Icône menu hamburger Icône loupe de recherche
  1. TDN >
  2. Actualité

Votre corps sait quand la mort approche, et ça commence par votre nez

Publié par Killian Ravon le 25 Oct 2025 à 12:28

On a tendance à parler du cerveau, du cœur, parfois même de l’intestin comme d’un « second cerveau ». Mais rarement du nez. C’est pourtant par lui que pourraient se déclencher les premiers signaux annonciateurs de la mort imminente. Selon une étude relayée en août 2025. Les chercheurs évoquent des molécules spécifiques libérées par les cellules à l’approche de la fin de vie.

La suite après cette publicité
Chambre de soins palliatifs au crépuscule, lit prêt et verre d’eau, avec un profil humain flou au premier plan laissant deviner le nez.

Ces composés, des polyamines, formeraient une signature olfactive détectée par le système nerveux. Le nez capterait, le cerveau interpréterait, et l’organisme se préparerait à cet instant que personne ne peut esquiver.

La vidéo du jour à ne pas manquer

Comment un parfum invisible peut mettre tout le corps en alerte

La suite après cette publicité

Dans les heures ou les jours qui précèdent la fin, des réactions chimiques se multiplieraient dans l’organisme. Elles libéreraient dans l’air des molécules particulières, que l’odorat sait repérer même si nous n’en avons pas pleinement conscience. Certaines expériences chez l’animal montrent des comportements d’évitement ou d’alerte face à ces odeurs. Chez l’humain, la réaction serait plus subtile : malaise diffus, anxiété soudaine, impression indéfinissable que « quelque chose cloche ». Les scientifiques avancent l’idée d’un mécanisme évolutif destiné à préparer le corps et l’esprit au passage.

Un sens sous-estimé, un message que le cerveau décode

Des travaux récents rappellent combien le cerveau traite intensément les signaux olfactifs. À d’autres moments de la vie, la recherche a déjà montré des pics de performances cérébrales. Ou des variations de vigilance en fonction des cycles biologiques. L’odorat ferait partie de ces capteurs qui modulent en permanence l’état interne. Dans le cadre de la fin de vie, la perception de ces composés pourrait enclencher des ajustements émotionnels et cognitifs, sans que l’on sache encore les mesurer finement.

La suite après cette publicité
Coupe IRM T1 du cerveau en visualisation de travail ». Alt : « Planche d’IRM T1 du cerveau sur poste de lecture
Coupe IRM T1 du cerveau en visualisation de travail ». Alt : « Planche d’IRM T1 du cerveau sur poste de lecture

Des perspectives médicales… et de vraies questions éthiques

Si l’on parvient à détecter ces molécules assez tôt, les équipes soignantes pourraient anticiper les dernières phases : ajuster la sédation, prévenir les proches, accompagner autrement la douleur et l’angoisse. Mais cet espoir s’accompagne d’un dilemme : que faire d’une information indiquant qu’une personne est « proche » de mourir alors qu’elle paraît stable ? Comment éviter d’ajouter de la peur là où l’on cherche la sérénité ? Les chercheurs appellent donc à la prudence et à des travaux plus larges, car les réactions à l’odeur varient selon les individus et les environnements.

À lire aussi

La suite après cette publicité

Quand l’odeur de la mort trouble la raison

Ce n’est pas la première fois que l’odeur de la fin de vie intrigue. Des professionnels rapportent des descriptions très concrètes, parfois « sucrées » ou « herbacées », liées à la présence de certains composés organiques volatils. Cette matière empirique ne constitue pas une preuve scientifique, mais elle nourrit l’intuition d’un signal olfactif réel, complexe et probablement multiforme.

La suite après cette publicité
Lit d’hôpital dans une chambre calme
Lit prêt en chambre, lumière douce de fin de journée. Crédit : Fatimah Bello — CC BY-SA 4.0.

Le poids du stress et des émotions

Le stress chronique altère la santé et peut accélérer des trajectoires défavorables. Dans ce contexte, sentir — consciemment ou non — une « odeur d’alerte » pourrait majorer l’anxiété et perturber le sommeil, avec des effets en cascade. Mieux comprendre comment l’olfaction et l’émotion interagissent dans les moments critiques permettrait de mieux protéger les patients et d’éviter des décisions hâtives basées sur la peur.

