Huile d’olive : le premier producteur mondial prévient, les prix vont s’envoler
L’huile d’olive est devenue une star des cuisines américaines. En 2024, les États-Unis sont même passés devant l’Espagne au classement des plus gros consommateurs mondiaux, juste derrière l’Italie. Des millions d’Américains l’utilisent chaque jour pour cuisiner, assaisonner ou frire. Mais derrière cette habitude culinaire bien ancrée se cache une dépendance quasi totale à l’importation. Environ 95 % de l’huile d’olive consommée aux États-Unis vient de l’étranger, et principalement d’Europe.
Contrairement à l’Italie, l’Espagne ou la Grèce, les États-Unis produisent très peu d’huile d’olive. Le climat et la tradition agricole locale n’ont jamais permis à ce produit de se développer à grande échelle. Résultat, la quasi-totalité des bouteilles qui remplissent les rayons des supermarchés américains viennent de la Méditerranée. Et cette dépendance pourrait bientôt coûter très cher aux consommateurs.
Une guerre commerciale qui tombe au mauvais moment
En juillet 2025, l’administration Trump a ravivé une vieille querelle commerciale avec l’Union européenne. L’ex-président, redevenu figure centrale du jeu politique, a décidé d’imposer des droits de douane de 10 % sur les biens en provenance des 27 pays membres. Un coup de massue pour les producteurs européens… et pour les importateurs américains.
Mais ce n’est pas tout. Donald Trump a rapidement menacé d’augmenter encore ces taxes, les portant à 30 % à partir du 1er août. Une perspective alarmante pour toute une chaîne logistique déjà fragilisée par les tensions commerciales et les changements de politique depuis plusieurs années. L’huile d’olive ne fait pas exception, bien au contraire.
L’huile d’olive, victime collatérale d’un bras de fer politique
Du côté des producteurs, l’inquiétude est palpable. Cristóbal Valdés, PDG de Deoleo, le plus grand groupe mondial d’huile d’olive basé en Espagne, a pris la parole publiquement. Pour lui, la situation est critique. Dans un courrier adressé à CNBC, il rappelle que les États-Unis représentent plus d’un quart du chiffre d’affaires total de sa société. Autrement dit, le marché américain est crucial pour leur survie économique.
Mais au-delà des intérêts financiers de Deoleo, c’est bien le consommateur final qui risque d’en subir les conséquences. Une hausse des prix paraît inévitable, accompagnée d’une baisse de disponibilité dans les rayons. L’huile d’olive, déjà un produit coûteux, pourrait devenir un luxe dans certains foyers.
La diplomatie européenne en mode panique
Face à cette menace tarifaire, les diplomates européens se sont mobilisés dans l’urgence. Des négociations ont été entamées pour tenter de trouver un terrain d’entente avec Donald Trump. Si les discussions ont été longues et tendues, un accord semble finalement en bonne voie. Selon des informations du Financial Times confirmées par Reuters, les deux parties seraient tombées d’accord pour limiter les droits de douane à 15 %.
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Ce compromis, bien qu’imparfait, permettrait d’éviter le pire. Mais il reste insuffisant pour rassurer totalement les producteurs et les importateurs. Le climat d’incertitude qui entoure cette décision douanière freine les investissements, ralentit les commandes et crée une tension durable sur les prix.
D’autres produits européens également touchés
L’huile d’olive n’est pas la seule à faire les frais de la politique commerciale américaine. Les producteurs de whisky irlandais, les fromagers italiens ou encore les viticulteurs français sont eux aussi sur la sellette. Tous dénoncent une politique protectionniste qui pénalise des produits emblématiques du savoir-faire européen.
Ces filières partagent une caractéristique commune : elles dépendent fortement du marché américain pour écouler leurs produits. Une hausse brutale des taxes d’importation entraîne mécaniquement une baisse des ventes, des pertes financières et parfois des licenciements. Certaines PME du secteur agroalimentaire pourraient ne pas s’en relever.
