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Lunettes au volant : la paire qui peut vous coûter 135 € et 3 points

Publié par Killian Ravon le 21 Oct 2025 à 4:41

Quand le soleil tape bas sur l’horizon, les automobilistes le savent : les yeux fatiguent, les réflexes se dégradent et les distances deviennent plus difficiles à apprécier. Porter des lunettes de soleil en voiture n’est donc pas un caprice, c’est un vrai sujet de sécurité routière. La vue intervient dans l’immense majorité des décisions au volant, et un simple contre-jour peut suffire à rater un clignotant, une ligne de stop ou un piéton lancé sur un passage protégé.

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Reflets de la route dans des lunettes de soleil posées sur le tableau de bord, mains au volant en plein jour.
Conduite sous forte luminosité : les lunettes améliorent le confort, à condition d’éviter les modèles trop sombres.

En pratique, de bonnes verres teintés limitent l’éblouissement, augmentent les contrastes et retardent moins l’adaptation de l’œil lorsque la luminosité varie. Mais toutes les lunettes ne se valent pas, et le choix de la catégorie de filtration n’est pas un détail. Il conditionne directement la capacité à distinguer les feux, les couleurs de signalisation et les reliefs sur la chaussée.

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Pourquoi certaines lunettes deviennent dangereuses derrière le volant

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La conduite impose des transitions de lumière rapides : sortie d’un sous-bois, entrée de tunnel, alternance de zones d’ombre et de plein soleil. Si les verres sont trop foncés, l’œil met plus de temps à « raccrocher » les contrastes. C’est là que la confusion s’installe : ce n’est pas le fait de porter des lunettes de soleil qui pose problème, c’est le niveau de filtration et, parfois, la monture elle-même.

Des branches épaisses ou une monture très enveloppante peuvent rétrécir le champ de vision latéral. À 90 km/h, perdre quelques degrés de vision périphérique, c’est rallonger votre temps de réaction d’une fraction de seconde qui peut compter. Le confort face à l’éblouissement ne doit jamais masquer l’exigence de visibilité.

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Les indices qui aident à s’y retrouver… et ceux qui induisent en erreur

Dans le commerce, les lunettes sont classées du niveau 0 à 4 selon la quantité de lumière visible qu’elles laissent passer. Les niveaux 1 et 2 conviennent à une luminosité modérée. Le niveau 3 est le compromis le plus répandu pour un fort ensoleillement, y compris pour la conduite, parce qu’il filtre largement la lumière tout en préservant la reconnaissance des couleurs.

Les verres polarisants séduisent, car ils gomment les reflets sur le bitume, l’eau ou le capot. Ils peuvent améliorer le confort visuel, mais ne transforment pas une paire trop sombre en lunettes adaptées au volant. De même, les verres jaunes ou « night-vision » vendus pour la nuit n’apportent pas de miracle : ils modifient la perception des contrastes sans créer de lumière, et ne doivent pas faire oublier les fondamentaux de la conduite de nuit.

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Reflets de la route dans des verres solaires au volant d’un cabriolet.
Reflets dans des lunettes en conduite, exemple typique de situation éblouissante. Crédit : Vyacheslav Argenberg, CC BY 4.0.

Petites erreurs qui coûtent cher dans la vraie vie

Beaucoup d’automobilistes gardent leurs lunettes de soleil lorsqu’ils abordent un tunnel. Mauvais réflexe : la différence de luminosité crée un « trou noir » pendant lequel la route disparaît littéralement. D’autres tombent dans un piège classique : acheter des verres très sombres pensant « mieux protéger » leurs yeux. En réalité, ils ralentissent l’adaptation visuelle et dégradent la perception des couleurs des feux et des panneaux.

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Enfin, les porteurs de lunettes correctrices oublient parfois une évidence : si le permis de conduire mentionne que la conduite doit se faire avec correction, les solaires utilisées au volant doivent l’être… à la vue. Sinon, ce qui ressemble à un simple oubli devient une infraction.

Ce que recommandent les pros de la vision

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Les spécialistes optiques insistent sur trois points. D’abord, privilégier des verres catégorie 3 pour rouler en plein soleil, quitte à garder une paire claire à portée de main quand la lumière baisse. Ensuite, choisir une monture fine qui n’entrave pas le regard latéral. Enfin, vérifier la correction si vous portez des lunettes au quotidien : vos solaires de conduite doivent offrir la même acuité que vos verres transparents.

Pour le reste, on applique du bon sens : on retire ses lunettes de soleil avant un tunnel, on évite de conduire la nuit avec des verres teintés, on garde le pare-soleil comme allié, et on nettoie régulièrement les verres pour éviter les halos gênants.