La suite après cette publicité

Un champ de recherche à structurer

La communauté scientifique a déjà documenté des phénomènes cérébraux lors des tout derniers instants — jusqu’à des enregistrements d’activité en temps réel. L’olfaction pourrait être une clé supplémentaire, complémentaire des marqueurs cardiaques, respiratoires ou électriques. Pour l’instant, la littérature évoque surtout des hypothèses et des observations pilotes. L’étape suivante : standardiser les mesures, caractériser les profils de polyamines, corréler les courbes de concentration à l’état clinique et à l’EEG.

À lire aussi

Chambre de réanimation avec patient allongé
Monitors et perfusions autour d’un lit de soins intensifs. Crédit : N.N. — CC BY-SA 4.0.
La suite après cette publicité

Pourquoi le nez ? Parce que c’est un raccourci vers le cerveau

Le trajet des odeurs est direct : récepteurs olfactifs, bulbe olfactif, puis réseaux limbiques de la mémoire et de l’émotion. C’est précisément cette proximité qui expliquerait la puissance émotionnelle d’un simple parfum. En fin de vie, ce « câble rapide » entre nez et cerveau pourrait traduire un air chargé de composés en un état interne adapté, qu’il s’agisse de repli, de calme, ou d’une dernière mobilisation. Les spécialistes de l’olfaction, de plus en plus médiatisés, insistent : ignorer le nez, c’est se priver d’un tiers de l’équation sensorielle.

Façade d’un hospice entouré de verdure
Entrée d’un hospice, cadre arboré et apaisant. Crédit : Oast House Archive — CC BY-SA 2.0.
La suite après cette publicité

Une fenêtre sur l’accompagnement

À l’hôpital ou à domicile, les équipes pourraient, un jour, disposer de capteurs non invasifs pour suivre ces composés et adapter les soins de fin de vie. De la chambre du patient à la salle des soins palliatifs, ce monitoring discret offrirait une prévisibilité qui manque souvent dans les dernières 48 heures. Encore faut-il valider l’outil, éviter les faux positifs, et intégrer l’information avec tact dans la relation soignant-patient.

La suite après cette publicité

Ce que l’on sait… et ce que l’on ne sait pas

On sait que certaines polyamines augmentent à mesure que les tissus se dégradent et que l’odorat est un sens intimement lié à l’émotion. On ne sait pas encore si ces marqueurs olfactifs suffisent, à eux seuls, à prédire la mort ni à quel horizon temporel. Il faudra distinguer l’odeur des infections, des médicaments, des désinfectants, et l’odorat altéré de ceux qui souffrent d’anosmie. La piste est sérieuse, mais la preuve reste à faire, pas à pas.

Chambre d’hôpital sobre, lit vide
Chambre de patient au Clinical Research Center (NIH). Crédit : NIH / Fæ — CC BY 2.0.
La suite après cette publicité

À retenir

L’étude qui relance ce débat ne prétend pas que l’on puisse « sentir » la mort comme on sent un parfum. Elle suggère plutôt un dialogue discret entre l’air, le nez et le cerveau, qui orienterait nos états internes face à l’inéluctable. C’est moins spectaculaire qu’un « sixième sens », et bien plus crédible : l’olfaction comme messager biologique.

Les chercheurs avancent que ce messager serait un bouquet de polyamines libérées par l’organisme en fin de vie, dont la signature olfactive — captée par le nez — pourrait prévenir le cerveau que la mort est proche. Autrement dit, ce n’est ni une prophétie ni une intuition mystique : c’est potentiellement une odeur que nous ne savons pas encore nommer.

La suite après cette publicité

Rejoignez nos 875 726 abonnés en recevant notre newsletter gratuite

N'oubliez pas de cliquer sur l'email de validation pour confirmer votre adresse email. Si vous ne l'avez pas recu vérifiez dans vos spams.

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *