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Indemnisation chômage : des règles renforcées pour la rupture conventionnelle ?

Publié par Killian Ravon le 21 Juil 2025 à 15:15

La rupture conventionnelle est née en 2008 pour offrir une alternative au licenciement et à la démission. Dans un cadre légal sécurisé. Elle permet à un salarié et à son employeur de se séparer d’un commun accord. Tout en ouvrant droit, sous conditions, à l’allocation chômage et son indemnisation (ARE).

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two people shaking hands over a piece of paper

Cette procédure a rapidement séduit, offrant souplesse et simplicité : absence de contentieux, indemnités négociées et droits au chômage préservés.

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Une montée en puissance constante

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Depuis sa création, ce dispositif ne cesse de gagner en popularité. Le nombre de ruptures conventionnelles signées a plus que doublé en dix ans. Cette progression s’explique par l’attrait des entreprises cherchant à adapter leur masse salariale sans recourir au licenciement. Et par celui des salariés désirant organiser leur projet professionnel en profitant d’un filet de sécurité.

Deux personnes en costume se serrant la main devant une table de réunion.
Poignée de main concluant un entretien entre un recruteur et un candidat. Tumisu / Pixabay

Le mécanisme de l’assurance chômage

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Pour percevoir l’allocation chômage, un demandeur d’emploi doit justifier d’un nombre minimal de mois travaillés. Au cours d’une période de référence. Le montant et la durée de l’indemnisation dépendent du salaire antérieur et de la durée d’affiliation. Ainsi, plus on cotise, plus les droits sont étendus. L’objectif est de maintenir l’équilibre financier du système et d’inciter à un retour rapide à l’emploi.

Un équilibre à préserver

Soutenir ceux qui perdent involontairement leur travail tout en décourageant les pratiques abusives constitue un défi permanent pour l’Unédic et le ministère du Travail. L’équation est simple : garantir un soutien suffisant sans fragiliser le régime. Chaque réforme sur le calcul, la durée ou les conditions d’accès fait l’objet de vifs débats, impliquant partenaires sociaux et représentants de l’État.

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Dans son expacez de travail, un individu prend des notes de la main gauche et tapote sur son clavier avec la main droite.
Individu prenant des notes pendant un entretien face à un candidat. StartupStockPhotos / Pixabay

Les abus pointés du doigt

Récemment, le gouvernement a mis le projecteur sur certains dérives de la rupture conventionnelle. Des employeurs auraient recours à cette procédure pour contourner les obligations liées au licenciement et réduire le coût des départs. De leur côté, certains salariés, quant à eux, auraient transformé une démission classique en rupture amiable. Ce choix leur permettrait ainsi de conserver l’accès à l’ARE, sans nécessairement entamer, dans la foulée, une recherche d’emploi active.

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@avibittonavocat

Vous envisagez une rupture conventionnelle ? Un conseil : ne l’écrivez surtout pas vous-même ! Si votre RH vous demande de le faire, redoublez de vigilance. Lorsque l’entreprise propose une rupture conventionnelle, elle le fait souvent de manière subtile : « Envoyez-nous un email pour demander la rupture conventionnelle. » Mais attention, si la négociation échoue, cela peut se retourner contre vous. L’entreprise pourrait utiliser votre demande pour justifier un licenciement, arguant un manque de motivation de votre part. La meilleure stratégie est de passer par un avocat. Celui-ci communiquera avec l’avocat de l’entreprise, et ces échanges seront confidentiels. Contactez-nous à titre confidentiel : plus tôt vous nous consultez, mieux nous pourrons vous conseiller. Maître Avi Bitton – Avocat Droit du Travail : https://www.avibitton.com/ (rubrique Cadres)

♬ son original – AVOCAT AVI BITTON

Des impacts financiers conséquents

Ces pratiques nuisent à la pérennité financière de l’assurance chômage : le nombre croissant de bénéficiaires grève les comptes de l’Unédic, déjà mis à mal par la conjoncture économique et la hausse du chômage. Les cotisations salariales et patronales peinent à suivre la cadence, poussant les pouvoirs publics à envisager un resserrement des règles pour contenir le déficit.

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Les pistes de durcissement

Face à ces constats, plusieurs leviers sont actuellement étudiés. Il s’agirait notamment d’augmenter la durée minimale d’affiliation pour ouvrir des droits, mais aussi d’allonger les délais de carence avant le versement de l’allocation. Par ailleurs, la durée d’indemnisation pourrait être modulée selon la nature de la sortie, et, enfin, le montant de l’aide ajusté pour les ruptures jugées abusives. Chaque paramètre vise à responsabiliser les signataires et à préserver l’intégrité du dispositif.

Un homme et une femme se serrant la main dans un bureau moderne.
Accord signé entre un salarié et son employeur au sein d’un bureau. perzon seo / Flickr via Wikimedia Commons
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Une concertation indispensable

Astrid Panosyan‑Bouvet, ministre du Travail, a lancé les discussions avec les partenaires sociaux dès le 16 juillet dernier. Patronat et syndicats ont jusqu’à la fin de l’été pour formuler leurs propositions. Loin d’une simple formalité, ces échanges détermineront la portée des mesures à inscrire dans la prochaine loi sur l’assurance chômage, prévue pour l’automne.