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Entrée de tunnel en voiture avec filé lumineux.
Passage brutal de la lumière à l’ombre : moment critique si les verres sont trop foncés. Crédit : Vyacheslav Argenberg, CC BY 4.0.
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Les idées reçues à oublier immédiatement

Non, des verres très foncés ne protègent pas « mieux » en voiture. Non, les verres jaunes n’améliorent pas magiquement la vision de nuit. Non, une grande monture ne « protège » pas davantage en conduisant : si elle réduit votre champ visuel, elle complique vos contrôles latéraux et vos évaluations de distance.

Et surtout, non, il n’existe pas « une paire universelle ». La bonne lunette de soleil au volant, c’est celle qui vous donne une vision nette, des couleurs lisibles et un champ bien dégagé, dans les conditions lumineuses du moment.

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Vue routière à travers le pare-brise depuis un habitacle.
Importance d’un champ de vision dégagé pour anticiper. Crédit : catégorie « Driving in Russia », Commons, CC BY/CC.

Quand la lumière change d’un coup : gérer les « zones pièges »

Sur route, la luminosité n’est jamais stable. Une alternance d’arbres crée un effet stroboscopique, l’entrée d’un tunnel plonge d’un coup dans l’ombre, un rond-point mouillé renvoie des reflets très durs. Dans ces situations, des verres trop foncés retardent l’adaptation de l’œil et grignotent de précieux dixièmes de seconde. Mieux vaut privilégier des lunettes de soleil qui conservent des couleurs lisibles et un champ de vision dégagé, puis retirer la paire à l’approche des zones sombres. Le pare-soleil reste un allié pour casser l’éblouissement sans assombrir toute la scène.

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Par temps couvert, le danger vient moins du soleil que du contraste faible. Dans un ciel laiteux ou sous la pluie, des verres trop sombres font disparaître reliefs, marquages et clignotants au loin. En pratique, il est plus sûr de rouler avec une teinte modérée et de garder à portée une paire claire pour basculer rapidement lorsque la lumière baisse. L’objectif n’est pas d’assombrir, mais de conserver une visibilité nette et immédiate.

Intérieur d’une voiture ancienne vu côté conducteur.
Quel que soit le style, la règle reste la visibilité maximale. Crédit : CZmarlin, CC BY-SA 3.0.

Bien choisir sa monture sans sacrifier la visibilité

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La qualité d’une paire ne se limite pas à la teinte. Une monture trop épaisse peut couper la vision latérale, gêner les contrôles d’angle et fatiguer en ville. En conduite, on privilégie des branches fines et un galbe qui épouse le visage sans « fermer » le champ. Les verres polarisants peuvent améliorer le confort en limitant les reflets sur le bitume mouillé, mais ils ne compensent pas une teinte inadaptée. L’essentiel est de garder une perception naturelle des feux, des panneaux et des surfaces.

Pour les porteurs d’une correction, la règle est simple : si le permis de conduire impose de rouler avec correction, les lunettes de soleil doivent être à la vue. Une paire non corrigée transforme un confort apparent en risque bien réel. Mieux vaut faire ajuster ses solaires chez un professionnel et vérifier qu’elles offrent la même acuité que les verres transparents. Un nettoyage régulier évite halos et micro-rayures qui créent des éblouissements parasites.

Plan large d’un tableau de bord contemporain, volant et écrans.
Lisibilité des compteurs : pas de monture épaisse qui coupe la vision latérale. Crédit : Shwangtianyuan, CC BY-SA 4.0.
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Le détail que tout le monde attend… et qui change tout

La réglementation tolère et même encourage le port de lunettes de soleil adaptées au volant. Mais un modèle précis est à proscrire : les verres de catégorie 4. Trop sombres pour la route, ils altèrent la perception des couleurs et retardent l’adaptation visuelle. Résultat : les autorités préviennent que rouler avec des lunettes inadaptées peut tomber sous le coup d’une contravention, surtout si vous ne respectez pas la correction obligatoire mentionnée sur votre permis.

Dans ce cas, vous encourez une amende de 135 €, le retrait de 3 points et, selon la situation, l’immobilisation du véhicule. L’option la plus sûre et la plus simple reste donc la catégorie 3, avec une monture fine et, pour les porteurs, des solaires à la vue.

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1 commentaire

  • r
    rmsnta
    22/10/2025 à 14:13
    Mon permis (refait en 2019 suite à perte) ne signale pas de port de lunettes, alors que j'en portais.Actuellement, m'étant fait opéré des 2 yeux, je ne porte plus de lunettes.Faut-il modifier le permis ?

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