Canicule : Est-on obligé d’aller travailler ? Voici ce que dit la loi
Les vagues de chaleur continuent de frapper l’Hexagone. Une véritable torture pour certains travailleurs qui peuvent se référer au décret sur les fortes chaleurs en cas de manquement des employeurs.
Des températures en hausse chaque semaine
Jusqu’à trente-huit degrés sont attendus dans la capitale cette semaine. Une journée qui s’annonce plus pénible à endurer que les dernières, qui ont déjà grandement fragilisé les nerfs des travailleurs. Rythmé par les épisodes caniculaires, le mois de juin s’achève enfin, mais laisse place à un mois de juillet qui s’amorce en grande pompe avec un premier jour particulièrement chaud.
Si certains employés de bureau ou salariés en vente évoluent dans un environnement climatisé, les autres subissent l’augmentation progressive des températures, jusqu’à la fin de journée qu’ils finissent en nage. Bref, les dernières semaines ont été particulièrement pénibles.
Face aux alertes successives des autorités, le gouvernement prend des dispositions supplémentaires pour la protection des travailleurs. Il prend la forme d’un décret qui rentrera en vigueur à compter du 1er juillet. « Les épisodes caniculaires et le travail par fortes chaleurs peuvent entrainer une dégradation des conditions de travail dans la majorité des secteurs d’activité et augmenter les risques d’accidents du travail, y compris graves ou mortels« , indique le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles sur son site officiel.
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Un nouveau décret ajouté au Code du travail
Paru il y a un mois, le décret a « pour vocation de renforcer les obligations des entreprises en leur donnant un dispositif de vigilance à respecter » explique Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, au micro de BFMTV. « En d’autres termes, l’entreprise doit tirer les conséquences qu’à midi, sur un toit, quand il fait 40 degrés, ce n’est pas possible d’être exposé« , précise-t-elle.
« Lorsque l’évaluation des risques identifie un risque d’atteinte à la santé et à la sécurité des travailleurs lié à l’exposition à des épisodes de chaleur intense, l’employeur fait évoluer l’organisation du travail avec des mesures visant à adapter les horaires, suspendre les tâches pénibles aux heures les plus chaudes, mieux ajuster les périodes de repos », peut-on lire en parcourant le texte.
Une fois toutes ces précisions effectuées, vient le moment de la question qui brûle toutes les lèvres. Les fortes chaleurs constituent-elles un motif suffisant pour être exempté de travail ? La réponse est non. En aucun cas le Code du Travail n’évoque un possible chômage technique en fonction des températures.
Trois seuils de dangerosité identifiés
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Toutefois, on note trois seuils d’alerte auxquels les températures représentent un danger. Le premier seuil débute au-delà de 28 °, pour tout travail physique. Viennent ensuite les 30 ° et plus pour une activité de travail sédentaire (comme c’est le cas pour les employés de bureau). Au-delà de 33 °, le simple fait de travailler constitue un danger, selon l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité).
Dans ces conditions « les postes de travail devront être aménagés pour amortir les effets des rayonnements solaires et l’accumulation de chaleur, par des dispositifs filtrants ou occultant, de la ventilation ou de la brumisation« , exige le ministère. « L’eau potable fraîche mise à disposition des travailleurs devra être augmentée autant qu’il est nécessaire. L’accès à l’eau devra être garanti, avec un minimum de trois litres par jour et par personne« et les employeurs devront fournir « des équipements adaptés ».
Les dispositions ne manquent donc pas pour prémunir les employés contre les fortes chaleurs. Reste à voir si les employeurs joueront le jeu et feront le nécessaire pour préserver leurs troupes.
☀️Fortes chaleurs au travail et canicule : les salariés sont-ils suffisamment protégés ?☀️
Un nouveau décret s’applique dès le 1er juillet, mais suffit-il ?
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— Syndicat CFTC (@SyndicatCFTC) June 20, 2025