Les salariés dans l’attente

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Pour les personnes envisageant une rupture conventionnelle, la crainte d’un durcissement des conditions d’accès se fait sentir. Une possible augmentation des délais de carence pourrait repousser la date de versement de l’ARE de plusieurs semaines. En outre, une inquiétude grandissante se manifeste chez certains observateurs, qui redoutent non seulement une réduction de la durée d’indemnisation, mais aussi ses conséquences directes : une fragilisation accrue des profils les plus précaires, et, par ricochet, une complexification supplémentaire du parcours de retour à l’emploi.

Les répercussions pour les entreprises

Chez les employeurs, la percée de mesures contraignantes suscite des inquiétudes : complexification administrative, délais supplémentaires et recours accru aux conseillers juridiques risquent d’allonger la procédure et d’alourdir la charge des ressources humaines. Certains redoutent que le dispositif perde sa simplicité et son attrait quand il s’agit de gérer des départs à l’amiable.

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Comparaison avec d’autres pays européens

À l’étranger, plusieurs États ont déjà opéré des révisions similaires : en Espagne, la rupture amiable implique un allongement des délais de préavis, tandis qu’en Italie, le calcul de l’indemnité est lié à l’ancienneté, sans possibilité de modulation. Ces exemples inspirent la France, tout en montrant que trop de rigidité peut freiner les mobilités professionnelles.

Façade d’un ancien bureau pôle emploi avec logo
Façade de l’ancien bureau Pôle Emploi à Rochefort.
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Témoignages de terrain

Des DRH de PME témoignent d’un recours accru à la rupture conventionnelle pour adapter rapidement la structure de leurs équipes. Pourtant, face à la menace de nouvelles contraintes, ils envisagent d’autres solutions : recours au CDD, licenciements économiques ou ruptures dues à l’inaptitude. Ces alternatives, souvent plus lourdes, peuvent provoquer un climat social tendu.

L’importance de la recherche active

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Le ministère du Travail insiste sur la nécessité pour les bénéficiaires d’une rupture conventionnelle de s’inscrire immédiatement à Pôle emploi et d’entretenir une démarche de recherche d’emploi rigoureuse. Cet engagement conditionne le maintien des droits et constitue un contre‑pouvoir face aux utilisations détournées du dispositif.

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L’art du compromis

Construire une réforme équilibrée suppose de ménager la souplesse nécessaire aux ruptures légitimes et de dissuader les pratiques abusives. Les partenaires sociaux seront invités à arbitrer entre exigences financières, respect des droits des salariés et besoins opérationnels des entreprises, dans un contexte où le marché du travail reste volatil.

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Un calendrier serré

Après les débats prévus courant juillet et août, un texte de loi pourrait être présenté en Conseil des ministres dès septembre. Le Parlement devrait ensuite examiner le projet à l’automne, avec un vote final avant la fin de l’année. Les premières mesures pourraient être appliquées au début de 2026, selon le rythme législatif.

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Femme prenant des notes de travail dans un environnement extérieur. Photo by karolinagrabowska
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Les zones d’ombre

Plusieurs questions restent sans réponse : comment distinguer clairement un usage abusif d’une rupture légitime ? Quels indicateurs retenir pour évaluer la recherche d’emploi ? Comment concilier la rapidité de la procédure avec des contrôles efficaces ? Ces interrogations animent les discussions et traduisent la complexité du sujet.

Une réforme sous haute tension

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Au-delà des aspects techniques, la réforme de la rupture conventionnelle cristallise un vrai débat philosophique sur la valeur du travail, la responsabilité individuelle et la solidarité collective. Elle soulève la question du juste équilibre entre protection sociale et rigueur financière, enjeu fondamental dans un contexte budgétaire contraint.

Vers un nouveau modèle d’accompagnement

Certains acteurs proposent de coupler la réforme à un renforcement de l’accompagnement des demandeurs d’emploi : coaching, formation accélérée, suivi personnalisé. L’idée : prévenir le risque d’inactivité prolongée et favoriser un retour à l’emploi plus rapide, quitte à consacrer une partie des économies réalisées sur l’assurance-chômage à ces dispositifs.

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La parole aux experts

Économistes et juristes suivront attentivement l’évolution du projet. Pour eux, l’enjeu majeur est de préserver l’efficacité du dispositif sans encourager les comportements contraires à l’esprit initial de la rupture conventionnelle : un outil de transition, non un moyen de contourner les règles du marché du travail.

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Le point de départ des discussions

Mercredi 16 juillet, la ministre du Travail a donné le coup d’envoi des négociations sur l’assurance chômage, en présence des partenaires sociaux. Astrid Panosyan‑Bouvet a clairement indiqué que la rupture conventionnelle ferait partie des thèmes abordés, aux côtés de la durée d’affiliation, des délais de carence, de la durée et du montant des allocations. Cette annonce marque le début d’une concertation cruciale dont l’issue pourrait redéfinir les droits à l’indemnisation pour des milliers de salariés.

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