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Un dôme contenant des déchets nucléaires se fissure sur une île du Pacifique

Publié par Manon CAPELLE le 15 Nov 2019 à 20:30
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Construit par les États-Unis dans les années 70 pour stocker des déchets nucléaires, le dôme se fissure. Il menace l’archipel, qui a déjà été grandement affecté par le passé. Ainsi, les Îles Marshall demandent de l’aide aux États-Unis.

Dôme iles Marshall

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Ce dôme renferme des déchets nucléaires appartenant aux États-Unis

Ce dôme de 8 mètres de haut est situé sur l’île de Runit, aux Îles Marshall. Surnommé « la Tombe » (« the Tumb » , en anglais), le dôme contient suffisamment de déchets radioactifs pour remplir 35 piscines olympiques. 

C’est dans les années 1950 et 1960 que les États-Unis viennent effectuer des tests nucléaires dans cet archipel de l’océan Pacifique, situé entre l’Australie et Hawaï. Des dizaines d’essais nucléaires sont faits. Rien qu’en l’espace de 12 ans, 67 bombes explosent sur les récifs coralliens de Bikini et d’Enewetak.

RFI indique que l’énergie développée sur les 25 essais nucléaires sur Bikini équivaut à 5 000 bombes Hiroshima. Le Los Angeles Times rapporte que 130 tonnes de terre contaminée par des essais nucléaires dans le désert du Nevada sont aussi enfouies dans la cavité.

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Ainsi, sous le dôme dort près de 88 000 m3 de déchets radioactifs. 

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Des fissures apparaissent et d’autres facteurs inquiètent

Depuis plusieurs années, des fissures apparaissent et cette solution n’est plus très sûre. La montée des eaux inquiète également les scientifiques. En effet, le point culminant de l’archipel n’est qu’à 10 mètres d’altitude.

Un autre problème n’est pas à négliger. Le cratère n’est pas isolé d’une couche de béton. Les déchets sont en contact direct avec le sol. Et si une infiltration de l’eau se produit, les conséquences seront vraiment dramatiques. Enfin, l’île de Runit se trouve dans une zone vulnérable aux tremblements de terre et aux tsunamis.

Le secrétaire des Nations Unis Antonio Guterres a qualifié le dôme comme « un genre de cercueil » Ainsi, le gouvernement des Îles Marshall a sollicité l’aide des États-Unis face à cette situation.

Des radiations mille fois supérieurs à celle de Tchernobyl

Les États-Unis s’opposent à la requête de l’archipel, au motif que le dôme est sur leur territoire. La présidente de la République de l’archipel, Hilda Heine, interpelle les médias : « Comment le dôme pourrait-il être à nous? On n’en veut pas. On ne l’a pas construit. Les déchets qu’il contient ne sont pas à nous, mais à eux. » 

Ces essais ont déjà forcé des centaines d’habitants à quitter leur domicile. Certains ne pourront jamais rentrer chez eux, à cause de la contamination de ces déchets nucléaires.

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Les États-Unis ont versé plusieurs millions de dollars aux Îles Marshall, au terme d’un accord. Mais cette somme reste dérisoire face aux besoins nécessaires pour la rénovation du dôme.

Les scientifiques de l’Université de Colombia ont révélé que certaines zones de l’archipel affichent des taux de radiation 1000 fois supérieurs à ceux de Tchernobyl ou de Fukushima.

La situation est critique face à la surface du dôme qui menace de se déverser dans l’océan Pacifique.

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