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Dans quelques jours, le ciel va nous offrir un spectacle gratuit que l’on ne reverra pas avant 2031

Publié par Killian Ravon le 14 Nov 2025 à 10:57

Dans la nuit du 16 au 17 novembre, le ciel va se transformer en véritable scène cosmique. La Terre plongera dans un fleuve de débris cosmiques laissés par une comète vieille de plusieurs siècles. Offrant jusqu’à 15 étoiles filantes par heure.

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Un météore coloré fend en diagonale un ciel nocturne très étoilé au-dessus d’une forêt sombre, illustrant la pluie des Léonides.
Un bolide des Léonides illumine le ciel nocturne, avant la pluie d’étoiles filantes annoncée mi-novembre.

Et cette année, entre obscurité quasi totale et activité modérée mais régulière. Toutes les conditions sont réunies pour profiter pleinement de ce rendez-vous que vous ne revivrez pas dans les mêmes conditions avant 2031.

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Un rendez-vous avec les Léonides à la mi-novembre

Chaque mois de novembre, un essaim bien particulier revient visiter notre ciel. Celui des Léonides. Une pluie de météores dont le radiant se situe dans la constellation du Lion. Concrètement, la Terre traverse un nuage de poussières cométaires. Comme si elle rentrait dans une zone de graviers en orbite autour du Soleil.

Dans la nuit du 16 au 17 novembre, ce passage sera à son maximum. Les modèles d’activité ne prévoient pas de déferlante cette année, mais un flux régulier d’environ 15 météores par heure. Ce chiffre peut paraître modeste, pourtant. Pour peu que le ciel soit dégagé. Cela suffit largement à créer cette impression de ciel vivant qui marque les observateurs.

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Ce qui rend les Léonides si singulières, ce n’est pas seulement leur fréquence, mais aussi leur aspect. Les météores sont souvent très rapides, très fins et parfois étonnamment colorés. Certains observateurs racontent même avoir l’impression que le ciel « siffle » silencieusement quand une traînée particulièrement lumineuse fend la nuit.

Gros plan d’une étoile filante des Léonides traversant obliquement un ciel nocturne étoilé, avec une traînée colorée nette allant du vert au rose.
Une Léonide fend le ciel à une vitesse fulgurante pendant le pic de l’essaim.
Crédit : Navicore / Wikimedia Commons (CC BY 3.0).

Une fenêtre d’obscurité quasi totale

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Cette année, la configuration lunaire est particulièrement favorable. Au matin du 17 novembre. La Lune ne sera qu’un mince croissant de Lune éclairé à environ 9 %. Et surtout elle ne se lèvera que tard dans la nuit. Pendant les heures cruciales d’observation, entre 2 heures et l’aube. Le ciel nocturne restera donc plongé dans une obscurité totale ou presque.

Pour une pluie de météores, cette absence de lumière parasite change tout. Observer des étoiles filantes avec une Lune brillante, c’est un peu comme regarder un film avec une lampe braquée sur l’écran : on en devine les scènes principales, mais on perd tous les détails. Sans Lune pour blanchir le ciel, les météores plus discrets deviennent visibles, les couleurs se distinguent mieux et les traînées les plus fines ressortent sur un fond noir profond.

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Cette combinaison d’un essaim actif, même modérément, et d’une nuit très sombre est loin d’être automatique. C’est précisément ce cocktail rare qui rend la nuit du 16 au 17 novembre si intéressante à noter dans un agenda, d’autant qu’il faudra patienter plusieurs années avant de retrouver une fenêtre aussi propre pour les Léonides.

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Paysage nocturne avec horizon de forêt sombre sous un ciel bleu profond constellé d’étoiles et une étoile filante traversant la voûte céleste.
Sous un ciel parfaitement dégagé, chaque météore semble rallumer la nuit.
Crédit : Rodrigo.Argenton / Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0).

Des projectiles minuscules à une vitesse folle

Malgré leur effet spectaculaire, les « missiles » qui traverseront le ciel ne mesurent, pour la plupart, guère plus qu’un grain de sable. Ces fragments pénètrent dans l’atmosphère à environ 70 kilomètres par seconde, soit plus de 252 000 km/h, près de 200 fois la vitesse d’un avion de ligne. À ces vitesses, la moindre particule devient un véritable projectile énergétique.

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En heurtant les couches supérieures de l’atmosphère, ces miettes de roche et de glace compressent brutalement l’air devant elles. La friction intense échauffe et vaporise la particule, ionise les gaz environnants et laisse derrière elle une traînée lumineuse : c’est l’étoile filante que nous voyons depuis le sol.

Certaines de ces traînées sont si brillantes qu’elles continuent de luire quelques secondes, parfois plus, après la disparition apparente du météore. Ce phénomène de persistance fascine beaucoup d’amateurs qui guettent ces traces fantomatiques, à la limite de la vision périphérique, comme un souvenir lumineux de la particule disparue. Dans le cas des Léonides, il n’est pas rare que quelques météores particulièrement rapides se démarquent franchement du reste du spectacle.