Le marketing au secours de l’huile d’olive
Conscient du danger, le groupe Deoleo ne compte pas rester les bras croisés. L’entreprise espagnole prévoit de lancer une grande campagne marketing aux États-Unis pour rappeler les bienfaits de l’huile d’olive et renforcer son statut d’aliment essentiel à la santé. Un argument qui vise à mobiliser l’opinion publique contre les décisions de l’administration Trump.
Dans un communiqué, Cristóbal Valdés a déclaré : « L’accès à l’huile d’olive ne doit pas être pénalisé, il doit être encouragé. » Un message fort, qui tente de transformer un problème économique en enjeu de santé publique. Reste à savoir s’il sera entendu.
Un contexte tendu, des prix qui flambent
L’inflation alimentaire n’a pas attendu les décisions de Trump pour toucher les États-Unis. Mais cette nouvelle tension tarifaire risque d’aggraver une situation déjà préoccupante. Dans certains États, les prix des huiles végétales avaient déjà augmenté de 20 à 30 % en un an. L’huile d’olive, plus coûteuse à produire et à transporter, pourrait voir ses prix exploser.
Pour les ménages américains, habitués à consommer de l’huile d’olive au quotidien, cela représente un choc. Certaines familles pourraient être contraintes de revenir à des alternatives moins saines, comme l’huile de canola ou de maïs, simplement pour des raisons budgétaires. Le risque de voir se creuser un fossé nutritionnel entre classes sociales n’est pas à exclure.
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Trump, l’Europe et le jeu électoral
Cette décision ne doit pas être lue uniquement sous un angle commercial. La posture de Donald Trump vis-à-vis de l’Union européenne s’inscrit dans une stratégie électorale bien rodée. En pointant du doigt les importations européennes, l’ancien président renforce son discours nationaliste et protectionniste, très apprécié par une partie de son électorat.
Mais à court terme, cette tactique pourrait se retourner contre lui. Si les prix de produits aussi populaires que l’huile d’olive ou le fromage explosent, l’opinion publique pourrait se montrer moins indulgente, y compris dans des États traditionnellement républicains.
L’huile d’olive, symbole d’une guerre commerciale plus large
Ce bras de fer autour de l’huile d’olive est révélateur d’un malaise plus profond. Les relations entre les États-Unis et l’Union européenne restent fragiles, marquées par des désaccords récurrents sur le commerce, la fiscalité ou encore l’environnement. L’affaire des droits de douane sur l’huile d’olive n’est que l’un des nombreux fronts d’un conflit latent entre les deux blocs.
Elle montre à quel point l’économie mondialisée repose sur des équilibres délicats, et combien une décision politique peut bouleverser des marchés entiers. Même un produit aussi banal que l’huile d’olive peut devenir un levier de pression diplomatique.


Une hausse de 30 %… ou une baisse à 15 % ?
Pendant plusieurs semaines, les États-Unis ont menacé d’augmenter les taxes douanières jusqu’à 30 %. Une mesure qui aurait eu des effets dévastateurs sur les importateurs et les consommateurs. Les négociations ont finalement permis d’aboutir à un accord provisoire, ramenant ces droits à 15 % au lieu de 10 %.
Ce nouveau taux est certes moins dramatique que celui initialement annoncé, mais il représente tout de même une augmentation. Le prix de l’huile d’olive en rayon va donc bel et bien grimper dans les prochains mois. Pour les amateurs américains d’huile méditerranéenne, la note risque d’être salée.
- 28/07/2025 à 14:45Et une de plus. Maintenant si l'huile d'olive augmente c'est la faute à Trump.Qu'est ce qu'il n'est pas de la faute aux autres (Cocid, Trump, Ukraine, Israël, Palestine, Chine.....) pour que nos dirigeants nous fassent payer encore plus et toujours plus??? Maintenant l'huile d'olive!!!! Avec la politique de notre gouvernement et celle de l'Europe nous allons bientôt devoir faire un suppositoire de notre malheureux revenu et nous le mettre... ou vous soulez! Mais je ne garanti pas sa gratuité!
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