Mantes-la-Jolie : la classe politique sous le choc
Les premières réactions suite à la diffusion de la vidéo choc de Mantes-la-Jolie commencent à inonder les réseaux sociaux. Dans cet extrait d’une trentaine de secondes, on aperçoit des dizaines de jeunes mains sur la tête, agenouillés devant des policiers qui viennent de les interpeller. Une scène surréaliste largement commentée ce vendredi par l’ensemble de la classe politique sur Twitter. Florilège.
Mantes-la-Jolie : « La jeunesse française humiliée »
Dans les rangs de la France Insoumise, cette vidéo ne passe pas. « Que penser d’un pouvoir qui traite ainsi sa jeunesse ? Qu’il ne tient que par la force des matraques. Qu’il n a plus d’avenir. Qu’il est à l’agonie. » dégaine François Ruffin. Clémentine Autain dénonce de son côté un acte « effrayant » et « inacceptable d’un point de vue humain et démocratique » . Le député FI Éric Coquerel s’adresse lui directement au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner en ces termes : « Condamnez et punissez les actes indignes de certains policiers présents à Mantes-la-Jolie » . Dans les rangs de la gauche, les réactions sont identiques. Pour Benoît Hamon, cet extrait est « glaçant et inadmissible » . L’ancien candidat du PS à la présidentielle parle de « jeunesse française humiliée » . « Mais que cherche le pouvoir sinon la colère en retour ? » interroge-t-il sur Twitter. « Où vivons nous ? Sous quel régime ? » pose la sénatrice Europe Ecologie Les Verts Esther Benbassa.
#MantesLaJolie. La France, pays des Droits de l’Homme. Comment certains policiers y traitent les mineurs. Où vivons-nous donc? Sous quel régime? Sénatrice, mais prof aussi, je ne souhaite à aucune classe, jamais, d’être «sage» comme l’est celle-là. pic.twitter.com/0rhQLmOdUM
— Esther Benbassa 🌻 (@EstherBenbassa) December 6, 2018
Le gouvernement se défend après les arrestations de Mantes-la-Jolie
Attaqué de tous les côtés, le gouvernement s’est expliqué depuis la diffusion de la vidéo. « Les images sont dures mais il faut les replacer dans leur contexte, a affirmé Christophe Castaner en conférence de presse ce matin. Le ministre de l’Intérieur a dénoncé « des violences urbaines » en évoquant des dizaines de bouteilles de gaz lancées « robinet ouvert sur des barricades enflammées ». « Je souhaite que nous puissions avoir la photographie exacte de tout ce qui s’est passé. Nous apporterons toutes les réponses. » a-t-il annoncé pour conclure. Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, était l’invité de la matinale de France Inter ce matin. Interrogé au sujet de cette polémique, il a défendu l’action des policiers : « Il y a eu des images choquantes parce qu’on est dans un climat de violence exceptionnel. Dans un moment où les forces de l’ordre sont totalement sollicitées dans toute la France, avec des difficultés énormes, des prises de risques incroyables, il faut mettre les choses à leur place » . La tension est palpable. Une nouvelle crise à gérer pour Emmanuel Macron.
Aussi glaçante que la violence des scènes de lycéens collés contre le mur à #ManteslaJolie leur justification froide, dénuée d'empathie et de responsabilité par @jmblanquer parlant de duperie par l'image ce matin sur @franceinter pic.twitter.com/waGrIfX7vz
— Benoît Hamon (@benoithamon) December 7, 2018