Ciel de montagne très sombre rempli d’étoiles, traversé par deux longues traînées lumineuses parallèles de météores au-dessus des reliefs.
Quand deux météores surgissent en même temps, le spectacle devient irréel.
Crédit : HZJ_G / Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0).
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Derrière les Léonides, une vieille comète voyageuse

À l’origine de ce ballet, on trouve la comète 55P/Tempel-Tuttle, un noyau de glace et de poussière qui met environ 33 ans à faire le tour du Soleil. À chaque passage au plus près de notre étoile, cette vagabonde perd un peu de matière, laissant derrière elle une véritable autoroute de débris cosmiques.

Chaque mois de novembre, la Terre croise cette traînée. Elle n’entre pas exactement dans la même portion à chaque fois, ce qui explique pourquoi l’intensité de la pluie varie autant d’une année sur l’autre. Les grands épisodes historiques remontent à des périodes où notre planète a traversé une région du nuage particulièrement dense.

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En 1966, les observateurs ont ainsi vécu ce qui reste l’une des plus grandes tempêtes météoritiques jamais documentées. Pendant un quart d’heure, des milliers de météores par heure ont semblé tomber de toutes parts, au point que certains témoins ont cru à un phénomène quasi apocalyptique. Plus récemment, entre 1999 et 2002, les Léonides ont encore donné lieu à plusieurs essaims très intenses, rappelant leur capacité à transformer le ciel en pluie de lumière.

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Cette année, les spécialistes n’attendent pas un scénario comparable. L’essaim devrait rester dans des valeurs classiques, avec quelques pointes possibles mais sans raz-de-marée lumineux. En revanche, le prochain passage de la comète Tempel-Tuttle est annoncé pour 2031, et beaucoup espèrent qu’il préparera le terrain pour de futurs épisodes bien plus impressionnants.

Bande verticale lumineuse de la Voie lactée se détachant dans un ciel noir parsemé d’innombrables étoiles en haute résolution.
La Voie lactée rappelle le décor permanent dans lequel se produisent les pluies de météores.
Crédit : Rami Ammoun / Wikimedia Commons (CC BY 3.0).
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Comment bien observer la pluie d’étoiles filantes

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas besoin de matériel sophistiqué pour profiter des Léonides. Pas de télescope, pas de jumelles : au contraire, un instrument grossissant réduit votre champ de vision. Pour une pluie de météores, le meilleur outil reste vos yeux, confortablement installés face au ciel.

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L’idéal est de s’éloigner au maximum des éclairages urbains et des panneaux publicitaires. Une simple route de campagne, un jardin en périphérie ou un champ dégagé peuvent suffire, tant que l’horizon est bien dégagé, notamment vers l’est. Une chaise longue ou un tapis de sol vous permettront de rester allongé, nuque posée en arrière, pour couvrir une large portion de voûte céleste sans fatigue.

Il faut ensuite faire preuve d’un peu de patience. Comptez une vingtaine de minutes pour que vos yeux s’habituent pleinement à l’obscurité. Évitez les écrans de téléphone, qui « cassent » instantanément cette adaptation. Même si les Léonides semblent rayonner depuis la constellation du Lion, il est conseillé de ne pas fixer ce point précis, mais de balayer doucement l’ensemble du ciel. Les météores peuvent surgir n’importe où, parfois en périphérie de votre regard.

Et si quelques nuages viennent perturber le spectacle, ne renoncez pas trop vite. Des éclaircies de quelques minutes suffisent à laisser passer une poignée de météores, de quoi offrir malgré tout une expérience marquante. Beaucoup d’observateurs se souviennent davantage d’un seul bolide extraordinaire que d’un comptage rigoureux du nombre total d’étoiles filantes.

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Vue grand angle d’un ciel nocturne en noir et blanc avec traînée de météore et longues traces d’étoiles tournant autour du pôle céleste.
Une longue pose révèle à la fois la trace d’un météore et la rotation du ciel.
Crédit : Paul VanDerWerf / Wikimedia Commons (CC BY 2.0).

Et après les Léonides, un dernier feu d’artifice céleste

Pour ceux qui manqueraient le rendez-vous du 16 au 17 novembre, ou qui voudraient prolonger la saison, un autre essaim se prépare déjà en coulisses. Les Géminides, actifs mi-décembre, sont réputés pour être parmi les plus généreux de l’année, avec jusqu’à 140 météores par heure dans de bonnes conditions. Là encore, la météo et la Lune joueront un rôle crucial, mais le potentiel de spectacle est considérable.

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Ces Géminides constituent en quelque sorte le bouquet final de l’année astronomique. Ils prennent naissance dans un astéroïde singulier et offrent souvent des météores plus lents, plus « graphiques », contrastant avec la vitesse vertigineuse des Léonides. Beaucoup d’amateurs considèrent d’ailleurs que ces deux essaims forment un duo idéal pour découvrir les pluies d’étoiles filantes : la finesse rapide de novembre, puis la danse plus dense de décembre.

Reste une question qui intrigue : quand reverra-t-on un alignement aussi favorable pour les Léonides, avec une activité correcte, une Lune discrète et une fenêtre d’obscurité aussi large ? La comète 55P/Tempel-Tuttle ne repassera au voisinage du Soleil qu’en 2031. Ce n’est qu’après ce retour que l’essaim retrouvera un maximum de densité, laissant espérer de nouvelles nuits vraiment exceptionnelles.

En attendant, la nuit du 16 au 17 novembre offre peut-être la meilleure combinaison avant longtemps : un spectacle gratuit, à ciel ouvert, que l’on risque fort de regretter si on le laisse filer.

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