle est l’arme qui m’a fait ça et que vont-ils faire pour éviter que d’autres subissent ça. » Selon les premières constatations, il pourrait s’agir d’une grenade de type GLI-F4 (une grenade lacrymogène assourdissante qui contient une charge de TNT).